Dans la plupart des villages, on assiste au désœuvrement d’une jeunesse marquée par la marginalisation, le chômage, l’ennui et les difficultés de la vie.
Outre le chômage, la petite délinquance, l’abandon scolaire et la pauvreté, les jeunes Kairouanais se caractérisent par leur faible engagement politique et social. 40% de la population de la région ont moins de 35 ans et ne vivent pas sous un ciel serein, surtout qu’il y a souvent une rupture totale entre la jeunesse affiliée à différentes associations et celle qui ne l’est pas.
Par ailleurs, les jeunes collégiens et lycéens sont souvent obligés de passer leur week-end et leurs vacances dans un état semi-comateux, faute d’activités culturelles et ludiques ainsi que d’espaces de loisirs bien équipés.
Hormis les publinets, les salles de jeux, les salons de thé envahis par la fumée des cigarettes et quelques terrains vagues reconvertis en terrains de foot, les jeunes ne trouvent pas de lieux pour s’épanouir, se distraire, décompresser et s’adonner à leurs hobbies préférés.
On a beau aimer la vie, on ne va même pas au cinéma, faute de salles.
Seules s’offrent, à la vue des citoyens, les façades des habitations qui longent les rues et où s’entassent les poubelles et les détritus de toutes sortes.
Des maisons de jeunes désertées
Notons dans ce contexte qu’il existe dans tout le gouvernorat de Kairouan 16 maisons de jeunes presque désertées puisqu’elles manquent d’équipements, d’animateurs et de programmes intéressants. Occasionnellement dans des localités rurales éloignées, on propose des activités aux jeunes villageois assoiffés de loisirs.
En outre, il n’existe que quatre clubs ruraux qui n’ont aucun animateur et qui doivent attendre les rares visites des maisons de jeunes itinérantes pour pouvoir organiser quelques manifestations culturelles.
Bref, dans la plupart des villages, c’est le désœuvrement d’une jeunesse marquée par la marginalisation, le chômage, l’ennui et les difficultés de la vie. Ce malaise général a créé un sentiment de mal-être chez les habitants. Un propriétaire terrien qui compte plusieurs pieds d’olivier à Bouhajla nous confie avoir des difficultés à trouver des jeunes pour la cueillette des olives, à raison de 25D la journée, «dans les champs agricoles».
Quelle place pour les jeunes dans les projets communaux?
Depuis les élections du conseil municipal de Kairouan, au mois de mai 2018, les nouveaux élus, qui sont tenus de tenir leurs promesses de la campagne électorale, ont d’abord fixé leurs priorités et ont procédé à une répartition des tâches, tout en sacrifiant les intérêts partisans et les alliances au profit de l’efficacité.
Et les nouvelles compétences ont pu gérer judicieusement d’autant plus que le nouveau code des collectivités locales permet aux édiles d’accomplir les fonctions qui leur sont conférées en vertu de la Constitution du 27 janvier 2014 pour ce qu’est de la concrétisation du pouvoir local.
Pour ce qui concerne le domaine de la jeunesse, nous nous sommes entretenus avec M. Ahmed Laârbi, président de la commission de la jeunesse et des sports, qui nous a synthétisé les différents projets et actions en faveur des jeunes. «Tout d’abord, nous organisons périodiquement des rencontres-débats avec les jeunes afin d’écouter leurs suggestions et leurs préoccupations concernant la vie culturelle, par exemple, ou les projets qu’ils désirent créer… C’est dans ce contexte que nous intervenons auprès des responsables du Commissariat régional à la culture auxquels nous avons suggéré de rouvrir les clubs de spécialité (danse, musique, théâtre, poésie, cinéma, peinture, etc.), de les aménager et d’y organiser des formations spécifiques comme cela se faisait dans le passé».
Outre les terrains de quartier dont on continue d’encourager la création, nous comptons ériger une deuxième salle couverte qui pourrait abriter d’importants tournois sportifs…
Et au cours de l’année 2020, on prévoit la rénovation et la restauration de la piscine municipale pour une enveloppe de 1.776. 000D.
A côté de cela, nous organisons une fois par semaine des activités sportives au profit des jeunes, telles que le triathlon, les semi-marathons, la marche pour tous, le sport collectif, le sport individuel, les arts martiaux et les sports de combat.
Et d’ajouter que la municipalité compte créer, par ailleurs, des salles de musculation dans cinq circonscriptions communales, tandis que la mairie de Strasbourg avec qui la municipalité est jumelée a accepté d’en créer cinq dans les nouvelles circonscriptions.
«Il va sans dire que nous nous occupons des infrastructures sportives, dont le stade Hamda-Laouini, le stade Ali Zouaoui, la salle couverte Aziz Miled et la salle Jinen».
C’est dans ce contexte qu’une enveloppe de 1.700.000D a permis l’éclairage du stade Hamda-Laouani en procédant à son branchement au réseau de la Steg.