Les recettes touristiques du mois de mars 2020 ont chuté de près de 30% par rapport au mois de mars 2019. C’est ce qu’indique la Banque centrale de Tunisie (BCT) dans sa note sur les évolutions économiques et monétaires d’avril 2020.
Même si la destination Tunisie a toujours été la moins chère dans le bassin méditerranéen, le tourisme procure à notre pays un important panier de devises. D’ailleurs, ce secteur a contribué, dans une large mesure, au PIB et à l’emploi de milliers de personnes. Avant de se décider à voyager, le touriste européen, par exemple, met de côté une somme importante pour le billet d’avion, le séjour dans un hôtel et les dépenses sur place. D’où le choix des autorités tunisiennes d’opter pour les touristes dépensiers et d’une catégorie sociale assez aisée. Mais le tourisme de masse est également encouragé et concerne les citoyens européens à revenu limité ou moyen.
Cependant, le flux mensuel des recettes touristiques (exprimées en euros) a chuté de près de 30%, en mars 2020, pour s’établir à 65 millions d’euros contre 93 millions une année auparavant, observe l’Institut d’émission. Est-ce le début de la descente aux enfers pour le secteur? En effet, toutes les catégories de touristes n’ont pas eu l’opportunité de visiter notre pays suite notamment à la crise sanitaire du Covid-19 qui a obligé de nombreuses familles à rester chez elles, à cause du confinement total décidé par les autorités de tous les pays, y compris la Tunisie.
Difficultés des hôteliers
C’est ainsi que s’expliquent les problèmes d’ordre financier des professionnels du tourisme, en général, et de celui des hôteliers en particulier. D’ailleurs, de nombreux hôteliers se sont portés volontaires pour participer à l’élan de solidarité, en mettant leurs unités à la disposition du ministère de la Santé pour héberger les personnes mises en quarantaine. Mais cela ne peut nullement contribuer à améliorer les recettes touristiques qui connaissent une chute vertigineuse depuis quelques mois.
Dès le début de l’année, l’activité touristique s’inscrivait dans une trajectoire haussière jusqu’à l’apparition de l’épidémie Covid-19, évoluant en pandémie. La BCT indique, en effet, que sur l’ensemble du 1er trimestre 2020, les recettes touristiques ont totalisé 297 millions d’euros (ou 930,7 MDT), soit le plus haut niveau jamais atteint au cours de la dernière décennie. Malheureusement, les données au 20 avril affichent un recul du flux des recettes touristes de près de 18% en glissement annuel.
Les touristes restent chez eux
Du travail reste encore à faire par nos hôteliers pour reprendre les activités à un rythme soutenu au cours de la haute saison qui s’avère, elle aussi, en deçà des ambitions des hôteliers. C’est que plusieurs Européens qui effectuaient des séjours à l’étranger ont décidé de rester chez eux sur recommandation des autorités de leur pays. Même si le tourisme maghrébin et local est encouragé, cette année les recettes en devises ne seront certainement pas au niveau de l’année écoulée et c’est bien dommage.
Par ailleurs, les revenus du travail, exprimés en euros, ont enregistré, durant le mois de mars 2020, une légère hausse de 0,4% en glissement annuel et que sur l’ensemble du 1er trimestre 2020 les revenus du travail ont enregistré une hausse notoire de 16,5% pour atteindre 355 millions de dollars contre 305 millions de dollars un an auparavant. Ces indicateurs positifs constituent au moins une source de satisfaction pour les autorités nationales dont le souci premier est d’améliorer les recettes en devises (euros et dollars) qui serviront aux dépenses extérieures pour les importations utiles et le remboursement des crédits contractés et qui sont arrivés à échéance.
