Le secteur immobilier contribue dans une large mesure à la croissance économique, compte tenu du fait qu’il emploie une main-d’œuvre spécialisée importante et a des effets d’entraînement sur d’autres secteurs comme ceux de la cimenterie, de la plomberie, de la robinetterie de la faïencerie et autres. Si le secteur passe par des difficultés, celles-ci se répercutent sur les autres secteurs. Ne dit-on pas que « Quand le bâtiment va, tout va ». Or, le bâtiment ne semble pas passer par une période faste, et ce, depuis quelques années, quand le gouvernement a décidé d’augmenter l’impôt sur les bâtiments bâtis, ce qui a augmenté le prix des logements qui ne sont plus accessibles aux citoyens à revenu moyen.
Pourtant, le rêve de presque tous les fonctionnaires est d’acheter un logement quitte à contacter un crédit bancaire remboursable sur plusieurs années avec un taux d’intérêt qui est toujours revu à la hausse. Les promoteurs immobiliers ont exprimé, plus d’une fois, leur désarroi et leur ras-le-bol face à cette situation ardue. En effet, ils n’arrivent plus à vendre les biens immobiliers à un rythme normal dans la mesure où les acheteurs potentiels renoncent à acquérir des logements. D’où la stagnation des activités que traverse un secteur qui constitue un vrai acquis de la Tunisie depuis l’indépendance. Il est donc nécessaire, selon la profession, de trouver des solutions radicales en tenant compte du pouvoir d’achat des citoyens à revenu moyen.
Il s’agit, tout simplement, de revoir cet impôt à la baisse afin de réduire le prix d’achat du logement. Il serait préférable aussi de maintenir le taux d’intérêt des crédits-logements à un niveau stable et raisonnable pour ne pas alourdir les charges des citoyens qui ont plusieurs dépenses à honorer avec un salaire moyen érodé et ne permettant pas d’acheter les produits de première nécessité.
La stagnation des activités dans le secteur du bâtiment et de la promotion immobilière ne profite pas à l’économie nationale, ni aux professionnels qui doivent disposer de fonds propres pour investir, créer de nouveaux logements et faire travailler d’autres secteurs en rapport avec le bâtiment. Outre les nouveaux bâtiments, les acheteurs potentiels se tournent également vers les anciennes constructions en tenant compte des prix proposés. Ces logements anciens font l’objet d’aménagements légers ou lourds – en fonction de l’état de dégradation du bâtiment – en investissant des fonds supplémentaires. Mais même à ce niveau, les acheteurs ne se bousculent pas devant le portillon vu l’impôt assez élevé imposé.
En outre, les charges des promoteurs immobiliers et des constructeurs ne cessent d’évoluer au fil des ans vu que les prix des matières premières, dont certaines sont importées, connaissent une évolution rapide, ce qui se répercute, évidemment, sur le prix final de vente aux citoyens. Le secteur du bâtiment nécessite une étude approfondie à tous les niveaux (matières premières, main-d’œuvre, intermédiaire et promotion immobilière) pour connaitre de façon précise les lacunes et les points faibles de cette activité avant de prendre les dispositions qui s’imposent dans le cadre d’une stratégie bien ficelée visant à créer une dynamique dans le secteur du bâtiment et à aider les citoyens à revenu moyen à devenir propriétaires d’un logement décent.