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Espoir et inquiétude !

Le constat peut ne pas surprendre. D’ailleurs, il ne choque pas. Les critères d’indépendance et de compétences intègres posés par Habib Jemli ne sont plus aujourd’hui en sa faveur. Certains noms figurant sur la liste de la nouvelle équipe suscitent des interrogations sur leur indépendance et leur compétence. Ils soulèvent même des appréhensions. Beaucoup de questions et très peu de réponses. Serait-ce l’issue inévitable d’une formation qui manque des dispositions requises ?

Autant il est permis au chef de gouvernement désigné de croire en la capacité de son gouvernement d’obtenir la confiance des députés, autant il lui est de plus en plus nécessaire de ne pas ignorer les aléas d’un paysage politique qui ne donne pas la priorité à une véritable politique de restructuration. A l’intérieur du Parlement, les avis sont déjà partagés. Certains députés trouvent que la composition proposée par Jemli comporte de bons profils, mais beaucoup laissent entrevoir certaines réserves à propos de tel ou tel candidat à tel ou tel poste. Résultat : le vote s’annonce déjà difficile à assumer.

En dépit des moyens de lutte qu’il s’est donnés durant de longues semaines, Habib Jemli n’est pas censé ignorer que derrière toute action de forcing se cachent toujours des dangers. Sur les détails, il y a lieu de s’inquiéter sur l’avenir du gouvernement proposé. L’on ne sait pas s’il pourrait obtenir la confiance des députés, notamment face aux surenchères de certaines parties et dont il est d’ores et déjà devenu l’otage.

L’idée d’aller au Parlement avec une liste de compétents et d’indépendants reste l’apanage du chef de gouvernement désigné, mais c’est sans compter avec les surprises qui pourraient faire basculer la donne dans des considérations  hors normes. Il est toujours difficile à Jemli de résoudre l’équation presque impossible entre ce qu’il veut et ce qu’on attend de lui… Que le candidat «indépendant» à la primature y soit préparé ou pas, il ne doit pas oublier que le paysage politique tunisien est toujours capable de surprendre avec son incroyable faculté à se prêter à toutes les irrégularités.

Le meilleur comme le pire. Et si l’on se réfère aux habitudes de ces dernières années, rien n’indique qu’il fera exception. Les véritables besoins et impératifs, ignorés jusque-là sous l’effet d’arguments erronés, ont fait que l’on continue à se tromper non seulement de priorité, mais aussi de conjoncture et d’opportunité. Responsables et différents acteurs politiques, voici qu’apparaissent devant chacun des manquements sur lesquels les débats restent toujours ouverts…

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