Après un processus entravé et marqué par une crise politique, le chef du gouvernement désigné Elyes Fakhfakh a annoncé, hier, la composition de son gouvernement dans sa version finale et l’a présentée au chef de l’Etat, Kaïs Saïed. Une annonce qui met fin à un exercice périlleux pour toute la classe politique qui, à un certain moment, était livrée aux conflits et au blocage.
La composition annoncée, dans la soirée d’hier par Elyes Fakhfakh, à l’issue d’un nouvel épisode de tractations de dernière minute, a largement marqué les nouvelles modifications apportées.
Ministre de la Défense : Imed Hazgui
Ministre des Affaires étrangères : Noureddine Erray
Ministre de la Justice : Thouraya Jribi Khemiri
Ministre de l’Intérieur : Hichem Mechichi
Ministre des Finances : Mohamed Nizar Yaïche
Ministre de l’Industrie : Salah Ben Youssef
Ministre d’Etat chargé du Transport et de la Logistique : Anouar Maarouf
Ministre des Affaires sociales : Habib Kchaou
Ministre des Technologies de Communication et de la Transition numérique : Mohamed Fadhel Kraïem
Ministre de l’Investissement et de la Coopération internationale : Mohamed Slim Azzabi
Ministre de l’Education : Mohamed Hamdi
Ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique : Slim Choura
Ministre de la Santé : Abdellatif Mekki
Ministre du Commerce : Mohamed Mselini
Ministre de l’Energie, des Mines et de la Transition énergétique : Mongi Marzouk
Ministre auprès du chef du gouvernement chargé de la relation avec le Parlement : Ali Hafsi
Ministre auprès du chef du gouvernement, chargé des Droits de l’homme, de la relation avec les instances constitutionnelles et la société civile : Ayachi Hammami
Ministre du Tourisme et de l’Artisanat : Mohamed Ali Toumi
Ministre des Affaires culturelles : Chiraz Laâtiri
Ministre des Domaines de l’Etat et des Affaires foncières : Ghazi Chaouachi
Ministre des Affaires de la Jeunesse et du Sport : Ahmed Gaâloul
Ministre de la Femme, de l’Enfance et des Personnes âgées : Asma Shiri
Ministre de l’Equipement, de l’Habitat et de l’Aménagement du territoire : Moncef Sliti
Ministre de la Formation professionnelle et de l’Emploi : Fathi Belhaj
Ministre d’Etat auprès du chef du gouvernement chargé de la Fonction publique, de la Gouvernance et de la Lutte contre la corruption : Mohamed Abbou
Ministre de l’Agriculture, de la Pêche et des Ressources hydrauliques : Oussama Khriji
Ministre des Affaires religieuses : Ahmed Adhoum
Ministre de l’Environnement : Chokri Ben Hassen
Ministre d’Etat chargé des Affaires locales : Lotfi Zitoun
Secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Agriculture, chargé des Ressources hydrauliques : Aksa Bahri.
Secrétaire d’Etat auprès du ministre des Affaires étrangères : Salma Ennaifer
Ministre d’Etat chargé des grands projets : Lobna Jribi
Tractations et modifications de dernière minute
Hier, tout au long de la journée, le chef du gouvernement désigné n’a raté aucun moment pour se concerter avec les différents partis, personnalités et organisations impliqués dans ce processus qui vient de prendre fin. Une première réunion avec quelques ministres proposés suivie d’un entretien avec le chef de l’Etat pour le tenir au courant de l’avancement des concertations et enfin une réunion élargie avec les différents représentants des partis politiques qui participeront au prochain gouvernement, dont notamment Rached Ghannouchi, chef du parti Ennahdha.
Et c’est à la lumière de ces dernières tractations que le chef du gouvernement désigné a mis les dernières retouches à son gouvernement en changeant quelques noms, et en répondant favorablement à certaines revendications des partis concernés par ce processus. Des changements ont été, en effet, opérés par rapport à la composition gouvernementale du 15 février. Si Ennahdha et le Courant démocratique se sont exprimés contre la nomination de Hichem Mechichi au poste de ministre de l’Intérieur, Elyes Fakhfakh a décidé de le garder à ce poste.
Elyes Fakhfakh a également décidé d’affecter Lobna Jeribi dans son cabinet et la décharger du ministère des Technologies de la communication, comme le souhaitent le Courant démocratique et Ennahdha en l’accordant au P.D.G. de Tunisie Telecom, Mohamed Fadhel Kraïem.
Qalb Tounès officiellement exclu
En effet, c’était le jour J pour le chef du gouvernement désigné Elyes Fakhfakh qui a fini, hier, par dévoiler la composition officielle de son gouvernement qui sera soumise à l’Assemblée des représentants du peuple (Arp) pour solliciter sa confiance.
Entre tractations, négociations et manœuvres de dernière minute, le chef du gouvernement désigné a pu enfin former son gouvernement à l’issue d’un processus entravé à cause d’un blocage politique avec le parti Ennahdha. Ce parti qui a poussé, jusqu’au bout, vers un gouvernement d’union nationale et vers la neutralisation des portefeuilles régaliens et celui des Technologies de la communication et de l’Economie numérique. En dépit de ces pressions, Elyes Fakhfakh a persisté à exclure Qalb Tounès du prochain gouvernement s’opposant même à sa participation à la désignation de certains noms de ministres.
« Qalb Tounès n’est pas jusqu’à ce jour représenté de quelque façon que ce soit au sein du gouvernement proposé par Elyes Fakhfakh », a fait savoir, dans ce sens, Sadok Jabnoun, porte-parole du parti Qalb Tounès. Jabnoun a précisé que s’il existait le cas échéant une représentativité du parti au sein du futur gouvernement, elle serait assurée par les cadres officiels du parti. « Il n’existe aucune décision finale vis-à-vis du gouvernement Fakhfakh. La position du parti sera déterminée par ses structures, juste après l’annonce officielle de la composition définitive du gouvernement Fakhfakh », a-t-il ajouté. Mais pour le dirigeant au sein ce parti Iyadh Elloumi, il est fort probable que Qalb Tounès accorde sa confiance au nouveau gouvernement pour éviter la dissolution du Parlement.
Eviter la dissolution du Parlement et la tenue d’élections législatives anticipées ? C’est également pour cette cause que le parti Ennahdha a insinué qu’il votera pour le gouvernement Fakhfakh au nom de la primauté des intérêts suprêmes du pays et des citoyens. En effet, optimiste, le président du Conseil de la choura d’Ennahdha, Abdelkarim Harouni, a fait part, hier, de sa confiance de parvenir au consensus en dépit de la divergence des points de vue. Car, pour lui, la Tunisie ne pourrait pas faire face au scénario de la dissolution du Parlement et l’organisation d’élections législatives anticipées. « La position finale du mouvement Ennahdha sera annoncée ultérieurement », a-t-il noté.
Après cette annonce officielle de la composition du nouveau gouvernement par Elyes Fakhfakh, le président de l’Assemblée des représentants du peuple, Rached Ghannouchi, devra appeler le bureau du Parlement à organiser la plénière consacrée au vote de confiance du nouveau gouvernement. Notons que pour l’instant, le gouvernement Elyes Fakhfakh bénéficie d’un appui politique assez confortable pour obtenir l’aval des députés le jour de vote de confiance, d’autant plus que, sauf nouveau rebondissement, le mouvement Ennahdha et le parti Qalb Tounès s’apprêtent à voter pour ce gouvernement, malgré quelques réserves émises.
Une réunion se tiendra, dans cette optique, aujourd’hui au cours de laquelle le bureau de l’ARP fixera une date pour la séance plénière consacrée au vote de confiance. Cette plénière sera très probablement tenue en début de semaine prochaine.
Liberte
20 février 2020 à 10:04
Question parité homme femme je ne vois pas beaucoup de femme dommage.