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Analyse | De la régulation budgétaire à la stabilisation monétaire (1)

Dr Tahar El Almi : Economiste- universitaire

L’hypothèse de l’effondrement du système économique semble de plus en plus évoquée au moment où la pandémie prend de l’ampleur.

Dès lors, les réponses du nouveau gouvernement à cet état de fait avéré ont dû mêler objectifs, instruments et contraintes, où le court  le dispute au long terme :

On retiendra notamment :

Les mesures de confinement mises en place en réponse à la pandémie du Covid-19 ont conduit à une chute brutale de l’activité économique. Il en est résulté un double choc par sa nature, à la fois d’offre et de demande, et fortement différencié selon les secteurs.

Au niveau macroéconomique, la dépression de la demande effective perdure avec la certitude d’une insolvabilité accrue.

La croissance, faible, parfois négative et dispersée selon les secteurs, qui a subsisté depuis une dizaine d’années, s’est accrue, avec une (très) faible croissance de la productivité du travail, pour peser sur les perspectives de rebond de l’investissement et de l’emploi.

Les mesures de soutien à l’activité du secteur productif se sont avérées peu efficaces, aussi bien au niveau de la rentabilité du secteur que de celui de l’emploi.

Les mesures de soutien au pouvoir d’achat, éparses et non ciblées sur les ménages les plus défavorisés, n’ont pas été productives, bien au contraire, elles ont accru le déficit public et son endettement.

La menace d’affaissement du système économique semble plus grave que celui d’une augmentation du déficit et celui de la dette.

La politique économique du nouveau gouvernement se proposerait de soutenir effectivement en même temps les entreprises (production et emploi) et les ménages (consommation et épargne) pour éviter que le double choc (de production et de demande) ne perdure.

L’objectif de la nouvelle politique économique serait de revenir vers une dynamique inclusive : plus d’emploi et plus de pouvoir d’achat. Les deux faces de la même pièce d’un dinar.

Certes, les mesures à l’appui de cette politique représentent un coût budgétaire important. D’autant plus important que le pays aura beaucoup perdu de richesses réelles (PIB réel) du fait du confinement et de ses effets, sans parler des blocages de secteurs et d’entreprises (mines, pétrole…).

Aussi, une progression de l’endettement public (à court terme), mais avec une relance budgétaire initiale (optimisée à moyen terme), soutenue par des politiques monétaires actives et innovantes, aurait  quelque chance de devenir durable, pour peu que la cohésion sociale soit au rendez-vous.

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