
Alors que nous sommes à la quatrième position mondiale en termes de mortalité hebdomadaire et que nous sommes à un mois et demi de la rentrée scolaire, aucun enfant n’a été vacciné et les hôpitaux sont toujours saturés.
Le variant Delta du covid-19 touche de plus en plus de jeunes enfants, ce qui a entraîné une augmentation du nombre d’hospitalisations et une saturation des lits de réanimation néonatale dans les services de pédiatrie de toute la Tunisie. Selon les derniers chiffres publiés, pas moins de 15% des enfants et nourrissons infectés présentaient des symptômes sévères à modérés, nécessitant un équipement spécial (High Nasal Flow-HNF) pour réanimer les nouveau-nés, les nourrissons et les enfants. Face à ce constat qui fait froid dans le dos, la vaccination des enfants, qui devient une priorité nationale, est un sujet qui devrait être traité dans l’apaisement pour l’intérêt de nos enfants, ce qu’on a de plus cher dans ce pays, aussi bien concernant leur santé que leur formation et cursus scolaire, loin des tensions et des tiraillements.
Des déclarations contradictoires
Le membre du Comité scientifique de lutte contre le covid-19, le Dr Amenallah Messaâdi, a indiqué le 28 juillet 2021 lors de son passage sur les ondes d’une radio privée, que le comité va se pencher, lors de sa prochaine réunion, sur l’innocuité et la sécurité du vaccin anticovid, chez les enfants de 12 à 18 ans, et chez les femmes enceintes, tout en ajoutant que ce sujet est devenu incontournable avec la progression du variant Delta et qu’il nécessite une collaboration étroite entre professionnels de la pédiatrie, de la vaccination, les ministères concernés et les syndicats.
Dr Messaâdi affirme, également, qu’une revue de la littérature scientifique internationale va être effectuée, et si cette vaccination s’avère sûre et efficace, ils n’hésiteront pas à transmettre au comité national leur proposition d’inclure ces tranches de la population dans le programme vaccinal.
Pour le Pr. Douagi Mohamed, président de la Société tunisienne de pédiatrie et chef de service de réanimation néonatale, à l’hôpital militaire de Tunis, il ne s’agit pas de vérités et ces déclarations ne font qu’induire en erreur les Tunisiens. Après avoir été interdite, la vaccination de la femme allaitante et la femme enceinte est autorisée en Tunisie depuis deux mois et peut se faire par un des vaccins existants et autorisés pour l’âge en Tunisie.7
Cette vaccination pourrait être bénéfique aussi pour le bébé. S’agissant de la femme enceinte, elle est non seulement autorisée, mais elle bénéficie d’un aspect prioritaire et peut se faire à partir de 16 semaines.
Les modalités pratiques seront précisées par le ministère de la Santé (inscription Evax, preuve de grossesse, vaccination dans des centres dédiés…). Aux Etats-Unis et au Canada, la vaccination des enfants de 12 à 15 ans a, bel et bien, démarré ; elle a été autorisée depuis le 27 mai par l’Association européenne des médicaments (AEM). Mais chez nous et malgré les nouvelles mesures annoncées, la campagne de vaccination est toujours à la traîne pour une raison ou une autre.
La vaccination des femmes enceintes, une priorité
« La vaccination des femmes enceintes a été validée par le Comité national de vaccination, avec la STP et la Société tunisienne de gynécologie obstétrique (Stgo) depuis plus de 2 mois et validée par le Comité de la stratégie vaccinale et annoncée par le ministre de la Santé…
Pour les enfants, je rappelle que le vaccin Pfizer a déjà l’autorisation d’utilisation en Tunisie pour les 15 -18 ans et qu’il est autorisé en France, Canada, Etats-Unis… depuis des mois et que Moderna vient aussi d’avoir l’autorisation. La STP ne cesse de sensibiliser sur la gravité Delta chez les enfants et surtout les moins de 2 ans et a poussé le ministère de la Femme à publier sa décision de fermer les crèches.
Ce qui fait qu’aujourd’hui, les femmes enceintes sont déjà classées comme prioritaires depuis un certain temps avec plus de 2.000 vaccinées», souligne-t-il. Certes, nous en apprenons tous les jours de plus en plus sur ce virus et la vaccination de masse contre le covid-19 est la seule façon d’éteindre cette pandémie. Mais jusqu’à aujourd’hui, nous avons vacciné 1 million de personnes seulement et il reste encore au moins 8 millions à vacciner pour atteindre l’immunité collective. Ainsi, d’ici à septembre, beaucoup de choses peuvent changer…Il faut rester assez optimiste pour résoudre au moins le problème des enfants, si les doses vaccinales sont suffisantes. Just wait and see !