Accueil Sport Critiqué à propos de la première liste convoquée: Mondher Kebaïer, le mystérieux

Critiqué à propos de la première liste convoquée: Mondher Kebaïer, le mystérieux

En ne dévoilant que 18 sur les 28 joueurs qui vont disputer la Coupe d’Afrique des nations au Cameroun, le sélectionneur national fait planer le doute sur les critères de la construction de sa liste et s’expose à une vague de critiques dont il aurait pu, voire dû se passer.


L’annonce de la liste complète et définitive d’une équipe nationale qui va disputer une grande épreuve, telle que la Coupe d’Afrique, est un événement. On le fait en grande pompe, en conférence de presse pour en montrer l’importance, expliquer les choix faits et les critères sportifs qui les ont dictés, afin de barrer la route aux critiques et aux polémiques, telles que suscitées par la mise à l’écart du gardien Moez Hassen. C’est l’occasion aussi  de mettre dans le bain tout le groupe pour plus de détermination, d’énergie, de confiance dans le premier rassemblement de préparation et dans les matches amicaux de peaufinage de la formation de base et du dispositif-clé. Pour l’anecdote, le sélectionneur de l’équipe de France, Didier Deschamps, a fait le décryptage de sa liste des vingt-trois pour la phase finale de la Coupe du monde 2018 au journal de 20 heures de TF1. C’est dire l’importance de la manière d’annoncer une liste pour les joueurs sélectionnés, pour l’ambiance générale du groupe,  pour l’opinion générale et pour les médias. En dévoilant par un simple communiqué laconique sur la page Facebook de la FTF une partie d’une liste comme un feuilleton à plusieurs épisodes, Mondher Kebaïer a fait de cet événement un non-événement !

Inquiétant !

Ce n’est ni de l’excitation ni du suspense. C’est inquiétant. Ça témoigne d’une profonde indécision et d’une grande hésitation dans les choix et dans les derniers arbitrages  afin de retenir les meilleurs 28 joueurs pour cette CAN, alors que le temps presse et donc d’un manque de caractère. C’est vrai que la variété,  la richesse de l’effectif qu’on a dans plus d’un poste et plus d’un registre sont plus qu’un embarras, un vrai dilemme. Mais le destin d’un grand sélectionneur à forte personnalité est de savoir trancher vite, même dans la douleur, sans laisser la porte ouverte à des interventions et des pressions de toutes sortes et sans se laisser influencer par des réflexions, propositions et jugements venus d’ailleurs. Après une bonne Coupe arabe, en dépit d’une finale ratée sur le plan tactique qui ne remet pas en question la qualité de l’ensemble du groupe, Mondher Kebaïer est devant l’obligation de garder un bon nombre de survivants de joueurs locaux de cette Coupe réussie pour la CAN et ça limite un peu ses choix pour le reste des joueurs cadres de l’équipe,  professionnels en Europe, qui n’étaient pas présents au Qatar. Il doit renoncer à certains noms ; et ce sont ces sacrifices qui semblent  peser lourdement sur ses épaules plus que sur sa conscience et qui le font hésiter et même tergiverser. Surtout qu’il a un équilibre à préserver dans le nombre de sélectionnés dans les trois compartiments. L’idéal serait une liste composée de 4 gardiens, 8 défenseurs, 8 milieux et 8 attaquants avec des postes tous doublés, certains même triplés. Heureusement pour lui que le nombre maximum est passé de 23 à 28, ce qui lui donne une bonne marge de manœuvre, sinon ses soucis auraient été plus grands.

Et dans cette liste, il va falloir, outre les titulaires à part entière, tenir compte des alternatives et d’un banc bien fourni en solutions dans tous les postes et dans plusieurs registres pour ne pas être confronté au même cas du latéral droit Hamza Mathlouthi et de l’arrière central Yassine Meriah, blessés en cours de compétition et supplées d’extrême justesse par la venue en urgence de Mohamed Drager et Montasser Talbi. Il y a donc nécessité de faire un bon classement avec un grand souci de justice pour que les retenus soient les plus méritants et pour que les sacrifiés acceptent d’avoir été écartés. Dans ce difficile exercice qu’est la présentation d’une liste forte et équilibrée où les calculs et la complaisance pour privilégier les grands noms même en petite forme pour cette CAN, il faut avouer que Mondher Kebaïer ne donne pas jusqu’à présent le pressentiment et les signes rassurants qu’il a la lucidité indispensable pour ne pas cafouiller et même perdre les pédales.

La mise à l’écart du gardien Moez Hassen, aussi spectaculaire que controversée, en est un début d’illustration. Va-t-il faire machine arrière le 30 décembre en dévoilant la liste finale des vingt- huit en conférence de presse pour affronter les médias et l’opinion, expliquer, étayer, défendre et assumer ses choix ou continuera-t-il sa fuite en avant au risque de perdre cette occasion pour faire taire ses détracteurs et s’imposer comme sélectionneur de l’équipe de Tunisie jusqu’aux barrages du Mondial 2022 ? Mystère total.

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