«Nous redoutons les pires impacts économiques jamais enregistrés depuis le siècle précédent et même dans l’histoire de l’humanité»
Participant à une réunion à distance du Conseil de sécurité des Nations unies sur la sauvegarde de la paix et de la sécurité internationales et la gouvernance mondiale à l’ère post-Covid-19, le Chef de l’Etat Kaïs Saïed a estimé que les tiraillements politiques s’opposent aux efforts du Conseil de sécurité pour faire face aux différentes crises.
Il a, à cet effet, mis en garde contre une crise financière mondiale qui secouerait toutes les économies, poussant des millions de personnes vers des contextes de pauvreté et de chômage. «Nous redoutons les pires impacts économiques jamais enregistrés depuis le siècle précédent et même dans l’histoire de l’humanité», a-t-il laissé entendre, réitérant l’engagement de la Tunisie dans tous les efforts visant à lutter contre les répercussions de cette crise sanitaire. «Aujourd’hui, et neuf mois après le début de la crise, la communauté internationale réalise la dangerosité de la situation sur la paix mondiale, notamment dans les zones de conflits», a-t-il ajouté.
Kaïs Saïed a également mis en garde contre les répercussions de cette pandémie sur plusieurs générations futures, rappelant que la Tunisie était parmi les premiers pays à appeler à adopter une approche globale pour lutte contre la pandémie. «Seul, aucun pays ne pourra faire face à cet ennemi invisible, car notre destin et notre sécurité sont communs», a-t-il martelé, rappelant que la Tunisie et la France avaient présenté un projet de résolution pour mettre en place une action commune contre le coronavirus et appelant à un cessez-le-feu dans les différentes zones de conflits pendant cette crise sanitaire.
Le Chef de l’Etat a mis en garde contre les risques d’explosion de nouvelles crises causées par les impacts économiques et sociaux de cette pandémie, appelant à revoir le concept de sécurité de manière à inclure les nouvelles menaces comme les pandémies, les catastrophes environnementales, le changement climatique et les enjeux cybernétiques.
Face à ce constat, pour Kaïs Saïed, l’heure est à l’unité internationale et à la solidarité. Insistant sur le fait que le monde entier fait face actuellement à la multiplication des crises mondiales, des catastrophes naturelles et des pandémies, il a jugé nécessaire d’aider, en particulier, le continent africain à lutter contre ces situations exceptionnelles, appelant au rééchelonnement des dettes des pays africains. «Les pays riches sont appelés à redoubler d’efforts pour lutter contre la pauvreté et la précarité dans le monde entier», a-t-il estimé.
Le Président de la République a conclu que cette crise devrait amener l’humanité à penser à une nouvelle ère de gouvernance mondiale, appelant à bâtir l’action internationale sur de nouvelles bases humanitaires en vue de mettre en place un nouvel ordre mondial plus équitable et transformer cette crise en une opportunité pour une nouvelle gouvernance. «Nous devons tirer les enseignements nécessaires de cette crise pour pouvoir lancer les nouveaux défis tout en nous attachant aux valeurs de la solidarité», a-t-il conclu.