La Tunisie est le premier pays à soumettre un projet de résolution au Conseil de sécurité des Nations unies appelant à « une action internationale urgente » pour réduire les répercussions du coronavirus. En effet, dès le commencement de la crise sanitaire mondiale, le Président de la République, Kaïs Saïed, a appelé à une lutte commune contre la pandémie de Covid-19, multipliant ses entretiens téléphoniques et ses efforts diplomatiques avec plusieurs leaders mondiaux et présidents de pays voisins.
Dernièrement, il s’est entretenu avec le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus, au sujet de la mise en place d’un cadre juridique au niveau du Conseil de sécurité des Nations unies, qui servira, a-t-il dit, de référence pour unifier les efforts visant à combattre la pandémie.
Après des semaines de tergiversations, notamment entre ses cinq membres permanents, le Conseil de sécurité de l’ONU va tenir aujourd’hui sa première réunion consacrée à la pandémie de coronavirus. Neuf membres non permanents, dont notamment la Tunisie, sur dix avaient réclamé formellement une session du Conseil sur le Covid-19 avec un exposé du secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres.
Dès le début de la crise, le Président de la République, Kaïs Saïed, avait appelé, à travers les canaux diplomatiques, les Etats ainsi que les organismes internationaux à mettre en place une stratégie globale pour lutter contre la pandémie. Le Chef de l’Etat a estimé que les pays ne devaient pas se contenter de stratégies individuelles de lutte, mais qu’il fallait également une réaction collective.
A ce titre, une initiative a été lancée par le Président dans l’objectif de convoquer une réunion d’urgence du Conseil de sécurité, afin de lui soumettre un projet de résolution visant la recherche de stratégies concertées à l’échelle internationale pour résister à la propagation du virus. Ce projet de résolution consiste à alerter les décideurs de ce monde quant au risque imminent que représente cette pandémie sur la paix et la sécurité internationales, en particulier dans les zones de conflits. Il a également exhorté les pays et les intervenants concernés à coordonner les secours humanitaires. La résolution lance un appel à l’OMS afin qu’elle poursuive son soutien opérationnel aux gouvernements et partenaires pour répondre à leurs besoins urgents et œuvrer à développer un traitement pour combattre ce virus.
Dans son discours du 20 mars après avoir présidé la réunion du Conseil de sécurité nationale, Kaïs Saïed a réitéré son appel pour mettre en place une approche globale menée dans le cadre des organisations internationales, et notamment des Nations unies, pour faire face à cette menace mondiale. Il a également appelé les organisations internationales à intervenir pour assurer la coordination entre les pays et les aider à lutter contre le coronavirus par des moyens alternatifs.
Plan de réponse humanitaire mondial
Cet appel a été vraisemblablement pris en compte. La présidence de la République tunisienne a pris connaissance avec satisfaction de l’annonce du secrétaire général des Nations unies, António Guterres, au sujet du lancement d’un « Plan de réponse humanitaire mondial » contre la pandémie de Covid-19.
Ce plan s’étend jusqu’à décembre et il est assorti d’un appel aux dons à hauteur de 2 milliards de dollars. La pandémie de coronavirus « menace l’humanité entière », a affirmé mercredi 25 mars le secrétaire général de l’ONU. Ce plan requiert les efforts concertés de tous les pays pour l’éradiquer. M. Guterres a également constaté que « les réponses individuelles des pays ne sont pas suffisantes ».
En s’adressant aux Tunisiens, au cours de l’allocution du 17 mars dernier, il avait insisté sur le fait que « la solidarité ne doit pas être un simple slogan mais un véritable exercice » et a invité les institutions financières internationales à tenir compte des conditions dans lesquelles vit l’humanité entière. Ajoutant que « l’auto-isolement ne peut être envisagé comme une solution équitable, mais plutôt comme une solution réduite et donc inefficace. »
Ainsi, suite à ces efforts diplomatiques tunisiens, le Conseil de sécurité de l’ONU tiendra finalement sa première réunion consacrée à la pandémie de coronavirus, un moment clé dans cette lutte mondiale contre ce fléau, notamment pour le sort des pays qui connaissent des formes d’instabilité politique.
Rappelons que la Tunisie avait été élue, le 7 juin 2019, en tant que membre non permanent du Conseil de sécurité des Nations unies à la majorité en obtenant 191 votes. Elle fait partie des dix membres non permanents élus au Conseil de sécurité.