Même si elle garde un œil sur la formation du gouvernement et même si elle a un rôle fédérateur sur la scène politique et sociale, la Centrale syndicale n’est pas intervenue et n’interviendra pas dans ce processus, qui reste purement politique. «Certains parlent des coulisses et de l’intervention de l’Ugtt dans les nominations de ministres, or c’est tout faux. L’Ugtt suit de près le sujet mais n’est intervenue en aucun cas dans les nominations», explique le chargé de l’information au sein de l’Ugtt, Ghassen Ksibi.
Compte tenu de son rôle fédérateur et de son poids prépondérant non seulement sur la scène sociale et syndicale mais aussi dans le paysage politique, l’Union générale tunisienne du travail (Ugtt) est largement impliquée dans le processus de formation du gouvernement, sans pour autant y intervenir. C’est en tout cas ce que laissent présager les différents développements des pourparlers, tractations et négociations sur la formation du gouvernement. Il est, toutefois, utile de rappeler que le secrétaire général de la centrale syndicale, Noureddine Taboubi, est la personnalité avec laquelle le chef du gouvernement désigné Habib Jemli a eu le plus de réunions dans le cadre de ce processus.
D’ailleurs, les propos du chargé de l’information au sein de l’Ugtt, Ghassen Ksibi, vont dans ce sens : «Oui, l’Ugtt est impliquée dans le processus d’une manière ou d’une autre, il est d’ailleurs difficile d’imaginer un équilibre politique et social sans l’implication de l’Ugtt, mais non une intervention dans les négociations ni dans le choix des nouveaux ministres». Ces propos interviennent suite à des rumeurs qui ont laissé penser que la Centrale syndicale aurait exigé des portefeuilles ministériels, ou aurait posé son veto à certains noms.
Ksibi a expliqué dans ce sens «qu’évoquant les coulisses des tractations autour de la formation du gouvernement, certains parlent de l’intervention de l’Ugtt dans ce processus», mais «c’est tout faux». L’Ugtt même si elle garde un œil sur la formation du gouvernement, et même si elle a un rôle fédérateur de la scène politique et sociale n’est pas intervenue et n’interviendra pas dans ce processus, qui reste purement politique. «Certains parlent des coulisses et de l’intervention de l’Ugtt dans les nominations de ministres, or c’est tout faux. L’Ugtt suit de près le sujet mais n’est intervenue en aucun cas dans ces nominations», a-t-il expliqué.
Depuis sa création, la Centrale syndicale n’a pas cessé, historiquement, d’assumer, outre son rôle social et syndical, une responsabilité politique visant à parvenir à des solutions aux différentes crises politiques qu’a connues le pays, notamment après la révolution. Grâce à son assise dans toutes les couches de la société, la centrale syndicale a joué un rôle-clé dans la sortie de crise en 2013, dans le cadre du dialogue national, des efforts pour lesquels elle a été récompensée par un prestigieux prix Nobel de la paix (avec l’Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat, l’Ordre national des avocats et la Ligue tunisienne de défense des droits de l’Homme).
Accélérer la formation du gouvernement
A l’issue de sa quatrième réunion avec le chef du gouvernement désigné, Habib Jemli, dans le cadre des tractations portant sur la formation du gouvernement, le secrétaire général de l’Union générale tunisienne du travail, Noureddine Taboubi, a exhorté Ennahdha à cesser de faire pression sur son candidat à la primature. Taboubi a également appelé à accélérer la formation du gouvernement afin de garantir la continuité de l’Etat.
«Les concertations autour de la formation du prochain gouvernement ont pris beaucoup de temps. Cette situation ne peut plus perdurer. Si des points faibles apparaissent, il sera toujours possible d’y remédier ultérieurement», a affirmé Taboubi dans une déclaration aux médias, à l’issue de son entretien, dimanche, avec le chef du gouvernement désigné, Habib Jemli, à Dar Dhiafa, à Carthage.
«L’engagement du chef du gouvernement désigné à former un gouvernement composé d’indépendants ne doit donc pas prêter à confusion, pour que sa crédibilité et celle du gouvernement ne soient pas remises en question», a-t-il encore insisté.