Accueil Sport Technique: Écrire l’histoire…

Technique: Écrire l’histoire…

L’équipe de Tunisie, qui s’est hissée avec un grand mérite jusqu’en finale , doit jouer pleinement et crânement sa chance pour réussir la belle apothéose de cette coupe arabe  qu’est la conquête du précieux trophée.


Après une demi-finale intense et palpitante contre l’Egypte qui s’est terminée par une victoire choc arrachée par un but à zéro dans les ultimes secondes d’un match qu’elle a bien su conduire et maîtriser tactiquement du début jusqu’à la fin, la Tunisie est maintenant à 90 minutes, peut-être à 120’ du bonheur. Ce ne sera pas facile de défier cette Algérie pétrie, elle aussi, de bonnes qualités, bourrée de nombreux et gros talents  et qui nourrit la même ambition que nous. Mais avec un collectif au mental d’acier, qui a gagné en confiance et en assurance au fil du tournoi, Mondher Kebaïer et sa troupe sont bien décidés à aller au bout de cette belle aventure et à terminer par un exploit phénoménal qui restera dans les annales du football tunisien. Et c’est cet état d’esprit conquérant d’exception qui anime staff et joueurs unis et soudés qui sera notre meilleur carburant pour gagner cette ultime bataille et monter sur le podium en champions. Toutes les conditions sont réunies pour un sans-faute dans cette finale malgré la qualité, le calibre et le poids d’un adversaire qui possède un gros potentiel offensif, comme en témoigne sa fin de match hallucinante face au Qatar.

Une bataille tactique

Quand deux équipes sont à armes et à chances égales, le bon coaching est le détail qui fait la différence. En homme averti , Mondher Kebaïer sait que cette finale est un examen pour lui sur le banc de touche au même titre qu’elle est une rude épreuve pour ses joueurs sur le terrain. Il est donc devant l’obligation de bien cogiter pour faire les bons  choix. Le premier de ces choix est l’alignement du meilleur onze de départ et du système de jeu adéquat pour une excellente entame de match, principale et première clé de réussite d’un duel d’un tel niveau, d’un tel enjeu et d’une telle importance. Règle numéro un : ne pas toucher au mérite d’une équipe qui gagne et ne pas dérégler un dispositif bien huilé et qui marche bien. Après le forfait et la perte d’un élément de valeur tel que Yassine Meriah, heureusement que la solution de rechange existe et est toute prête avec la venue de Yassine Talbi qui n’a pas mis du temps pour s’imposer au cœur de la défense comme véritable pilier. Ifa, constant et robuste, reste une carte gagnante en défense. L’option d’une défense à quatre sera donc maintenue avec un Mohamed Drager, tout feu tout flamme sur le côté droit avec un rôle défensif qu’il joue admirablement et un apport considérable dans les montées comme ailier de soutien. Idem pour Mohamed Amine Ben Hmida, qui continue à faire  des merveilles sur son flanc gauche comme défenseur et contre-attaquant incisif et fort remuant. Avec ce bon verrouillage sur les côtés, l’équipe d’Algérie aura grand mal à user de toute son armada offensive et ses principaux joueurs de couloir seront bien mis sous l’éteignoir. Et pour isoler entièrement cette ligne d’attaque et la mettre hors d’état de nuire , il faut lui couper au maximum l’approvisionnement en ballons qui lui permettent de percer en permanence et de mettre de la pression sur notre défense pour trouver les failles et les espaces de tirs à l’intérieur et en dehors de la surface. Cela n’est possible qu’avec un deuxième rideau en béton et un milieu dense et bien fourni en joueurs récupérateurs,  inlassables ravisseurs et essuie-glace.  Un milieu à quatre avec deux demis défensifs axiaux ( Châaleli et Sassi) et deux qui se relaient sur les couloirs et bloquent les issues (Hannibal Mejbri et Mohamed Ali Ben Romdhane) qui n’est pas une mauvaise option tellement ces deux  joueurs sont très habiles et présents au moment où il faut se projeter vers l’avant et créer le surnombre en phase offensive en plus de leur tâches défensives. Le seul côté néfaste, à double tranchant de cette option est celui de priver Naim Sliti de débuter le match, lui qui est capable de percer, de dézoner intelligemment pour des percées dans l’axe et des dernières passes judicieuses en profondeur pour le duo de pointe Msakni-Jaziri. Entre entrer prudemment dans le match avec la première option (Ben Romdhane comme milieu de sécurité et de renfort)  et opter pour l’audace d’entrée avec Sliti dès le départ avec sa touche de percussion,  d’efficacité et de précision dans le dernier geste, il va falloir donc trancher et ce sera la deuxième clé déterminante et décisive de ce duel sans merci. L’approche de cette finale qui sera différente des autres matches à enjeux moins cruciaux, le coaching et le management, le choix du système et l’association de joueurs au milieu et devant pour prendre et préserver un avantage ou pour inverser une tendance sont du ressort de Mondher Kebaier et l’on comprend à tel point le match lui pèsera sur les épaules. Mais tout plaide, tout est propice pour que cette équipe de Tunisie ne rate pas ce rendez-vous fabuleux avec l’histoire et écrive l’une des plus belles pages de notre football qui a grand besoin de cette consécration suprême pour confirmer que son classement et sa place confortable sur le plan arabe et africain n’est pas seulement sur le papier de la Fifa. Avant la finale, nous étions tout près du bonheur. Si nous parvenions à remporter le titre, ce sera plus que fabuleux. Nous serons tout près des étoiles. 

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