La comédienne et directrice artistique, et fondatrice de la compagnie Apsaras de Genève en Suisse, se trouve à Tunis pour un atelier d’improvisation théâtrale suisse en Tunisie. Au cours de ses dernières années d’expérience dans le domaine théâtral, elle a développé un corporel et vocal d’improvisation théâtrale en Suisse et dans le monde. Elle entreprend de nombreuses tournées dans le monde avec ses productions et celles dans lesquelles elle était engagée comme comédienne, entre autres, «Le crime du Pullman Express», «Qu’est-il arrivé à Baby Jane», etc. La première fois en Tunisie avec une pièce de théâtre. En 2013, elle participe aux JTC avec un spectacle de cabaret de chant et de danse sur le thème de l’esclavage et la traite des blanches. En 2018, elle revient avec un spectacle coproduit avec une compagnie béninoise qui traite de la diversité d’après une adaptation d’«Une journée particulière».
Comment vous est venue l’idée de faire un projet de spectacle de théâtre en Tunisie ?
Au fil des voyages avec mes spectacles, j’ai fait la rencontre de plusieurs professionnels de théâtre et les liens se sont tissés. Pour l’Algérie, j’ai fait la connaissance en 2013 de Omar Fetmouche, directeur du Festival de théâtre de Béjaïa où j’ai présenté «Le temps des sirènes». En Tunisie, j’ai des contacts avec des personnes de la coopération de l’ambassade de Suisse. Dans le cadre des JTC, j’ai eu le plaisir de rencontrer Latifa Mokadem. Et lorsque je cherchais une compagnie basée à Tunis, elle m’a parlé de Amel Fargi, comédienne, metteuse en scène et directrice de la compagnie Thérap’Art.
En quoi consiste cet atelier d’improvisation théâtrale ?
Il s’agit d’un atelier de formation dirigé par Sylvie Legault, coach d’improvisation théâtrale canadienne qui se charge de superviser les jeunes de l’Isad et des comédiens professionnels. Au terme de ce stage, cinq comédiens seront sélectionnés pour jouer dans la pièce. Les répétitions commenceront au mois de septembre à Tunis.
Quelle est la thématique soulevée dans cette création ?
C’est un spectacle de genre sur la violence conjugale. Après des années de mariage, la situation d’un couple se dégrade. Ça tourne à la violence. La pièce comprendra des moments de flash-back sur les débuts heureux de la relation du couple. Il y aura également le point de vue familial.
Le casting est-il composé de comédiens professionnels ou d’amateurs ?
Ce sont des professionnels et des étudiants de fin d’études de l’Isad. Je suis contente du succès que rencontre ce stage de formation. On a estimé la participation à une dizaine de candidats, mais on se retrouve avec une trentaine. 5 seulement seront retenus. Deux comédiens et deux comédiennes participeront à l’interprétation de la pièce. Pour le cinquième comédien, la décision n’a pas été encore prise.
Quel objectif voulez-vous atteindre avec ce spectacle théâtral ?
Il s’agit d’une campagne de sensibilisation sur la violence faite aux femmes, mais aussi aux hommes qui sont malmenés physiquement et psychiquement par leur conjoint. L’intérêt est de faire une campagne mondiale. Le féminicide existe partout dans le monde aussi bien dans les pays en développement que dans les pays développés, comme la Suisse. C’est donc une campagne de sensibilisation de violence de genre domestique. C’est pourquoi on a collaboré avec des associations en Tunisie, Algérie et Suisse qui luttent contre la violence de genre et qui apportent un soutien psychologique aux victimes, mais aussi avec les professeurs de français et de littérature d’écoles et de lycées pour qu’ils puissent étudier le texte et, quand la pièce sera donnée, ils pourront venir avec leurs élèves assister aux spectacles. Amel Fargi est en contact avec le ministère de l’Education nationale pour essayer d’atteindre le plus possible de jeunes et de moins jeunes sur cette thématique.
A quand est prévue la première représentation de la pièce et est-ce qu’il y aura une tournée en Tunisie et dans d’autres pays ?
La première est prévue pour le 30 août, puis la représentation de la pièce se poursuivra jusqu’au 3 octobre 2021. Cinq représentations à Tunis. Après, on fait une tournée dans cinq villes algériennes. Début novembre, on entame un atelier en Algérie identique à celui de la Tunisie. En décembre, on reprendra le spectacle à Tunis, on fera une tournée dans cinq gouvernorats. La pièce sera jouée également en Suisse en 2022-2023.
Quels sont les bailleurs de fonds de cette coproduction tuniso-algéro-suisse ?
C’est la coopération suisse en Tunisie, la délégation villes solidaires suisse et les Fondations suisses.