• Malgré les difficultés auxquelles sont confrontées des zones à Kerkennah et Sfax suite à la dégradation du mobilier urbain, les possibilités de développer un tourisme de masse sont réelles. Encore faut-il investir dans l’infrastructure et mettre en valeur le patrimoine culturel et environnemental.
• Lors d’une visite de M. Mohamed Ali Toumi, ministre du Tourisme et de l’Artisanat, au gouvernorat du Sfax et à l’archipel de Kerkennah, et ce, les 18 et 19 août derniers, le ministre a déclaré que Sfax et les îles de Kerkennah disposent de richesses touristiques et culturelles énormes, assurant qu’on peut développer le gouvernorat de Sfax en un pôle de shopping et d’affaires à l’échelle internationale. Quant à l’archipel, il est nécessaire de réaliser des projets touristiques, pour en faire une destination touristique et le désenclaver.
Dans une boutique spécialisée dans la vente de bijoux et d’objets de décoration traditionnelle située à Sfax, on trouve des colliers et des bagues ornées d’ambre — fabriqués avec goût — en cuivre et en argent. Ces objets comportent des motifs typiquement sfaxiens. Le visiteur peut apprécier des articles de tapisserie, des foulards brodés à la main et colorés de plusieurs tons, ce qui lui confère une beauté exquise. Parmi les points évoqués par le gouverneur, ceux des circuits touristiques et de l’artisanat.
Dans ce contexte, Anis Oueslati, gouverneur de Sfax, a mis en exergue les problèmes dont souffrent les différents circuits touristiques à Sfax. Ces circuits souffrent d’insuffisances, car la Ville de Sfax mérite un avenir et une promotion touristique beaucoup plus intéressante, notamment au niveau de la médina de Sfax. Cette dernière est considérée parmi les piliers du tourisme pour redonner à la médina son charme et la rendre plus attractive et redonner vie à la médina de Sfax. Il a proposé, par ailleurs, de multiplier les efforts et de travailler ensemble pour combler les lacunes dont souffre l’artisanat de Sfax
De son côté, M.Faouzi Zayani, président du Syndicat des agriculteurs de Tunisie et président du Festival de l’olivier, a évoqué l’importance de l’aéroport de Sfax dans le développement économique, en général, et dans la région et le développement touristique, en particulier. L’aéroport n’a pas eu le développement et l’expansion voulus par les investisseurs de Sfax. La région présente tous les ingrédients d’une ville touristique, mais il manque une volonté politique réelle pour la pousser vers cette voie.
Premier rang dans la production avicole
Dans le domaine agricole, Sfax occupe le premier rang côté production de l’huile d’olive et de la pêche. La ville est considérée comme un «pôle économie» ouvert sur les gouvernorats voisins, tels que Sidi Bouzid, Kasserine, Kairouan et autres. Elle peut attirer davantage d’investisseurs et être une vraie locomotive pour le pays. En matière de tourisme, il faut miser sur le patrimoine culturel et civilisationnel de la région, comme l’écotourisme et le tourisme vert que l’association du Festival de l’olivier œuvre depuis 5 ans pour développer une «route de l’olivier» et la mise en place d’un «musée de l’olivier». La 3e édition du festival de l’Olivier, organisée du 14 au 18 décembre 2019, témoigne de l’importance de cette nouvelle voie pour développer le tourisme dans la région.
A noter que le secteur touristique est scindé en plusieurs activités, comme l’agriculture, l’artisanat, la culture et la protection de l’environnement. Et chaque activité compte un nombre important de travailleurs.
Kerkennah offre un paysage époustouflant
La délégation conduite par le ministre du Tourisme et de l’Artisanat s’est déplacée, par la suite, à bord du bac, à l’archipel de Kerkennah. Les visiteurs ont été impressionnés par les palmiers géants, le sable doré et la mer claire et limpide. C’est un site splendide à l’état pur qui peut amener des touristes du monde entier. Ici tout est calme et les habitants, très accueillants, sont connus par leur gentillesse, leur générosité et leur honnêteté.
Il est 8h00. Le ciel est dégagé alors que la mer est calme et brille d’un bleu éclatant.
De petites embarcations se sont engagées dans le chenal du port commercial de Sidi Youssef pour une traversée magnifique, accompagnées des gardes-côtes. On compte plus de quatre embarcations au bord desquelles se sont installés les visiteurs qui ont quitté le port dans une grande liesse pour découvrir la technique de pêche à la « charfia ». C’est un autre univers qui est inauguré, un monde extraordinaire qui envahit l’intérieur de l’être et l’emmène dans un voyage fantastique.
La technique des « charffies », pêcherie traditionnelle, est l’une des principales spécificités de ce village. Elle est considérée comme un patrimoine qui peut être l’un des avantages comparatifs susceptible d’attirer beaucoup de touristes qui aimeraient découvrir cette nouvelle technique de pêche.
Une halte et un refuge
A la beauté naturelle légendaire, s’ajoute une particularité aux îles, unique en son genre, à savoir l’exploitation par des citoyens d’une partie de la mer. Ce sont les pêcheurs qui s’approprient les fonds de la mer en pratiquant les techniques de la «charfia» et « drina ». La pêche ancestrale des nasses figure parmi les traditions de l’archipel.
Pour pratiquer la technique de « charfia », le pêcheur a recours, tout d’abord, aux feuilles du palmier. Ces dernières sont coupées, puis rassemblées sur les flots pour former des capteurs sous forme de la lettre « V ». Elles sont alignées pour tracer un chemin dans la mer. Avec les courants d’eau, ces chemins marins vont guider les poissons jusqu’aux cages. Ils seront, par la suite, ramassés par les pêcheurs. Cette pêche permet de rapporter entre cinq et quinze kg de poisson, principalement du mulet, mais aussi du poulpe, du carpe « daaich », selon les saisons. Kerkennah reste une destination touristique de prédilection.
Cette technique permet de valoriser le savoir-faire ancestral et la promotion des potentialités culturelles et naturelles de l’archipel de Kerkennah. D’ailleurs, l’Unesco inscrira dans la liste des moyens de pêche naturelle, celle de la « charfia » qui est une technique de pêche unique en Méditerranée et spécifique de Kerkennah.
Une zone touristique unique en son genre
Les îles de Kerkennah restent un lieu d’escapade pour la Tunisie. La zone touristique de Sidi Founkhal couvre une superficie de 90 hectares. La zone est appelée à devenir une zone touristique splendide, située dans une presqu’île de la partie nord de l’archipel. Le site offre des paysages assez variés. Il offre une vue panoramique sur une grande partie de l’horizon permettant d’apprécier les palmiers géants, le sable fin et la mer étincelante. Ces ressources naturelles ont su préserver l’identité de la zone et son originalité.
Le site de Sidi Founkhal n’a pas été exploité durant les années 1980, et il aurait pourtant pu se conformer aux exigences du marché touristique actuel et attirer des centaines de touristes.
Le ministre a, en tout cas, mis l’accent sur l’importance d’inclure ce projet dans une nouvelle vision touristique fondée sur la qualité et la haute valeur ajoutée du produit, affirmant que le ministère est prêt à prendre en charge une partie du financement du projet d’exploitation de la zone touristique de Sidi Founkhal. Et d’ajouter que le ministère prévoit la création d’un village artisanal à Kerkennah pour encourager l’artisanat dans la région.
Grâce à ses richesses naturelles et son patrimoine culturel, Kerkennah peut devenir un site touristique de premier plan, capable d’attirer de nombreux touristes de différentes nationalités. La zone garde jalousement son originalité architecturale et offre aux regards un paysage splendide qui s’étend à perte de vue.
Lakdar
24/08/2020 à 08:35
Les Îles Kerkennah sont parmi les rares terres au Monde classées sans pollution : c’ est un « diamant brut ».
C’est la création d’un aéroport qui permettra aux Îles de s’ouvrir sur le monde……
Un tourisme écologique à ses grandes chances…
Kerkennah est complètement mise à l’écart : pas de projets pour les habitants pour leur faciliter la vie quotidienne, peu de sources de travail, …
On entend chaque année des discours, des promesses pour L’ile mais aucune réalisation… A force, les Kerkenniens ont perdu tout espoir : un sentiment d’injustice s’empare d’eux surtout en voyant tout ce qui a été réalisé pour Djerba…
Kerkennah est pour la Tunisie: « Un Diamant Brut ». Malheureusement ce Diamant est perçu comme un minuscule « point » sur la carte géographique…
Je suis fière d’être Kerkennienne. ???????