Accueil A la une Des bébés mis en vente sur Facebook : L’enfance exposée à tous les dangers !

Des bébés mis en vente sur Facebook : L’enfance exposée à tous les dangers !

Le phénomène des tentatives de vente de bébés sur Internet et notamment sur les réseaux sociaux semble prendre de l’ampleur en Tunisie, où certaines familles pauvres et désespérées tentent de se séparer de leurs bébés, contre espèces sonnantes. Dernièrement, les publications du groupe Facebook intitulé «Adoption et parrainage d’enfants en Tunisie» de familles qui veulent vendre leurs bébés et d’autres qui cherchent à les acheter ont suscité une grande polémique. Pour les Tunisiens, toutes les limites ont été dépassées, lorsqu’on met en vente son enfant, l’exposant à tous les risques, et ce au détriment de tous ses droits.

En Tunisie, l’enfance est exposée à tous les dangers et risques : abandon scolaire, travail forcé, exploitation économique, abus sexuel et autres, le chemin de la protection des enfants tunisiens est encore long. Dernièrement, ce sont certaines des photos et des publications véhiculées par les réseaux sociaux portant sur des annonces de vente et d’adoption de bébés et de nouveau-nés qui ont choqué les Tunisiens.

En effet, le phénomène des tentatives de vente de bébés sur Internet et notamment sur les réseaux sociaux semble prendre de l’ampleur en Tunisie, où certaines familles pauvres et désespérées tentent de se séparer de leurs bébés, moyennant finance. Dernièrement, les publications du groupe Facebook intitulé «Adoption et parrainage d’enfants en Tunisie» de familles qui veulent vendre leurs bébés et d’autres qui veulent les acheter ont suscité une grande polémique. Pour les Tunisiens, toutes les limites ont été dépassées, lorsqu’on met en vente son enfant, l’exposant à tous les risques, et ce au détriment de tous ses droits.

Pour s’assurer de l’authenticité de ces publications, nous avons contacté Anis Aounallah, délégué régional à la protection de l’enfance à Tunis, qui a confirmé que le phénomène est bien réel et qu’il n’est pas nouveau. « Cela a été toujours le cas, ce n’est pas nouveau, nous sommes au courant de ces publications et notamment des groupes sur Facebook qui facilitent ce genre de pratiques illégales », a-t-il expliqué à La Presse. Et d’ajouter qu’actuellement, l’affaire est entre les mains de la justice et que l’Instance nationale de lutte contre la traite des êtres humains s’est également saisie de l’affaire. Le responsable a ajouté que les services de protection de l’enfance ont été avisés à maintes reprises des incidents de ce genre, et qu’actuellement des individus ont été arrêtés dans le cadre de cette affaire.

Pour Anis Aounallah, certaines personnes publient ce genre de contenus juste « dans le cadre de plaisanterie de mauvais goût », bien que le phénomène reste bien réel en Tunisie. « Dans tous les cas, ce genre de pratiques constitue un crime puni par la loi et passible de poursuites judiciaires », a-t-il martelé.

Que dit la loi ?

Le responsable a confirmé la véracité de l’information, en précisant que cette affaire n’était pas nouvelle et qu’elle était suivie de près par les forces de l’ordre, en coordination avec les services de protection de l’enfance pour identifier les parties impliquées dans ce trafic d’êtres humains. Aounallah a par ailleurs souligné que cette affaire était également suivie par le ministère de la Femme qui travaille en coordination avec l’Autorité de lutte sur des dossiers similaires et que ce phénomène a pris de l’ampleur avec l’ère des réseaux sociaux.

En Tunisie, l’adoption ou le parrainage d’enfants se fait par le biais de structures légalisées. Procéder à l’adoption hors du cadre de la loi constitue un danger pour la sécurité des enfants, leur mise en vente constitue un crime et est considérée comme une traite de personnes strictement punie par la loi conformément au Code de la protection de l’enfance et la loi organique n° 2016-61 du 3 août 2016, relative à la prévention et la lutte contre la traite des personnes. Ladite loi vise à prévenir toutes formes d’exploitation auxquelles pourraient être exposées les personnes, notamment les femmes et les enfants, à lutter contre leur traite, en réprimant les auteurs, protéger et assister les victimes.

Conformément à cette loi, est puni de dix ans d’emprisonnement et d’une amende de cinquante mille dinars quiconque commet l’une des infractions relatives à la traite des personnes telle que définie par la législation tunisienne.

Le Code de protection de l’enfance  garantit également à l’enfant le droit de bénéficier des différentes mesures préventives à caractère social, éducatif, sanitaire et des autres dispositions et procédures visant à le protéger de toute forme de violence, ou préjudice, ou atteinte physique ou psychique, ou sexuelle ou d’abandon, ou de négligence qui engendrent le mauvais traitement ou l’exploitation.

En matière de protection de l’enfance, la Tunisie est, en effet, dotée d’une infrastructure juridique et institutionnelle qui suscite la satisfaction des organisations internationales œuvrant dans le domaine. Cependant, ces acquis nécessitent d’être renforcés davantage d’autant plus que les enfants tunisiens sont toujours exposés à tous les risques d’exploitation économique et sexuelle et aux violences de toutes formes.

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