L’abricot n’est pas un fruit de grande consommation. Il ouvre la saison des fruits d’été et arrive à une époque où le marché des fruits est relativement dégagé (mai-juin). Cette période est donc de courte durée.
Concernant le gouvernorat de Kairouan, il produit à lui seul environ 43% de la production nationale et occupe ainsi la première place avec un total de 500.000 ha dont 3387 sont irrigués.
Les lieux privilégiés de l’abricoter kairouanais sont Aïn Morra (délégation de Sbikha), Aïn Jloula (Oueslatia), Khit El Oued (Haffouz), Chebika et Hajeb El Ayoun.
Selon les services du CRSA de Kairouan, la récolte de cette année est estimée à 15.000 tonnes. Et c’est le goût et la qualité des abricots du Kairouanais qui sont très appréciés par les consommateurs notamment les variétés Amor Euch et Canino. Quant à la moyenne annuelle de production d’abricots, elle est de 12.000 tonnes.
Notons que les techniciens agricoles ont incité les fellahs au remplacement des plantations âgées par de nouvelle tout en tenant compte des variétés requises pour une bonne pollinisation.
En outre, des journées d’information sur les techniques culturales de cette espèce ont été organisées surtout en incitant les agriculteurs à planter davantage les variétés destinées à l’exportation.
Comment pouvoir écouler la production ?
Néanmoins, comme il n’y a presque plus d’unités de transformation des abricots dans le gouvernorat de Kairouan, les fellahs qui sont de plus en plus confrontés à la hausse des prix des intrants et aux dégâts provoqués par les grêles printanières, les vents violents et les oiseaux, rencontrent beaucoup de difficultés pour la commercialisation de leur production. C’est pourquoi quelques tonnes sont détruits, chaque année, vu le manque d’espaces de stockage. La moyenne de destruction oscille entre 1 et 3% au marché de gros.
Salah Fatnassi, un agriculteur de la délégation de Sbikha, souhaiterait que l’Etat intervienne afin de promouvoir l’exportation à travers les frontières terrestres, qu’on trouve de nouveaux débouchés et qu’on développe l’industrialisation de transformation et qu’on lutte contre les spéculateurs…
Espérons, par ailleurs, que les grêles du mois de mai et de ce début au mois de juin, et qui ont causé beaucoup de dégâts aux parcelles d’abricots, ne se reproduiront plus.