Accueil Magazine La Presse Enseignement primaire et secondaire en Tunisie: Un emploi du temps trop chargé et trop de matières à enseigner

Enseignement primaire et secondaire en Tunisie: Un emploi du temps trop chargé et trop de matières à enseigner

Aujourd’hui, un enfant poursuivant ses études à l’école ou au collège devrait au moins apprendre et assimiler une dizaine de matières littéraires, scientifiques et pratiquer des activités sportives, artistiques…. l’emploi de temps d’un élève inscrit en primaire comporte au moins une vingtaine d’heures par semaine. Un programme scolaire chargé, un emploi de temps trop encombré et un enfant qui n’arrive plus à trouver le temps pour se reposer, pour jouer et bien assimiler ce qu’on lui apprend à l’école.
Le système éducatif en Tunisie n’est-il pas défaillant ? Un enfant peut-il tout comprendre quand on veut à tout prix lui apprendre tout au bout de quelques années seulement de scolarité ? Nous avons récolté quelques avis de parents qui ont des enfants inscrits aux écoles et aux collèges quant aux méthodes d’enseignement et d’apprentissage en Tunisie. Témoignages.

Samah Sid est une maman de deux élèves inscrits en 3 ème et 5 ème année primaire. Elle est aussi enseignante de langue anglaise dans un collège sis à Borj-Cedria. Elle pense qu’un élève agé de 11 ou 12 ans ne peut pas tout assimiler quand on lui demande de tout apprendre durant une seule année. En effet, elle pense qu’il est trop tôt d’enseigner la matière de «  l’éducation civique » pour un élève âgé seulement de 9 ans, surtout lorsque les enseignants eux-mêmes ne sont pas bien formés et ne maîtrisent pas bien la matière enseignée. Selon elle et en tant que maman de deux élèves et enseignante, elle a recours souvent à Internet, afin d’aider ses enfants à bien assimiler et comprendre les cours que l’on donne à ses enfants à l’école. « Ce nombre important de matières que doit apprendre l’élève ne lui permet pas de bien assimiler les informations qu’on lui donne. Son cerveau ne peut pas tout comprendre et tout retenir à cet âge d’autant plus qu’il n’as plus le temps de faire toutes les recherches, de bien réviser une dizaines de matières…

Nous, les parents, on les aide certainement à faire leurs recherches et à bien assimiler les notions qu’on leur inculque à l’école mais en même temps on leur met beaucoup de pression , ce qui influe négativement sur leur psychologie en premier lieu et leurs capacités d’apprentissage également », témoigne la maman et enseignante.
Et de renchérir, « A force de vouloir tout leur enseigner, tout leur apprendre, l’enfant perd ses capacités de concentration. Du coup, ce dernier, incapable de tout comprendre, n’arrive plus à gérer son stress, et finit par détester l’école, le programme trop chargé et considère l’école et les cours auxquels il devrait assister comme une galère au quotidien. Résultat, un enfant qui n’aime plus l’école, c’est un enfant qui ne peut plus rien apprendre et ce n’est pas de sa faute, mais c’est plutôt la faute de tout un système défaillant à réformer. »

Idem pour Mme Jannette, une maman de deux enfants qui poursuivent leurs études au collège et qui partage le même avis de l’enseignante d’anglais. Cette dernière pense également que ce bourrage de matières, que l’on veut enseigner aux élèves, que l’emploi trop chargé (plus de 27 heures par semaine) font que l’enfant, épuisé mentalement et même physiquement, ne peut plus suivre, ses capacités s’affaiblissent de plus en plus. Pour sortir de cette situation embarrassante et troublante, l’enfant lâche prise, abandonne et s’oriente systématiquement vers d’autres activités, cherchant une solution de facilité qui pourrait soulager son cerveau trop encombré, trop fatigué.

C’est ce qui m’arrive souvent avec mes deux enfants qui ne peuvent plus se concentrer sur une matière à réviser et ne peuvent plus se tenir pendant une heure sans avoir l’esprit ailleurs. La maman précise également qu’il est nécessaire aujourd’hui de réviser tout le système éducatif, allant de la maternelle jusqu’à l’université si on veut aider nos enfants et les futures générations à bien développer leurs compétences et leurs capacités d’apprentissage.

Charger plus d'articles
Charger plus par Hela SAYADI
Charger plus dans Magazine La Presse

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *