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Des lendemains peu rassurants

La ceinture politique composée d’Ennahdha, de Qalb Tounes et d’Al Karama ne semble pas être convaincue des compétences nationales et apolitiques qui constituent la base de l’actuel gouvernement. A leur façon d’évaluer les 100 premiers jours du « rendement » de l’équipe de Mechichi, certaines voix appellent déjà à un remaniement ministériel sous prétexte que le gouvernement de compétences n’est pas la solution et qu’il ne peut apporter les réponses nécessaires à la conjoncture actuelle.

Depuis maintenant dix ans, les gouvernements se succèdent et ne se ressemblent pas. L’instabilité et l’inconstance sont de mise. Souvent sous l’emprise des partis politiques, aucune équipe gouvernementale n’a pu travailler sur la durée. C’est pratiquement toujours la même rengaine avec la classe politique. Elle explique l’inexplicable, justifie l’injustifiable et accrédite l’invérifiable. A travers ce qu’elle ne cesse de laisser entrevoir, de proclamer, en public ou en privé, et bien sûr à celui qui veut bien l’entendre, à travers le discours et les arguments avancés, il n’y a pas visiblement dans les thèses et les propositions avancées des pistes à creuser, une vision et un projet pour sauver le pays.

L’espoir fait place au doute. Le paysage politique a de plus en plus mauvaise mine. Il pâtit d’une image déplorable. Il est affecté par la dégringolade continue des valeurs et des principes, c’est-à-dire une descente dans les bas-fonds. Et la bulle spéculative dans laquelle il s’est enfoncé risque d’éclater à tout moment.

Le champ d’action des partis politiques prend au fil du temps une mauvaise tournure. Ce qui allait de soi aux premières années post-révolution est aujourd’hui gâché. Au bout du compte, autant d’égarements inspirent aussi bien le sens de l’irresponsabilité que le manquement au devoir.

On est, aujourd’hui, en droit de douter du bien-fondé de ce qui est entrepris ici et là. Il y a ceux qui se complaisent dans une ambiance de polémiques, d’autres agissent sur fond de règlements de comptes aussi cruels qu’injustifiés. Tout un monde qui participe à lui seul à donner une certaine insipidité à un paysage de plus en plus formaté.

Nous sommes dans le regret de reconnaître que ce que les politiques ne sont plus en mesure de réaliser, ou encore d’entreprendre, met à nu cette inaptitude à se relancer sur la bonne voie. A bien des égards, on est dans un environnement d’excès, de dépassements et de dérèglement. Les lendemains ne sont pas rassurants.

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