Photo : © 2020 AFP
Par Abdel Aziz HALI
Les Émiratis et les Bahreïnis devraient signer aujourd’hui sous les auspices de l’administration Trump à la Maison- Blanche les accords de normalisation avec Israël.
En effet, l’annonce de la normalisation des relations entre les Émirats, le Bahreïn et l’État hébreu (ouverture d’ambassades et de liaisons aériennes directes entre les deux pays) a défrayé la chronique et provoqué une bronca dans le monde arabe.
Mais si la grande majorité des médias régionaux ont fustigé une telle décision, d’autres n’ont pas été surpris du moment qu’Abu Dhabi et Manama ainsi que d’autres capitales arabes (Riyad, Mascate et Rabat) entretenaient déjà des relations officieuses avec le gouvernement israélien, notamment en matière de renseignement.
Entre ceux qui fustigent un acte de trahison vis-à-vis de la cause palestinienne et les monarchies du Golfe qui croient que la géopolitique actuelle incite à tisser une alliance stratégique, voire militaire, avec l’ennemi d’hier pour contrer la montée en puissance de la République islamique d’Iran dans la région, allant même jusqu’à sacrifier la cause palestinienne.
À vrai dire, entre pragmatisme et realpolitik, n’est-il pas venu le temps pour que les Arabes puissent voir le conflit israélo-palestinien d’un autre angle en emboîtant le pas aux nations qui analysent la situation sous un autre prisme?
Prenons l’exemple des pays nordiques: la suède, la Norvège, le Danemark et la Finlande. Certes ces quatre nations ont toutes des relations diplomatiques avec Israël et ce depuis la création de ce dernier, mais elles ne ratent pas une occasion pour critiquer le manque d’engagement du gouverne- ment israélien dans le processus de paix.
Par exemple, en 2014, le chef de la diplomatie finlandaise Erkki Tuomioja a averti les dirigeants israéliens que si le processus de paix n’avançait pas au rythme souhaité par Helsinki, le commerce et d’autres relations pourraient en pâtir. « L’Union européenne a offert suffisamment de carottes », a-t-il déclaré au quotidien Ha’aretz, ajoutant « qu’il semble aussi qu’il y ait besoin de la possibilité de bâtons ».
Également pour le ministre danois des Affaires étrangères Martin Lidegaard qui a menacé fin septembre 2014 « de nouvelles mesures, y compris un changement dans nos relations commerciales avec Israël » au cas où les négociations de cessez- le-feu avec le Hamas au Caire n’iraient pas dans le sens que les européens souhaitent.
Et dans la foulée, en octobre 2014, le nouveau gouvernement suédois de gauche est devenu le premier membre de l’Union européenne (UE) à reconnaître l’État de Palestine.
Il est à rappeler qu’auparavant, La Valette (Malte) et Nicosie (Chypre) avaient reconnu la Palestine, mais c’était avant leur adhésion à l’Ue.
D’autre part, un certain nombre d’États membres d’Europe centrale ont également reconnu la Palestine lorsqu’ils faisaient partie de l’Union soviétique.
Et Stockholm ne rate pas une occasion pour dévoiler la vraie nature de l’ « entité sioniste ». Le 12 janvier 2016, lors d’un débat parlementaire, la ministre suédoise des Affaires étrangères, Margot Wallström, a demandé l’ouverture d’une enquête sur les « exécutions extrajudiciaires » de Palestiniens tués par l’armée israélienne. et ses propos ont suscité la colère de l’État hébreu, poussant l’ancien vice-ministre des Affaires étrangères, Danny Ayalon, à suggérer quasiment la fermeture de l’ambassade israélienne à stockholm et l’ancien chef de la diplomatie israélienne, Avigdor Lieberman, à appeler les consommateurs à ne plus fréquenter la marque suédoise « Ikea ».
D’ailleurs, la publication d’un article dans le quotidien Aftonbladet accusant l’armée israélienne de trafic d’organes avait déclenché, en 2016, une crise diplomatique entre les deux pays.
Or, on a tendance à oublier qu’indépendamment de ces tumultes diplomatiques, Israël possède une ambassade à Stockholm tandis que la suède a une ambassade à Tel-Aviv, un consulat à Jérusalem et des consulats honoraires (Haïfa et Eilat).
Idem pour la Norvège qui est l’un des premiers pays à reconnaître Israël, le 4 février 1949. Le 11 mai 1949, la Norvège a été l’un des membres de l’ONU qui a voté à l’Assemblée générale pour admettre Israël à l’ONU. et Israël a une ambassade à Oslo, qui dessert la Norvège et l’Islande. en revanche, les Norvégiens ont une ambassade à Tel- Aviv et deux consulats honoraires, l’un à Eilat et l’autre à Haïfa. et malgré cela, en 2007, l’ambassadrice d’Israël dans le royaume scandinave a exprimé son mécontentement à la suite de la publication par l’ambassade norvégienne à Tel-Aviv d’un rapport faisant mention de cas de torture dans les prisons israéliennes.
Pis encore, le 1er octobre 2009, le ministre des Affaires étrangères israélien, Avigdor Liebermann, avait proposé lors d’un conseil ministériel de revoir les relations israélo-norvégiennes, et d’étudier la possibilité d’expulser les observateurs norvégiens d’Al-Khalil (Hébron, en français), en Cisjordanie occupée, assurant la coordination entre la force internationale, Israël et les Palestiniens.
Les crispations entre Oslo et Tel-Aviv sont montées d’un cran lorsque le gouvernement norvégien avait annoncé que le fonds souverain du pays a revendu toutes ses actions de la société Elbit Systems, pour avoir importé un dispositif de surveillance du mur de séparation en Cisjordanie, exprimant son refus de contribuer au financement de tout pro- jet transgressant les droits de l’Homme.
En outre, le 8 février 2017, le ministre norvégien des Affaires étrangères Borge Brende avait critiqué vivement l’adoption d’une loi par la Knesset permettant aux autorités israéliennes d’exproprier des centaines d’hectares de terres palestiniennes en Cisjordanie occupée.
De ce fait, la normalisation des relations des pays arabes du Golfe va-t-elle s’inscrire dans ce sillage des relations d’égal à égal où le ton peut être critique et virulent dès qu’il s’agit d’exactions envers les Palestiniens, comme c’est le cas pour les pays nordiques, ou signifiera-t-elle un acte de soumission envers l’État sioniste rien que pour se mettre à l’abri des griffes de l’Iran ?
A.A.H.
Liberte
15/09/2020 à 14:51
TRUMP va quitter la présidence très bientôt et l’accord en question tombera à l’eau, c’est son gendre juif qui est à l’œuvre de cet accord cousu main
David Kacem
11/10/2020 à 11:10
Pourquoi la Tunisie a peur d’avoir une bonne rélation avec Israel? Les Palistiniens refusent la paix, car il y a ceux qui gagnent trop d’argent tant que le conflit continue. Les Palistiniens regrettent sûrement l’occasion de Clinton. La Tunisie, oublie les traditions ridicules et pense aux générations prochaines! ? ?