Un déficit de confiance et de sérénité fait que le Club Africain se trouve aujourd’hui face à une spirale négative dont les répercussions risquent de compromettre l’édifice de tout le club. Les velléités des temps des doutes et des incertitudes sont toujours là. C’est l’issue presque inévitable d’un club qui ne peut plus aspirer à un nouveau statut en l’absence des dispositions requises. Si les problèmes sont connus par tous, les solutions deviennent aujourd’hui presque impossibles à la vue des déroutes qui n’en finissent pas…
La nouvelle équipe dirigeante se trouve déjà dans l’incapacité de faire valoir une vision et un projet valables. Dans le sillage d’un club en perdition, on s’habitue à l’échec et on oublie les victoires et les exploits. Pire: le risque d’être perçu comme un perdant ne semble plus secouer les consciences. Les faux pas ne font que compliquer une situation plus que jamais alarmante. Cela se traduit par une fragilité aussi bien mentale que physique : défense vulnérable, bataille perdue au milieu du terrain, silence en attaque. Cela défie de nombreuses logiques. Surtout celles des équipes qui se respectent et qui ont non seulement un passé, mais aussi un présent et un avenir à défendre et à protéger. Le Club Africain tarde encore à rallumer la lumière, à retrouver ce qui faisait sa force d’antan. Il est toujours incapable d’affirmer cet esprit conquérant qui le distinguait dans un temps, pratiquement révolu aujourd’hui, des autres clubs. Il ne dispose plus d’une base solide, d’un ensemble homogène. Ce qui paraissait jusque-là un échec sans appel est devenu une réalité évidente. Cela témoigne aussi de l’inaptitude des joueurs à se relever, de l’impossibilité du staff technique à trouver la bonne formule, l’équilibre qui permet de retrouver la sérénité dans le jeu et dans les résultats. On n’en doute plus: l’équipe clubiste produit un football ordinaire, pas suffisamment varié, encore moins inspiré. Elle ne donne pas l’impression de pouvoir tenir le rythme des matches successifs. Le jeu et le comportement des joueurs sur le terrain sont plus basés sur la précipitation, la légèreté et l’inconséquence que sur la possession et la maîtrise de la balle. Et comme aucun travail sérieux n’a été fait jusque-là, ce serait peut-être une illusion de s’attendre à une prise de conscience, notamment de la part de ceux qui n’arrêtent pas de surprendre par leur incompétence, leur inexpérience et leur impuissance. Le danger guette le Club Africain de partout. On ne fait que pousser au paroxysme une «logique» d’échec qui foule aux pieds les traditions du club. Avec 7 défaites, 7 matches nuls et seulement 2 victoires, l’équipe, qui pointe à l’avant-dernière place au classement, est au bord de l’explosion. Aucun signe de réaction. Déjà en crise, elle risque de s’enliser encore davantage. L’étau se resserre et le CA n’arrive pas à trouver un peu d’air au classement. Dans le sillage et l’obligation des résultats, le CA ne sait plus où il va, ni comment il va. A aucun moment en tout cas, ses différentes parties prenantes ne donnent l’impression de pouvoir remédier à une situation devenue insoutenable. L’équipe est l’ombre d’elle-même et on ne voit vraiment pas comment elle peut se ressaisir en l’absence de mobilisation et de solidarité nécessaires pour ce genre d’épreuve. Pour avoir été ces dernières années l’otage de ses responsables, pour s’être transformé en un motif de déchirement, de division et même de démoralisation, le CA est aujourd’hui dans l’inhabilité de gagner le match qu’il faut et de s’imposer face à l’adversaire qu’il faut. Le parcours de l’équipe est d’une pauvreté désobligeante. On s’indigne d’un jeu en manque d’inspiration. A aucun moment en tout cas, l’équipe ne donne l’impression de pouvoir se réhabiliter. A chaque fois que le décollage était annoncé, elle subit un coup d’arrêt, devenu à la longue habituel. Le temps commence à paraître long, pour ne pas dire désespérant, pour une équipe qui tarde à débloquer son compteur et qui est encore à la recherche d’une efficacité plus que jamais perdue.