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Ceinture politique

IL est difficile de comprendre les priorités contenues dans le programme gouvernemental et à travers lesquelles le chef du gouvernement désigné, Elyes Fakhfakh, a appelé partis politiques et groupes parlementaires associés aux concertations, sans en considérer les dimensions politiques, sociales et économiques. Il s’agit d’un document conventionnel pour une coalition gouvernementale comprenant à la fois des actions urgentes et d’autres à moyen terme.

La plupart des acteurs impliqués ont une vision positive sur le document. D’autres n’hésitent pas à émettre les réserves qu’ils jugent nécessaires, notamment avant de commencer à évoquer la formation du gouvernement. Qalb Tounès est allé même jusqu’à mettre en garde contre « un coup de main contre la Constitution et le Parlement pour une mainmise sur le pouvoir »

Ce n’est pas un hasard si le contexte actuel exige que l’on accède à un palier supérieur. Ce n’est pas un hasard aussi si Elyes Fakhfakh tient à imprimer son propre style et son mode d’emploi dans le paysage politique en proposant un gouvernement composé de 28 membres (27 ministres et un seul secrétaire d’Etat).

Mais au-delà des enjeux, ceux qui ont notamment rapport avec la situation actuelle du pays, le salut est désormais dans l’efficacité. Car le pays ne peut plus supporter le vide. Tel est l’objectif du chef du gouvernement désigné et de son équipe qui se lancent aujourd’hui un véritable défi. En tout cas dans une opération d’investigation profonde. Les priorités du prochain gouvernement, telles qu’annoncées dans le document, tournent autour de la lutte contre le crime, l’amélioration du pouvoir d’achat et l’éradication de la spéculation et de la contrebande.

Le chef du gouvernement désigné plaide également pour des mesures urgentes au profit des petites et moyennes entreprises (PME) ainsi que la concrétisation de la stratégie nationale de lutte contre la corruption. Le règlement de la crise que connaît le bassin minier, à travers une « solution politique irrépréhensible », figure également parmi les priorités auxquelles il accorde un intérêt particulier.

La mise en place d’un plan pour les investissements stratégiques garantissant la transition économique et visant à reformuler le modèle de développement, le lancement de projets de décentralisation dans les domaines de l’éducation, de la santé et de l’agriculture, ainsi que dans les secteurs numérique et énergétique, sont autant d’objectifs fixés par le chef du gouvernement désigné. Il compte à cet effet sur ses partenaires pour coordonner leurs positions et fournir un soutien politique, parlementaire et médiatique à son gouvernement.
La ceinture politique ne peut cependant prendre des proportions encore plus rassurantes que lorsque le paysage politique parviendra à se démarquer de l’ambiance de polémique et d’altercations permanentes qui n’ont cessé de le conditionner outre mesure, devenant parfois source de pessimisme et de doute.

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