Accueil Economie Supplément Economique L’entreprise autrement: Une énième année que l’on risque de perdre (VI)

L’entreprise autrement: Une énième année que l’on risque de perdre (VI)

Tant qu’un congrès national n’est pas tenu et dans les plus brefs délais, rien ne pourrait freiner la descente aux enfers de notre pays. Rien ne pourrait arrêter cette terrible issue, si tout le système qui, actuellement «gère» le pays, n’est pas revu de fond en comble, grâce à ladite rencontre.

Il faudrait absolument reléguer aux oubliettes la pseudo-feuille de route de Saïed qui est vide de sens car elle se résume en un squelette chronologique qui ne pourra que reproduire les échecs et aggraver nos problèmes. Il s’agit d’un simple agenda de rendez-vous vides de tout sens. Le peuple appelé à se prononcer sur des questions que certains jugent cruciales étant en majorité analphabète et on ne lui a pas permis de sortir de l’adolescence et atteindre sa majorité politique. 

En dehors du processus participatif et représentatif cité, l’année en cours sera une énième année de perdue et participera à l’accélération de la régression de notre pays. Aucun salut n’est possible en dehors d’un dialogue institutionnalisé, sous forme d’un congrès national qui devra déboucher sur l’adoption d’un plan de sauvetage du pays.

Une instance qui regroupera les représentants de toutes les structures et institutions nationales élues, (Présidence, Parlement, organisations nationales, corps élus, conseils municipaux, conseils scientifiques, etc.) avec exclusion de toute personne sujette à des poursuites judiciaires, et qui sera habilité à délibérer par consensus pour les questions vitales et pour certaines questions procédurales, grâce à une majorité de plus des deux tiers.

Impossible donc de continuer dans l’état actuel des choses avec un pouvoir de fait qui fait cavalier seul et qui croit détenir la vérité absolue. Simple administration, le pouvoir de fait qui est en train de décider pour nous, depuis le 25 juillet dernier, d’une manière impulsive, simpliste et inefficace, porte, en effet, en lui, son propre échec et risque de ruiner le pays.

Considérer que prononcer son adresse au peuple tunisien, à partir du siège du ministère de l’Intérieur, est un acte par lequel il voulait assurer que l’Etat est encore solide, est totalement antipolitique et prouve, si besoin est, un retour en force de l’Etat-policier. 

Sept mois après le coup de force du 25 juillet dernier, rien dans le sens d’un changement positif n’a hélas eu lieu. Et l’analphabétisme politique et économique, dans lequel baignent la majorité des Tunisiens, ne peut qu’aggraver le mal. La cigale paiera de sa vie son insouciance et sa nonchalance.

Aucun signe donc qui puisse augurer d’une véritable action pouvant sauver le pays et arrêter sa course vers la faillite totale, politique, économique, sociale, intellectuelle et morale. Et la rescousse du FMI risque de ne pas avoir lieu. Autre imprévu négatif. L’impact de l’invasion de l’Ukraine par la Russie qui a rendu le besoin en devises encore plus pressant et plus lourd.

Rien, sauf des slogans, des promesses et des menaces. Et la volonté fiévreuse de changer le système politique. Avant le 25 juillet nous pataugions dans un marécage et depuis ladite date nous sommes happés par les sables mouvants.

Le discours programme du locataire de Carthage auquel le chef de la Centrale syndicale a fait allusion, l’autre lundi, semble se faire attendre, et le pouvoir semble, parfois, incapable de gérer les affaires quotidiennes et courantes du pays. Comment pourrait-il le faire puisqu’il possède la ferme conviction que tous les problèmes de notre pays seront résolus à coup de décrets-lois ?

Or, l’administration dirigée par Saïed donne l’impression qu’elle est incapable d’appliquer même des lois et des règlements, disons de routine. Pire, zéro réaction face à la honteuse grève sauvage des agents des caisses sociales, ou encore les montagnes de déchets à Sfax.

Que dire alors de lutter contre la corruption qui gangrène le pays, contre la spéculation, contre le laxisme général, contre certains lobbies qui contrôlent certains secteurs-clés de l’économie et de l’opinion publique ? Que dire alors d’entreprendre la multitude de réformes, inévitables et vitales dont les plans, de certaines d’entre elles, sont déjà prêts? 

En dehors de l’appareil sécuritaire qui est discipliné et bien organisé, l’administration est, hélas, dans les nuages et les dossiers dont elle est chargée continuent de traîner. Or, la majorité des problèmes, dont souffre le pays, ne relèvent pas de complots et nécessitent des solutions autres que celles émanant d’un esprit hanté par le sentiment de persécution.

Aucun salut, en dehors de la tenue d’un congrès national et le plus tôt possible, mais aussi sans l’adoption d’un plan national de remise à niveau de la population dans tous les domaines vitaux et un second de lutte contre l’analphabétisme politique et économique de l’écrasante majorité du peuple, appelé à s’exprimer à travers les urnes sur des questions vitales.

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