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Travail du futur: Les métiers les plus vulnérables au temps du coronavirus

Décidément, les secteurs les moins attrayants pour les porteurs de projet sont l’hôtellerie, restauration et tourisme et l’artisanat et œuvres d’art, et ce, à cause de la crise sanitaire que nous traversons et qui plonge les jeunes dirigeants dans une incertitude nouvelle.

Depuis l’avènement de la crise sanitaire de Covid-19, les formes traditionnelles du travail se trouvent profondément bouleversées et on constate une digitalisation accrue des pratiques et processus, entraînant des modifications notables au niveau des métiers, des modes d’organisation et des compétences requises. Dans ce cadre-là, Business Management Group, qui est un cabinet de conseil spécialiste en Business Transformation, a réalisé une étude sur les formes que prendra le travail de demain et les compétences qui lui seront impérativement associées, ainsi que les nouveaux modes de GRH à l’aune de l’évolution en cours. Les résultats de cette étude, qui a été réalisée vers la fin de la période du confinement sanitaire auprès de 377 entreprises, ont été présentés dans le cadre d’un webinaire, qui a été organisé récemment par le CJD (Centre des jeunes dirigeants d’entreprise) Grand-Tunis et la Konrad Adenauer Stiftung (KAS), sous la thématique «Les nouvelles formes de travail».

Piloter le changement

Le premier axe de cette étude porte sur le mode et les caractéristiques de management RH de demain et montre que 46% des entreprises sondées ont une politique formalisée et communiquée aux collaborateurs contre 32% qui n’ont pas une politique RH en entreprise et 22% qui ont une politique formalisée restreinte au manager. Donc, il y a une obligation pour aller vers la communication avec les collaborateurs pour que la politique RH soit communiquée au sein des entreprises.

Plus précisément, l’étude a révélé que pour les entreprises qui emploient entre 3 et 10 employés, 65,1% ont une politique RH formalisée et communiquée aux collaborateurs contre 20,9% d’entre elles seulement qui ont une politique absente. Un comportement similaire pour les entreprises qui emploient entre 10 et 50 personnes et celles qui emploient plus de 250 personnes où ce taux a atteint respectivement 40,7% (contre 40% qui ont une politique absente) et 50% (contre 25% qui ont une politique absente). Par contre, pour les entreprises qui emploient entre 50 et 250 personnes, ce taux est révisé à la baisse et ne dépasse pas les 26,5%, (contre 38,2% qui ont une politique absente).A une question sur le projet de changement dans les 6 prochains mois, 48% des entreprises interrogées affirment qu’elles comptent investir dans un projet de changement contre 24% qui refusent cette idée. Les secteurs qui comptent entamer ce changement sont : les banques et les assurances, le commerce, la vente et la grande distribution, l’IT, les systèmes d’informations et télécommunications, la construction, le bâtiment et les travaux publics, l’industrie chimique et pharmaceutique, l’environnement, le recyclage et l’écologie, les services d’appui aux entreprises. Par contre, celles qui ne comptent pas entamer un projet de changement sont actives dans les secteurs de l’artisanat, du cuir, du textile et d’habillement.

Le montant d’investissement pour entamer ce changement varie de 10.000 à plus de 100.000 dinars. La majorité des entreprises (38%) peuvent investir moins de 10.000 dinars pour leur projet de changement, contre 28% qui peuvent investir moins de 30.000 dinars, 19% entre 30 et 50.000 dinars, alors que seuls 6% des entreprises peuvent investir plus de 100.000 dinars.

Quant aux processus à améliorer en priorité pour les entreprises, l’étude a en fait montré que trois processus se sont distingués ; ce sont la formation et développement des compétences (pour 38% des entreprises), le recrutement et la gestion des talents (34%) et l’évaluation des compétences et/ou des performances de gestion des carrières (32%). Donc, on constate que les entreprises ont conscience d’investir et d’améliorer les processus qui sont liés au management.

S’agissant des outils et pratiques que les entreprises souhaitent intégrer ou développer, 70% des jeunes dirigeants comptent investir dans le ERP (Enterprise Resource Planning) qui est un système d’information qui permet de gérer et suivre au quotidien l’ensemble des informations et des services opérationnels d’une entreprise. Par contre, 66% des jeunes dirigeants s’intéressent aux réseaux sociaux, contre 56% pour les outils digitaux du travail collaboratif. On remarque aussi que l’expérience qu’on a vécue lors du confinement vient de changer le comportement des entrepreneurs puisque 21% des entreprises veulent adopter les réunions à distance contre 31% pour le télétravail et 28% pour la formation à distance et e-learning. Pour les modes d’organisation et de travail de demain imaginés par les entreprises, 89% sont d’accord et tout à fait d’accord pour la responsabilisation des collaborateurs, contre 82% pour le travail en équipes multidisciplinaires, 79% pour le management en mode projets, 59% pour l’organisation horizontale, 55% pour le télétravail et 50% pour faire appel à des prestataires externes.

Mais aussi…

L’étude indique que les compétences recherchées par les entreprises sont, par ordre d’importance, la fiabilité et le respect de délai (pour 97% des entreprises sondées), la créativité et le sens de l’innovation (95%), l’esprit d’initiative et d’entreprise (93%), la gestion du temps et des priorités (92%), la maîtrise de l’outil informatique et bureautique (92%), la capacité d’analyse et de synthèse (91%)…

Pour les qualifications techniques recherchées par les entreprises, il s’agit du marketing et du commercial (pour 85% des entreprises), la gestion de projet (82%), la gestion administrative et financière (81%), l’analyse des données et business intelligence (81%), la gestion des ressources humaines (79%)…

Quant aux clés de réussite du travail de demain, la bonne répartition des tâches et des responsabilités se place à la tête des intérêts des entreprises (93%), suivie de la clarification des objectifs et des attentes (93%), la formation et le développement continus des compétences (92%), la confiance réciproque au travail (90%) et l’innovation et l’amélioration continue (89%). Donc, les trois premiers critères sont d’ordre organisationnel.

Les secteurs porteurs…

Du point de vue des jeunes dirigeants, les deux secteurs porteurs pour le futur sont le transport et logistique (pour 76% des interviewés) et le développement IT (70%). Avec un taux moins important, on trouve : business intelligence (54%), culture (51%), commerce, vente et grande distribution (50%), solutions innovantes et télécommunications (50%), communication, médias et multimédias (48%), marketing (47%), intelligence artificielle (47%), industrie et fabrication de transformation (46%), agriculture et pêche (45%), banques et assurances (41%) et énergie (40%).

De l’autre côté, les secteurs les moins attrayants sont l’hôtellerie, restauration et tourisme (pour 21% des entreprises sondées), l’artisanat et œuvres d’art (20%), architecture/décoration d’intérieur (19%), secrétariat et assistance (13%) et affaires juridiques (12%).

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