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Avant qu’il ne soit trop tard

Le constat s’est progressivement cristallisé après le 25 juillet : l’heure des grands changements a sonné. Lorsque les acteurs sont défaillants ou que les comportements attirent la désapprobation publique, c’est tout le paysage politique et ses différentes composantes qui sont pointés du doigt.

Le contexte de ces dix dernières années constitue un exemple révélateur de la dévalorisation comptable de l’action et de l’activité politiques. Tout ce qui a été accompli est remis en cause. La crise politique que connaît la Tunisie  révèle les lignes de fractures d’un environnement et d’une gouvernance politiques dépassés par le temps et par les événements. Sans qu’il soit ici question de condamner qui que ce soit, la connaissance de l’intérieur et des coulisses permet d’en donner une vision caricaturale de toutes les dérives et de tous les manquements qui ont contraint les Tunisiens à vivre l’une des plus mauvaises décennies de l’histoire du pays.

72.2% de ces Tunisiens font aujourd’hui confiance à Kaïs Saïed. C’est ce qui ressort du résultat du dernier sondage d’opinion réalisé par Sigma Conseil. Plus encore : le Président de la République occupe la première place dans les intentions de vote à la présidentielle avec… 90%.

Le baromètre politique montre, encore une fois, que la confiance que les Tunisiens nourrissent en faveur de leur président est toujours intacte. Mais autant il est permis à Saïed de compter sur une assise électorale conquise, autant il lui est aujourd’hui nécessaire de ne pas ignorer les attentes et les aspirations du peuple, y compris même ceux qui ne font pas partie des coordinations et des parties qui le soutiennent publiquement.  En quête d’assurance, les Tunisiens attendent énormément de leur président. En tout cas, beaucoup plus que ce qu’il laisse entrevoir jusque-là. L’on comprend par là qu’un nouveau monde devrait voir le jour et que de nouvelles perspectives se dessinent. A quelques éléments près, l’on connaît les intentions qui motivent le Président de la République et pour lesquelles la majorité écrasante des Tunisiens adhèrent. Mais l’on continue aussi à croire que si beaucoup d’intervenants bénéficient encore d’une visibilité médiatique de plus en plus grande, les voies qu’ils empruntent ne sont pas aussi innocentes qu’elles le paraissent. Solennelle, standardisée, l’évaluation apparaît de plus en plus en décalage avec la réalité.

Le mérite de Saïed ne devrait plus aujourd’hui se définir uniquement dans le rôle d’un revendicateur d’un ordre nouveau,  appelant à la restructuration et rappelant ce qui fonde l’action politique. Il s’agit, désormais et avant qu’il ne soit trop tard, d’enjoindre tout ce qui est de nature à rassurer, voire sécuriser les Tunisiens dans leurs besoins quotidiens.

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