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L’égalité entravée

EN politique, les femmes feront-elles mieux que les hommes ? A quoi ressemblerait la politique tunisienne avec plus de femmes au pouvoir ? L’on ne cessera de penser que la présence de la femme dans la vie politique est de nature à élargir les débats en termes qualitatifs et quantitatifs et à y apporter une vision et une approche qui ont toutes les chances d’être différentes.
Dans le parcours des femmes tunisiennes et les revendications qu’elles ne cessent de formuler, on a souvent pris l’habitude de retenir des faits associés à l’époque à laquelle elles appartiennent. Un engagement par-là, une introspection par-ci. Une prise de position en bonne place ou à contrecourant, elles ont souvent l’importance et la justesse du discours et de la méthode. Tout cela fait partie d’une réfl exion qui s’ouvre au niveau des idées, c’est-à-dire au-dessus de la mêlée, loin, très loin de l’anodin. Certaines femmes ont su faire face aux obstacles, le plus souvent pour le bien de la société, mais de façon générale, les règles n’ont jamais été identiques pour toutes et les perspectives étaient la plupart du temps inexistantes.
Malgré leur compétence maintes fois démontrée, prouvée et susceptible de leur permettre d’accéder à des postes de décision, la participation des femmes tunisiennes à la vie politique reste toujours en deçà des attentes. Il est unanimement convenu qu’elles paient tout simplement la conséquence d’un environnement hostile et pas toujours prêt à accepter le partage des responsabilités, encore moins d’évoluer avec cet esprit.
Les femmes sont toujours sous-représentées aussi bien comme électrices que dans les fonctions dirigeantes. Et même lorsqu’elles sont investies d’une mission politique, ou qu’elles accèdent à des responsabilités dirigeantes, elles sont souvent confi nées à des postes connus pour être « féminins ». Les places consacrées aux grands portefeuilles comme l’économie, les fi nances sont presque exclusivement occupées par des hommes.
Il y a encore de nombreux obstacles pour les femmes souhaitant s’investir dans des activités politiques, encore trop marquées par des rites masculins. Ils sont à la fois d’ordre politique, social, économique, culturel, juridique et même personnel.
La présence de la femme tunisienne dans la vie politique est loin d’être une évidence et ne résulte pas d’un processus naturel. Souvent acculée — pour ne pas dire toujours — à chercher la réussite dans le collectif plus que les individualités, l’utilité masculine passe avant l’utilité féminine. En politique, le meilleur acte, la meilleure décision sont avant tout l’apanage des hommes. Voilà le profi l type du paysage politique tunisien qui demeure la chasse gardée des hommes continuant d’occuper majoritairement les postes clés dans les différentes sphères décisionnelles.
En dépit des acquis relatifs aux droits de la femme, la Tunisie ne s’est pas toujours revendiquée comme étant un pays pouvant assurer la juste participation des femmes à la vie politique. L’évolution des mentalités prend du temps et les femmes sont toujours victimes des stéréotypes.

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