La plupart des familles tunisiennes ont changé leurs modes de consommation en privilégiant l’achat en ligne
La Tunisie poursuit sa lutte contre le coronavirus et avance à grands pas dans sa stratégie de maîtrise de la pandémie sur son sol. En effet, depuis plus de deux mois, la Tunisie a engagé une guerre contre ce virus qui à mis à mal tous les gouvernements mondiaux et ce sont certainement les mesures barrières pour limiter sa propagation, dont notamment le confinement, qui ont enfoncé le clou.
Economie à l’arrêt, stress social et hausse des cas de violence conjugale et au sein des foyers, le monde entier n’aura jamais connu de telles circonstances et de pareilles crises sanitaires qui ne sont pas sans conséquences et retombées économiques et sociales.
Mais voyons les choses du bon côté, cette situation a accéléré, dans de nombreux pays y compris la Tunisie, la mise en place de décisions et de mesures rompant avec la bureaucratie et allégeant les procédures administratives et a conduit à dévoiler l’ingéniosité des jeunes. En effet, la Tunisie n’échappe pas à ce constat, la crise liée à la propagation du coronavirus a, d’une manière ou d’une autre, métamorphosé en une courte durée des comportements sociaux, mais aussi limité les formes de bureaucratie et la complexité des procédures administratives.
Le Covid 19 représente, ainsi, l’un des défis majeurs affrontés par l’humanité pendant les dernières décennies. Une véritable guerre a été déclarée dans le monde entier contre cet ennemi invisible. Une organisation, comme en temps de guerre, a été mise en place pour sauver les vies. Le défi étant donc d’optimiser cette expérience sociale en vue de la rendre moins stressante et plus agréable à vivre.
C’est en tout cas ce que font des familles tunisiennes qui ont changé, ou plus exactement digitalisé, leurs comportements d’achat et leurs modes de consommation. Cette année, la situation sanitaire et la prévention contre la propagation du virus exigent, à l’approche de l’Aid Al-Fitr, de ne pas prendre la direction des magasins et boutiques de prêt-à-porter pour acheter les vêtements de l’aïd, encore moins de célébrer cette fête.
La solution étant donc de saisir son clavier et fouiller dans les sites commerciaux et à travers les pages et comptes sur les réseaux sociaux,notamment Facebook et Instagram, proposant des articles à vendre. Confinés chez eux depuis plus de deux mois, ces familles et parents, qui n’ont pas voulu priver leurs enfants de la joie de fêter l’aïd et leur offrir de nouveaux vêtements conformément aux costumes et aux traditions, se rabattent sur le e-commerce en dépit de la décision d’ouvrir les boutiques de prêt-à-porter à partir du 11 mai.
Ces parents ont, en effet, trouvé refuge dans ces sites électroniques qui proposent une variété de produits. Tout y passe : alimentation, informatique, vêtements, équipements de sport,électroménager et autre, le commerce électronique en Tunisie est devenu l’alternative de choix, mais parfois un besoin, pour certains consommateurs.
Générant une remarquable dynamique au sein des sociétés de vente en ligne ou de livraison à domicile utilisant la plateforme des réseaux sociaux, notamment,Facebook, ces nouveaux comportements digitaux de consommation ont fleuri ces derniers jours, à l’occasion de cette fête religieuse. «Je n’ai trouvé d’autres solutions que les magasins en ligne et la livraison à domicile pour acheter de nouveaux vêtements pour mon bébé. Nous ne pouvons pas courir le risque épidémiologique de sortir et faire le tour des boutiques en pleine crise sanitaire, donc nous avons décidé d’en acheter en ligne. De plus, le service est irréprochable et les coûts sont les mêmes», explique Fatma, une jeune maman de 32 ans, qui a commandé les vêtements de l’aïd de son bébé via une page Facebook proposant ces articles de bonne qualité, comme elle l’explique.
En effet, les pages Facebook qui mettent en vente des articles de prêt-à-porter sont consultées par un grand nombre de visiteurs. Il suffit de saisir le mot «vêtement» dans la barre de recherche du réseau bleu et une variété de pages, de produits, de comptes et d’articles s’affichent.
Achat en ligne : l’alternative qui plaît
Certes, parfois la qualité et l’impossibilité d’essayage posent problème, mais les résultats sont souvent satisfaisants. C’est en tout cas ce que confirme Aziz, 40 ans, qui a opté pour une page Facebook pour acheter des vêtements de l’aïd pour ses deux enfants. Pour lui, dans ces circonstances sanitaires, le commerce en ligne demeure la meilleure alternative pour prévenir la contagion. «L’opération est assez simple, vous pouvez payer par carte bancaire ou postale ou à la livraison des vêtements, on propose même de remplacer les vêtements si on n’est pas convaincus ou si les tailles ne sont pas convenables. En tout cas, pour moi c’est la seule solution existante d’autant plus qu’il n’est pas question d’exposer ma famille aux risques de contamination par le coronavirus», explique-t-il.
Ces familles et parents ont en effet misé sur le commerce électronique pour ne pas s’exposer aux risques de contamination par le coronavirus, mais aussi pour découvrir ces nouveaux modes de consommation digitalisés. Car en effet, pour certains clients, il s’agit d’une nouvelle expérience et les résultats sont parfois insatisfaisants. Rami, 24 ans,étudiant, voulant acheter des équipements de sport en période de confinement, a opté pour un site en ligne qui commercialise ce genre d’articles, mais pour lui, il s’agit d’une mauvaise alternative, la surprise était mauvaise. «Je préfère me déplacer physiquement pour acheter ce que je veux après avoir tout vérifié,la qualité, le prix, les tailles… Il est vrai qu’actuellement la situation sanitaire ne le permet pas, mais mon premier achat en ligne n’était pas une bonne expérience», explique-t-il, lui qui n’est pas satisfait de la qualité des équipements achetés.
De nouveaux usages du digital
Face à la crise du coronavirus, dans le monde entier, de nouveaux usages du digital se sont développés pour réduire les effets de la pandémie. Le digital a joué un rôle de premier rang dans la lutte contre ce fléau ainsi que dans l’organisation mise en place pour y faire face.Télétravail, enseignement à distance, robots, drones et e-commerce ont fait partie des armes pour contrer la pandémie. Et si cette crise transformera nos habitudes de consommation ?
En tout cas, cette crise liée à la propagation de la pandémie a fait les beaux jours du commerce électronique en Tunisie. Certains se sont même précipités pour créer des pages Facebook en vue de vendre des produits de désinfection, des masques et autres. En effet, l’e-commerce serait le gros gagnant de cette crise.
Environnement e-commerce en Tunisie
Avant la crise du coronavirus, le e-commerce se développait timidement en dépit de l’augmentation du débit des transactions électroniques ces dernières années et des mesures gouvernementales prises pour encourager ce secteur. Ce constat s’explique selon les spécialistes du domaine par l’absence d’une culture de commerce électronique en Tunisie et par la crainte des risques de piratage. Si la demande existe, les commerçants en ligne font encore face à de nombreux obstacles en Tunisie, dont notamment la rigidité législative. Pourtant, l’inclusion digitale est très forte en Tunisie dans la mesure où plus de la moitié de la population est connectée, Facebook à lui seul,enregistre un taux de pénétration de 69 %. Mais le manque d’offres structurées fait que le marché reste limité et accuse des obstacles de croissance.
Car, en effet, même si la Tunisie s’est lancée dans le développement de ce secteur assez tôt, elle peine toujours à le promouvoir. L’intérêt de la Tunisie pour le commerce électronique remonte à l’année 1999 qui a été marquée par la création d’une commission nationale de commerce électronique chargée notamment de mettre en place une stratégie de développement du secteur et proposer des solutions aux problématiques liées a cette nouvelle activité. Les travaux de cette commission ont abouti à la promulgation de la loi n°2000-83 du 9 août 2000. Cette loi a mis en place un cadre réglementaire des échanges et du commerce électronique conformément aux meilleures pratiques adoptées dans le monde.
Le ministère du Commerce a constitué, depuis janvier 2012,une task force fondée sur le partenariat public-privé, et ce, afin de redynamiser le secteur et proposer une feuille de route claire pour la promotion du e-commerce en Tunisie. Cette task force a conclu qu’environ environ 70% des Tunisiens sont prédisposés à acheter en ligne et affirme qu’il s’agit d’un marché électronique sous-exploité.
Par ailleurs, une enquête réalisée par MDWEB en partenariat avec l’Institut National de Consommation et la Chambre syndicale nationale du commerce électronique et de la vente à distance, publiée en octobre 2018, fait savoir que 78% des internautes tunisiens ont fait des achats en ligne au moins une fois. L’étude explique que la qualité non vérifiable, le manque de remboursement, la sécurité de paiement et le choix limité constituent les principaux freins au développement du commerce électronique en Tunisie.
Elies Ennabli
20 mai 2020 à 09:36
un peu faible l’article..chiffres inexistabts, enquête qui n’en ait pas vriament une..pourquoi les journalistes ne font aucun efforts de recherches? pourquoi cette fénéantise? article vide