Accueil Economie Supplément Economique L’entreprise autrement: A quand la fin de tous ces conflits ?

L’entreprise autrement: A quand la fin de tous ces conflits ?

Cela doit s’arrêter. Et le plus tôt sera le mieux. La situation conflictuelle dans laquelle baigne le pays depuis plus de 11 ans est, en effet devenue très dangereuse depuis le 25 juillet dernier, à tous les plans, celui économique en tête, et risque d’entraîner le pays vers plus de violence et d’émiettement.

Depuis huit mois, le pays est, en effet, en pleine ébullition politique, économique et sociale. Un bouillonnement exacerbé par les retombées catastrophiques et parfois tragiques d’une mauvaise gestion de la Covid-19, l’instabilité qui règne encore en Libye et dernièrement les effets néfastes de l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

Sous un pouvoir de fait qui a aboli la Constitution sans l’annoncer ouvertement et qui s’est adjugé tous les pouvoirs, le pays peine en effet à voir clair, que dire alors d’agir dans la bonne direction. Au lieu de rassembler, le locataire de Carthage n’a fait que diviser. Et il persiste encore dans ses choix malgré les contestations internes et les appels des partenaires occidentaux à un retour à la démocratie.

Or, le fameux article 80 de la Constitution, sur lequel il prétend s’appuyer, a été conçu dans l’esprit et la lettre pour mobiliser toutes les structures de l’Etat afin de faire face à un danger imminent et non à suspendre leurs activités ou les dissoudre. Ledit article est, rappelons-le, un mode d’emploi, un point à la ligne. Et Saïed, qui n’a pu convaincre que les masses politiquement et économiquement analphabètes, a choisi de faire cavalier seul et a, ainsi, fabriqué de toute pièce un vrai danger imminent.

Devenu, depuis le 22 septembre dernier et son fameux décret 117, une simple administration, ou presque, l’Etat a en effet été disloqué. Dirigée par une personne qui ne connaît rien en affaires administratives, encore moins en affaires financières, politiques, diplomatiques, médiatiques, et autres, ladite administration peine à gérer le quotidien en essayant toutefois de prouver à tous qu’elle se penche sur des questions d’ordre stratégique.

Les caisses vides ou presque, criblé de dettes, tenu de verser dans les plus brefs délais des sommes colossales à ses créanciers. Au coin par les agences de notation, il est devenu, financièrement, à hauts risques. Aucun bailleur de fonds ne pourrait venir à sa rescousse, même pas le FMI et sa redoutable «chirurgie de guerre ». Pas besoin de faire un dessin pour imaginer la suite.

Aidé par une machine à fabriquer des étiquettes sur lesquelles sont mentionnés «Comploteur, conspirateur, traitre, etc.», le locataire de Carthage a ainsi neutralisé moult institutions et organismes. Ceux qu’il n’a pu mettre au pas depuis son élection à la tête de l’Etat. Une élection qui n’aurait pas eu lieu si son rival n’avait pas un lourd dossier chargé de soupçons de crimes financiers.

Voulant coûte que coûte concrétiser ses projets qui ne sont, en fait que de simples slogans, il ne semble pas se soucier de la situation catastrophique dans laquelle baigne le pays. Situation qui est le résultat, entre autres, de ses décisions depuis son élection en octobre 2019.

S’étant mis sur le dos de grosses machines de mobilisation comme Ennahdha ou le parti de Abir, il risque aujourd’hui de se mettre sur le dos la centrale syndicale qui, elle, possède le pouvoir de paralyser totalement le pays, si le locataire de Carthage se pliera aux diktats du FMI.

Sera-t-il tenté de neutraliser ladite centrale afin d’avancer dans la concrétisation de ses objectifs ? Cela est à craindre. Mais ce qui est le plus à craindre c’est le résultat de cet éventuel conflit, car, et depuis la création dudit syndicat, en 1946, à chaque fois que le pouvoir essaye de mettre au pas cette grande et puissante organisation, il se casse les dents. 

Aucun salut n’est donc possible sans la tenue d’un congrès national et le plus tôt possible. Mais aussi sans l’adoption d’un plan national de remise à niveau de la population dans tous les domaines vitaux et un second de lutte contre l’analphabétisme politique et économique de l’écrasante majorité du peuple, appelé à s’exprimer à travers les urnes sur des questions vitales.

En dehors du processus participatif et représentatif cité, aucun salut n’est donc envisageable. Un dialogue institutionnalisé qui devra déboucher sur l’adoption d’un plan de sauvetage du pays.

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