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Le relâchement, allié de la pandémie

On s’inquiète du non-respect de plus en plus fort des mesures de confinement. On baisse la garde. On brave les consignes. Sièges des délégations et bureaux de poste pris d’assaut à cause des aides. Le temps est au beau fixe et les libertés prises avec le confinement sont plus nombreuses et plus visibles. L’afflux massif des citoyens favoriserait la contagion et risque d’entraîner de fortes tensions sur les hôpitaux déjà en état d’alerte. Les dérapages, les manquements et les excès inspirent beaucoup d’inquiétude. Le constat est alarmant : certaines personnes atteintes du Covid-19 refusent d’être placées dans les hôpitaux et les centres d’accueil. Les recommandations du ministre de la Santé, Abdellatif Mekki, sont pourtant claires : la prise en charge des patients contaminés permet de réduire la propagation de la pandémie. Mais beaucoup ne respectent pas scrupuleusement les règles de l’auto-isolement au moment où les malades devraient être placés sous contrôle médical et bénéficier du traitement selon le protocole dans le but d’accélérer la guérison et réduire les complications.

Il y a toujours ce risque de réflexe pavlovien : « Rechute dans 5, 4, 3, 2, 1… ». Le relâchement, c’est l’allié de la pandémie et rien ne serait pire qu’un demi-confinement. Ce n’est plus de l’inconscience, c’est un crime. Les Tunisiens sont plus que jamais dans l’obligation de ne pas relâcher. Leur degré de conscience face à la pandémie, ce n’est pas ce qui leur arrive, mais ce qu’ils font avec ce qui leur arrive. Si un tel comportement demeure hypothétique, il rappelle que le degré de conscience de certains reste fragile, qu’ils sont incapables d’assumer leur rôle dans les moments difficiles. Et que les mécanismes de redressement sont encore incomplets. L’imprudence et l’insensibilité ont la même racine que la fatalité. Surtout quand la volonté se retranche. La lutte contre le coronavirus, c’est à la fois une méthode de pensée et une manière de se comporter. Il n’en demeure pas moins que le Tunisien, qui s’est endormi dans un monde et qui s’est réveillé dans un autre, possède ce qu’on ne saurait jamais oublier : il se revendique aussi à travers ses limites. Il s’accommode du contexte et parvient, quasiment toujours, à redresser la barre.

La plus grande recommandation reste une adaptation générale aux circonstances, un engagement social collectif. L’important est de savoir ce qu’on veut faire et si on peut le faire ensemble. C’est comme cela que la Tunisie se relèvera. Voilà ce qui peut apporter un peu de douceur à un flux de constats moroses, lourds et quelque part inquiétants.

Alors restez chez vous malgré le ras-le bol et malgré le soleil suggestif. Ne vous déplacez qu’en cas d’absolue nécessité.  Respectez les consignes et restez confinés, tenez bon, l’enjeu est capital. Rappelez-vous qu’on a fait un pas important, mais que la courbe risque toujours de monter…

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