Il affirme avoir déployé tous les efforts pour s’assurer de l’indépendance des membres de son équipe : Qui soutiendra le gouvernement Jemli ?  

Maintenant que la liste nominative des ministres et des secrétaires d’Etat est connue, tous les projecteurs seront braqués sur le Parlement qui doit fixer dans les plus brefs délais une date pour voter la confiance au nouveau gouvernement, un exercice qui s’annonce compliqué.

Après de longues semaines d’attente, de suspense et de spéculations et tiraillements politiques, le voile a été enfin levé sur la composition du gouvernement Habib Jemli. En effet, le chef du gouvernement désigné a annoncé, hier, la composition de son gouvernement mettant fin au plus long processus de formation de gouvernement post-révolution. Une annonce qui met également un terme à un épisode spectaculaire de tiraillements et de manœuvres politiques ayant abouti à la formation d’un gouvernement dit apolitique composé essentiellement de ce que le chef du gouvernement désigné appelle compétences nationales. Maintenant que la liste nominative des ministres et des secrétaires d’Etat est connue, tous les projecteurs seront braqués sur le Parlement qui doit fixer dans les plus brefs délais une date pour voter la confiance au nouveau gouvernement, un exercice qui s’annonce compliqué.

Composé de 42 membres dont 28 ministres et de 14 secrétaires d’Etat, le gouvernement garde ainsi la structure de son prédécesseur. Habib Jemli a également décidé de nommer trois ministres chargés des Affaires économiques, de l’Evaluation et du rendement du gouvernement et des Relations avec le Parlement. Quatre femmes assureront des portefeuilles ministériels, à savoir Raoudha Jebbari Arbi, ministre de l’Equipement, de l’Habitat et de l’Aménagement du Territoire, Nabha Bessrour, ministre de la Femme, de la Famille et de l’Enfance, et Chiraz Telili, ministre de la Fonction Publique, de la Gouvernance et de la Lutte contre la Corruption, et Lobna Jeribi, ministre auprès du chef du gouvernement chargée des Relations avec l’ARP.
La composition gouvernementale inclura également quatre juges, dont trois proposés pour des ministères de souveraineté. Il s’agit de Hedi Guediri, ministre de la Justice, Sofiène Sliti, ministre de l’Intérieur, et Imed Derouiche, ministre de la Défense. Il est question également de Chiraz Telili ministre de la Fonction Publique, de la Gouvernance et de la lutte contre la corruption.

Un médecin, Dr Mustapha Ferjani, assumera les responsabilités du ministère de la Santé, un acteur, Fathi Hadaoui, a été proposé pour le ministère des Affaires culturelles, tandis que l’ancien footballeur, Tarek Dhieb, reviendra au département de la Jeunesse et des Sports. Quant au ministère des Affaires étrangères, il a été convenu de proposer l’actuel ambassadeur de Tunisie en Jordanie, Khaled Shili.
Seul René Trabelsi a été maintenu à son poste de ministre du Tourisme et de l’artisanat, alors que Noureddine Selmi passe du département de l’Equipement à celui des Affaires locales et de l’Environnement.
Jemli a affirmé, d’autre part, qu’il a déployé tous les efforts pour s’assurer de l’indépendance des membres de son équipe proposée. « Qui dira le contraire n’a qu’à le prouver », a-t-il souligné. Il a averti être prêt à « rectifier le tir s’il est établi que l’intégrité ou l’indépendance de l’un des membres est remise en question. J’ai déployé de grands efforts pour réussir le choix des membres de mon équipe. J’ai ainsi accompli ma mission et c’est au Parlement maintenant d’en décider», a-t-il insisté.

En effet, les dés sont jetés et la balle est maintenant dans le camp de l’Assemblée des représentants du peuple qui doit fixer une date pour tenir une séance plénière afin de voter la confiance au nouveau gouvernement proposé. Il est utile de rappeler que le président de la République, Kaïs Saïed, a signé un message adressé au président de l’Assemblée, Rached Ghannouchi, après avoir reçu la liste de l’équipe gouvernementale proposée, mercredi, par le chef du gouvernement désigné, Habib Jemli.
Ainsi, Habib Jemli sera confronté à un exercice périlleux : obtenir la confiance d’un Parlement fragmenté et parvenir à convaincre l’opposition des qualités et des compétences des membres de son gouvernement. Jemli devra bénéficier logiquement du soutien du parti qui l’a désigné, Ennahdha, en attendant que d’autres partis dévoilent leurs positions à cet effet.

Le parti de Nabil Karoui, Au Cœur de la Tunisie, a affirmé, dans ce sens, que « le vote de confiance au gouvernement proposé reste tributaire des concertations responsables et officielles avec la direction du parti ». Au cœur de la Tunisie réclame, dans ce sens, « d’être informé, d’une manière officielle, sur le programme du gouvernement, la liste ministérielle supposée et de se concerter à son sujet ».
Pour sa part, le dirigeant au sein du mouvement Tahya Tounes, Walid Jalled, a affirmé que son parti ne votera pas la confiance au gouvernement Habib Jemli au Parlement, en raison « des doutes relatifs à la compétence et à l’indépendance des candidats de cette équipe ». Le Mouvement du Peuple ainsi que le Courant Démocratique n’ont pas, à l’heure où nous mettions sous presse, dévoilé leur position quant au vote de confiance au gouvernement Jemli.
En tout cas, après avoir annoncé la composition de son Parlement, Habib Jemli s’est montré confiant du fait que cette équipe gouvernementale obtiendra la confiance du Parlement et « que les forces politiques prendront en considération les intérêts de la Tunisie et l’urgence de la situation économique et sociale ».

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