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Gestion de la crise sanitaire : Une image brouillée

La gestion de la crise sanitaire ne semble pas répondre à des critères bien définis. Certaines décisions ne sont pas respectées. L’on se demande s’il existe vraiment une coordination entre les pouvoirs politiques et les autorités médicales. Une image brouillée s’est progressivement imposée. Il y a tout un travail de remise de l’ordre et de prévention à mener. Mais encore faudrait-il se donner les moyens d’agir…

Chaque jour, les dégâts humains, économiques et sociaux s’accentuent. Le danger épidémique est là. Il est présent partout. La montée des décès est devenue aussi terrible qu’inquiétante. 32 morts en 48 heures. Dans son bulletin quotidien, le ministère de la Santé  fait état de la contamination de 1.291 personnes sur les 4.707 tests réalisés les 27 et 28 septembre 2020, portant ainsi le bilan à 17.404 cas confirmés, ce qui représente 7,6% du total des tests effectués depuis le mois de février dernier (229.740). Par ailleurs, 331 malades atteints de Covid-19 sont actuellement hospitalisés dont 87 admis en soins intensifs et 42 placés sous respirateur artificiel.

Au plus haut niveau de l’Etat, le Président de la République, Kaïs Saïed, a présidé une réunion du Conseil de sécurité nationale, consacrée notamment à l’examen des mesures qui devraient être prises à la lumière des développements survenus sur les plans sanitaire, sécuritaire et social.

Le citoyen s’interroge sur l’utilité des dispositions adoptées pour faire face à la pandémie. Plusieurs questions restent sans réponses. Mais, une chose est sûre, à l’instar des autres pays, autant on ne sort pas de l’état d’urgence sanitaire, autant on s’enfonce de plus en plus dans un état d’urgence économique. Des études montrent que les filières de consommation, de services de finances et d’énergie sont les secteurs les plus touchés par cette crise. Le niveau de confiance quant à un retour à la normale d’ici peu de temps se rétrécit.

Selon Kaïs, le retour au couvre-feu général sur tout le territoire Tunisien est toujours possible, notamment en cas d’explosion du nombre de cas de contamination et de décès, indiquant que le strict respect du protocole sanitaire, mis en place par les départements de la Santé, de l’Intérieur, des Affaires locales et de l’Environnement sera  déterminant. Il n’en demeure pas moins que l’arrêt de l’activité productive risque d’ouvrir  une phase de profonde incertitude, et même de crise sociale majeure, sur fond de chômage de masse. De toutes les façons, il a été convenu, lors du Conseil, de permettre aux gouverneurs de décréter un confinement au niveau régional ou local, en cas de besoin, mais en coordination avec le pouvoir central.

La gestion de la crise sanitaire ne semble pas répondre à des critères bien définis. Certaines décisions ne sont pas respectées. L’on se demande s’il y a vraiment une coordination entre les pouvoirs politiques et les autorités médicales. Une  image brouillée s’est progressivement imposée. Il y a tout un travail de remise de l’ordre et de prévention à mener. Mais encore faudrait-il se donner les moyens d’agir…

Quoi qu’on en dise et que l’on en pense, les différentes parties sont  condamnées à travailler ensemble. Les polémiques engendrent la confusion et l’imbroglio. Elles sont  synonymes de rechute dans les méandres du marasme, puisque les seules perdants seront encore une fois le citoyen et le pays.

A cause des multiples interférences, aux desseins inavoués, la situation risque d’empirer. En tout cas, le spectacle n’a que trop duré. La patience devient insoutenable. Les choses ont pris une tournure inquiétante. Le contexte actuel impose une prise de conscience à toute épreuve. La pandémie doit nous pousser à nous interroger sur notre mode de vie. On peut tout repenser à travers la crise sanitaire. Nos institutions, nos repères économiques, nos politiques sociales. Il y a des moments où ce qui provient des politiques est un peu douteux, mais le fait est là : la bonne gestion de la crise sanitaire peut nous mener plus loin qu’on ne peut le penser. L’exemplarité et l’image que les citoyens donnent de la manière de cohabiter avec le virus le sont encore davantage. Personne n’en est exempt. Au-delà de la manière d’affronter la pandémie, au-delà aussi des déceptions et des frustrations, c’est la valeur de la vie humaine qui doit l’emporter sur tout. Après tout, il y a et il y aura toujours des signes porteurs de certaines assurances… Et tant pis pour la mauvaise foi et les mauvaises volontés.

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