A la faveur de la solution consensuelle à laquelle sont parvenues, au début de la semaine en cours, la Haute autorité indépendante de la communication audiovisuelle (Haica) et la nouvelle direction de Nessma, qui portera, désormais, l’appellation «Nessma Al Jadida» pour que la chaîne reprenne ses programmes, se pose la question suivante: l’approche de dialogue et de concertation entreprise avec les nouveaux propriétaires de Nessma qui a fini par être payante dans la mesure où des centaines de journalistes, de cadres administratifs, de techniciens et d’ouvriers vont préserver leurs emplois, pourrait-elle être suivie selon les mêmes critères et sur la base des mêmes conditions avec la société de production audiovisuelle Cactus dont les employés, toutes spécialités confondues, n’ont pas été payés depuis quatre mois et qui risquent de voir leur entreprise déclarer faillite ?
Et pour être plus clair, n’est-il pas temps que l’épineux problème de Cactus Prod soit traité avec le sérieux requis et sur la base d’une volonté sincère de sauver de la faillite une institution médiatique réputée pour ses productions audiovisuelles et de fiction reconnues comme étant parmi les meilleures sur la scène médiatique.
Et au-delà des erreurs et des errements à caractère politique et institutionnel qui ont marqué, avant et aussi après la révolution, le parcours de ces deux entreprises, erreurs qu’il est impératif de rectifier, sauver Nessma et Cactus Prod de la perdition et offrir aux professionnels qui y exercent l’opportunité de retrouver leur emploi et l’espace où faire éclore leur créativité relève d’une volonté sincère de corriger les erreurs du passé et d’un attachement avéré à faire triompher les principes de la liberté d’expression et de presse, à un moment où plusieurs voix s’élèvent, à tort ou à raison et le plus souvent par manque d’informations, pour dénoncer des dérives imaginaires et qui ne résistent pas généralement à l’argumentation.
Est-il possible de s’attendre à voir les autorités publiques agir à travers la Haica dont plusieurs dénoncent les pratiques, dans l’objectif de parvenir à réguler le paysage audiovisuel, où plusieurs réglages s’imposent en urgence, la finalité étant de couper la voie définitivement aux mauvaises pratiques d’antan.