Il n’est guère question de tension et de crise politiques sans que l’on évoque le dossier de l’immunité parlementaire, plus que jamais au cœur de tiraillements politiques. Pour certains, et paradoxalement des députés, ce privilège est devenu une sorte d’échappatoire à la justice. Ils soupçonnent la présidence de l’ARP de vouloir instrumentaliser ce dossier à des fins politiques, tout en assurant qu’il repose autant sur des indices que sur des certitudes liées à des pratiques et des opérations illégales, ayant même poussé la justice à demander la levée d’immunité de certains députés.
D’autres, à l’instar notamment de l’assesseur du président, persistent et signent que le Parlement n’a reçu aucune demande officielle de levée d’immunité de députés.
Au-delà de ce qui est affirmé par certains et ce qui est démenti par d’autres, l’ARP est à présent presque définitivement intégrée dans la sphère des conflits, des affrontements et des excès. Tous les aléas et dépassements qui en découlent nous amènent à nous interroger sur la manière de sa gouvernance et de sa gestion. Il est désormais de plus en plus difficile aux députés de traiter une affaire sans dégâts. Plus que jamais, le discours ambiant constitue une entrave majeure à tout ce qui est demandé, voire exigé, des élus dans un contexte d’instabilité politique et économique inédite.
Voilà qui décrédibilise une institution de plus en plus minée par les manquements et les dérapages. L’optimisation négative et extrême de presque tous les paramètres font sens d’un Parlement marqué à la fois par les débordements en tous genres. Le constat qui ne cesse de revenir a trait aux actes et aux prises de position sans fondement, qui mettent en cause la présence de certains et dénaturent leur mission. Surtout quand il s’agit de chercher à se cacher derrière les alibis, les diversions et les prétextes.
Le problème de la transparence, de l’intégrité et de l’honnêteté de certains élus est bien là. Quand on parle au nom du peuple et que l’on appartient à une institution supérieure, il y a une éthique à respecter, un comportement et un mode d’emploi à faire prévaloir. Les débats à l’hémicycle sont aujourd’hui particulièrement propices au développement de tous les abus et écarts de conduite. L’idée est bien là : il n’y a plus de dialogue et d’échange de vues sans cette tendance aux polémiques et au procès d’intention l’autre. Un Parlement qui traduit au fond tout ce qui a le plus contribué à dissocier les députés de leur environnement.
L’absence de bonne volonté nourrit les polémiques. Ce n’est plus une question de noms, ni d’intérêts partisans. Encore moins d’agenda politique à tracer. On sait bien qu’il y a de bons et de mauvais députés. Mais la prolifération de ces derniers risque d’éloigner les solutions les plus adéquates et les mieux indiquées. Il semble même que la présence de certains soit de nature à compliquer le travail des autres.