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Télécritique | Quand Moez Ben Gharbia se confesse

Jamais les chaines de télévision n’ont eu un si grand mal à arrêter et mettre au point d’une manière définitive leurs grilles ramadanesques, en raison des circonstances exceptionnelles et d’un mode de vie non moins exceptionnel, dus à la pandémie la plus désastreuse qu’ait connu l’humanité tout entière.

Jusqu’aux ultimes moments du mois de Chaabane et aux tout premiers jours du mois de Ramadan, l’on ne savait pas quoi faire et ne pas faire pour meubler de longues soirées ramadesques où les familles sont sensées être au complet devant leurs postes télévisés. En l’absence de possibilités de fugues nocturnes habituelles de certains de ses membres. Les uns pour jouer aux cartes au café de la cité. Les autres, pour se prêter aux rituels « Taraouihs ». Tandis que d’autres encore, pour aller se rassembler chez d’autres familles parentes, alliées ou amies… Tout le beau monde étant cuit par le feu du couvre feu, pour une fois sans conflit armé, tirs d’obus et de feu…!

Ah ! Que les temps ont changé !  

Le conflit a été, cette fois-ci, purement judiciaire. Le procès intenté en référé contre les décideurs administratifs d’autoriser les producteurs des émissions en phase terminale de finaliser leurs travaux de tournage, ayant glacé le sang dans les veines des équipes concernées, soumises du coup, à  une douche écossaise. Mais, comme le jugement prononcé n’a pas un caractère définitif, les perdants provisoires comptent beaucoup sur les instances du second ressort pour réussir un bras de fer judiciaire et gagner ce qui vient d’être perdu.

Ah ! Que les temps ont changé ! Dans le bon sens cette fois-ci. Oui, dans d’autres temps, c’était au « petit grand » maître absolu de la censure de dire d’emblée le maître mot, sans passer par les tribunaux .

Cela dit, l’on peut dire a priori que les grilles ramadanesques, proposées jusqu’ici sont, pour la plupart, passées à côté de la plaque!

L’occasion des merveilles ratée              

Par ces temps de pandémie qui courent, qui ont fait courir les maîtres de l’audiovisuel dans tous les sens, avec le feu aux trousses, l’on ne saurait être exigent outre mesure à leur égard. « La plus belle femme du monde ne peut donner que ce qu’elle a », dit le vieil adage.

Ce qu’on peut reprocher à ces messieurs, pris au dépourvu, c’est peut-être, de n’avoir pas assez fouiné dans leurs archives pour dépoussiérer les mille et une merveilles du bon vieux temps.

Je ne parle pas des plus grandes merveilles de la belle époque du noir et blanc (Haj Klouf, Oummi Traki, Amti Aicha Rajel, Oum Abbès, etc), de chefs d’œuvre massacrés par le mauvais entretien et l’œuvre du temps. Et, étant de ce fait, devenus, hélas ! Presque inexploitables, tout comme les précieux discours de Bourguiba.     

Je parle plutôt de nos immenses réserves ayant marqué surtout les années 80 et 90 du multicolore. J’en citerai les feuilletons ramadanesques de Mongi El Aouni et Ali Ben Ayed intitulés «Khatinini !» « Bila Inouane, Dog Dagaza» et celui particulièrement de Hamadi Jaziri, intitulé « Ifhimni!»

Ceci, sans compter les inoubliables séries de «Caméra Cachée» de Raouf Kouka, brillantes par leur finesse et le bon goût de son superbe producteur, longtemps interdit sur nos petits écrans, sans raison et d’une manière arbitraire du temps révolu où l’arbitraire avait ses fausses bonnes raisons de nous faire taire…

L’émission qui semble avoir polarisé l’attention des téléspectateurs, fidèles à El Hiwar Ettounsi est celle de «Fikret Sami El Fehri», ayant meublé la soirée de samedi dernier. Une émission élégamment animée par le brillant Hédi Zaiem depuis que Sami El Fehri a remis provisoirement le tablier.

 « L’heure de vérité »                                              

L’on a pu voir, à cette occasion, nez a nez deux animateurs hors pair : Hédi Zaîem et Moez Ben Gharbia, celui-ci étant soumis à «L’heure de vérité», cette fois-ci, de l’autre côté de la barrière…

Moez Ben Gharbia et Hédi Zaîem

L’occasion a été propice au large public de voir l’énigme levée sur la fracassante affaire de la vidéo diffusée, il y a quelques années par Moez Ben Gharbia à partir du territoire helvétique. Affaire ayant tant fait couler encre et salive, secoué l’opinion publique et suscité les interprétations et les extrapolations les plus variées.

L’invité de Hédi Zaîem s’est avoué tout simplement « dérangé ». Cela ne l’a pas dérangé de nous  le dire publiquement, tout haut. Lui, qui a tant dérangé et bousculé ses invités. C’est la meilleure preuve qu’il n’est plus « dérangé ». Qu’il a bel et bien la tête sur les épaules,  revenant de loin. Et qu’il est encore fin prêt à nous donner davantage et nous émerveiller comme il l’a toujours fait.

Quant au grand parcours  du bonhomme, éternellement stable dans l’instabilité et sautant d’un coup de tête, d’une manière surprenante, d’une chaîne à une autre, quittant les unes par la grande porte, et les autres par la moins grande (pour être clément avec le bel ami que j’estime bien), il me semble qu’une certaine folie de grandeur et un ego quasi certain auraient été derrière la carrière en dents de scie , d’un grand monsieur , au talent inouï .

 

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