Accueil A la une Le penseur Hichem Djaït n’est plus : Un Tunisien d’exception et un grand leg pour la bibliothèque nationale et universelle

Le penseur Hichem Djaït n’est plus : Un Tunisien d’exception et un grand leg pour la bibliothèque nationale et universelle

L’historien, anthropologue et islamologue Hichem Djaït s’est éteint, aujourd’hui (le 1er juin 2021), à l’âge de 86 ans. Ce penseur universel de la trempe de ceux qui ont réussi à planer au-dessus de tous et de tout, nous a quittés portant le nombre de ses années passées au service de la pensée et du savoir comme un médaillon honorifique sur sa poitrine.

De son vivant, il pensait plus qu’il ne palabrait. Il a creusé son sillon sans trop faire da vagues. S’égosiller devant les caméras n’était point son dada. Petit-fils du grand vizir Youssef Djaït et neveu du Cheikh Mohamed Abdelaziz Djaït, il ne s’est point contenté de la noblesse de sa naissance.

Infatigablement productif à la fleur de l’âge comme au crépuscule de sa vie, Djaït vient d’éditer « Penser l’Histoire, penser la Religion ». Un essai où il aborde « la question du déplacement des hommes, des migrations et des conquêtes comme deux ressorts fondamentaux de la dynamique historique », avant de s’intéresser aux rapports entre pensée philosophique et religion.

Puisant dans deux cultures pleinement assumées, l’islamique et l’occidentale, il s’est nourri des deux signant des ouvrages monumentaux comme : « La Grande Discorde », « La crise de la culture islamique », « La vie de Muhammad (3 tomes). Il a également contribué à des ouvrages collectifs, notamment : « Islam et politique au Maghreb », « Histoire générale de la Tunisie », « La guerre du Golfe et l’avenir des Arabes » et « Rêver de la Tunisie », entre autres.

En apprenant la triste nouvelle de son décès, ma première pensée a été au très bien grand honneur qu’il m’a fait, en me recevant chez-lui à La Marsa, en décembre dernier, pour une interview diffusée par mon journal La Presse. Dieu merci, on a eu le soin de comprendre l’importance de la mémoire.

Je me rappelle très bien qu’il m’a fait comprendre, en si peu de temps, que l’homme est une synthèse sans fin. Il avait la ferme conviction que « l’analyse est l’arme la plus efficace dont peut disposer un décideur dans toute société pour dégager, élucider, tracer et suivre le chemin qu’il faut dans un monde extrêmement difficile ».

Je me rappelle également de ce qu’il m’a fait comprendre, en disant que les appréciations et mises en garde d’analystes venus d’autres bords, ces fameux experts internationaux fusant de toutes parts, « n’étaient toujours pas justes ou dénués d’apriori ».

Cher professeur, feu Hichem Djaït, les Tunisiens qui vous ont tant respecté et tant aimé ne peuvent, aujoujourd’hui, que vous assurez que vos efforts, votre travail, votre œuvre et votre âme qui s’est élevée aux grandes choses seront toujours vivants chez eux.

Votre mémoire et la lumière de votre pensée nous guidera, nous Tunisiens qui aimons nous dessiner.

 

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Un commentaire

  1. Moncef Jeddi

    1 juin 2021 à 21:51

    Article intéressant mais très succinct. Je suis sûr que vous publierez dans les tous prochains jours un article qui rende vraiment compte de l’œuvre et de la pensée de Hichem Djaït..Juste une petite remarque: Vous écrivez « les Tunisiens qui ……. ne peuvent, aujourd’hui, que vous assurez que……. » On doit ici mettre le verbe assurer à l’infinitif n’est ce pas?

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