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Billet | Toujours plus pour ceux qui ont déjà tout

Il y a certainement des leçons à retenir du rendement de la qualification de l’Egypte à la finale de la CAN. D’une équipe qu’on critique, mais à laquelle on reconnaît le rang. Forte de ses sept consécrations africaines qui traduisent la culture de la performance qui ne cesse de guider et d’animer ses joueurs, le mérite auquel continue d’aspirer la sélection égyptienne ne peut être seulement lié aux résultats, ou encore à une régularité dans le rendement. Il y a toujours plus pour ceux qui ont déjà tout.

C’est ainsi une philosophie de jeu et de comportement. Une vocation. Une équipe capable d’épouser tous les styles, jouer tous les rôles. Face à n’importe quel adversaire, elle aurait toujours besoin de s’imposer. Au stade où ils en sont et à travers leur statut, les joueurs savent pertinemment qu’ils sont constamment attendus. Chaque apparition constitue une perpétuelle remise en question et une nouvelle opportunité pour aller de l’avant. C’est une conscience au quotidien.

Il y a, au fait, tout un projet initié par des hommes passionnés et avertis. Un état d’esprit à son égard. La énième qualification des Pharaons à la finale de la CAN constitue, à juste titre, une bonne matière à réflexion, un repère d’exemplarité et d’application et de bonne conduite. Ce qu’ils ont laissé entrevoir face au pays organisateur apporte encore une fois la preuve qu’ils sont bien dans leur meilleur élément et qu’ils sont déterminés à aller jusqu’au bout de leur rêve. Le plus important dans tout cela est qu’ils ont suffisamment de moyens et d’arguments pour valoriser davantage leur rendement sur le terrain et lui donner une plus grande dimension.

A l’opposé de la régularité de la sélection égyptienne, le danger guette souvent une équipe tunisienne qui ne cesse de piétiner et de ne laisser entrevoir aucun signe de réaction. A l’origine d’un pareil constat, une politique, un modèle, une stratégie peu innovants et largement en déphasage avec l’évolution du football. Les velléités des temps des doutes et des incertitudes peuvent ressurgir à tout moment, dans la mesure où nous sommes en présence d’une équipe ordinaire, ou presque, dont les cadres ont, de toute évidence, perdu de leur éclat au point qu’ils n’arrivaient plus à soutenir le rythme de la compétition. Toute la différence est certainement là.

Plus que des histoires de résultats ou de contre-performances, le rendement de la sélection tunisienne démontre encore une fois les contours de plusieurs interrogations. Evoquer aujourd’hui les problèmes liés aux choix tactiques, aux dispositions des joueurs et à leurs aptitudes, c’est provoquer les fantômes du passé. L’équipe de Tunisie cumule les ennuis. Cela dépasse largement le débat autour d’un ensemble en  plein désarroi. Nous sommes conscients du fait que le football est aussi fait d’erreurs et de maladresses, parfois inévitables, mais tous les manquements entrevus lors de la CAN ne peuvent constituer une excuse aux choix inopportuns et aux dépassements de tous genres.

Aujourd’hui, la question essentielle est de savoir si la sélection tunisienne a vraiment de l’avenir face à autant de défaillances et face à l’égarement de ses acteurs ? Changer les noms peut-il changer la donne ? Ce qui a été accompli jusque-là nous amène à constater que les dérives et les irrégularités ne sont plus au sein de la sélection une affaire marginale, mais qui concerne des responsables et des joueurs peu futés et qui arrivent malgré tout à faire système!…

Parfois, les difficultés permettent d’avancer, mais la sélection ne devrait en aucun cas céder aux aléas d’un football dénaturé. Entre l’essentiel et l’accessoire, la manière d’alterner temps de jeu, formules et raisonnement, on reconnaît ici l’impératif d’une mobilisation et d’une adhésion inconditionnelles à tout ce qu’il y a de mieux pour l’ensemble. Pour l’équipe.

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