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Pourquoi les politiques se déchirent-ils ?

Editorial La Presse

A-t-on  encore le droit d’aspirer à un paysage politique qui ne soit pas inspiré des polémiques ? A-t-on les politiques et les dirigeants qui font vraiment honneur à la mission dont ils sont investis? Quelle instance, quelle autorité sont aujourd’hui capables de combattre, et surtout de prévenir les dérives sous toutes leurs formes et qui ne cessent de se profiler à l’horizon?    

Les dérapages politiques, les manquements et les excès de part et d’autre inspirent beaucoup d’inquiétude. Des dérapages trop risqués, car soutenus par des acteurs privés de discernement et d’initiatives, mais surtout de vertu et d’équité. On ne mesure plus ni les discours ni les attitudes.

Le constat est alarmant : on est au bout d’un système dont les enjeux demeurent incommensurablement compromettants, même après le gel de l’Arp, dont la plupart des députés avaient abaissé la vocation parlementaire par des actes dont l’instance risque de ne pas se relever de sitôt.

Un système qui  regroupe des acteurs politiques défaillants, incontrôlables, quelque part aussi ingouvernables. Mais également des partis aux financements douteux et aux relations ambiguës avec l’étranger et qui risquent la dissolution… Au moment où les questions essentielles pour l’avenir du paysage politique restent toujours sans réponse, l’on s’interroge sur les raisons qui poussent les politiques à se déchirer.  Il semble vérifié que les valeurs et toutes les significations qui s’y accordent n’ont plus de sens et de raison d’être ni pour les hommes politiques, ni pour les partis, ni pour les responsables, ni aussi pour leurs adhérents.

Le paysage politique est en danger. Il évolue dans le sens contraire de l’éthique et des valeurs. Les altercations, les querelles et les différends risquent de tout détruire.

L’action politique doit pourtant être un repaire de moralité. Elle devrait avoir pour vocation de prévenir et de combattre les débordements et les dérèglements sous toutes leurs formes. Par conséquent, il serait nécessaire que les différentes parties prenantes s’inscrivent dans une politique de bon sens, de raison et de responsabilisation. Le salut passe inéluctablement par la révision  de la spécificité de la politique tunisienne.

Un autre monde devrait naître.

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