L ’on ne sait pas vraiment si le parti Ennahdha dispose aujourd’hui des hommes et des femmes capables de redresser une situation de plus en plus contraignante et dans laquelle les dirigeants influents assument certainement une responsabilité évidente. En l’état actuel des choses, tout ce qui se conçoit est appréhendé dans le conditionnel. Pire : il reflète les dérapages d’un parti toujours incapable de sortir de l’ambiguïté.
Un parti mal en point politiquement, en route vers l’affaiblissement et le discrédit. Il désespère plus qu’il ne rassure. Ses principaux dirigeants n’ont visiblement ni le profil, ni l’aptitude pour transformer une situation difficile à gérer en contexte favorable. Et là, nous n’évoquons pas l’invisible qui mine l’édifice et l’inaptitude à se fondre dans le cadre de la rectification du processus démocratique et à en accepter les règles.
Les fidèles adhérents d’Ennahdha peinent à croire que tout cela a pu se produire. Mais en même temps ils ne manquent pas de réaliser qu’il n’y a pas de pilote pour diriger le parti, et pas de boussole pour connaître la direction à suivre. Ils prennent conscience du fait que les problèmes auxquels leur parti fait face ne se résolvent pas par la présence des acteurs actuels. Egarement ? Absence de stratégie et de dirigeants appropriés ? Etouffement du système? Allez savoir!…
En tout cas, entre la contrainte de réhabilitation et le souci de convaincre, le réajustement se fait dans la douleur. Sauf que les décideurs actuels s’amusent à s’imaginer ce qu’ils ne sont pas. Ils ne se rendent pas compte qu’ils sont en train de faire basculer le parti dans des considérations autodestructrices.
Dans les différentes réactions, le discours auquel on a droit aujourd’hui ne dispose ni de l’équilibre, ni de la justesse requis. Encore moins des arguments indispensables et convaincants. Une façon de reconnaître l’échec de ceux qui se voient plus grands que ce qu’ils ne sont, qui se trompent de contexte et qui mélangent les opportunités.
L’exemple le plus révélateur vient de toute évidence du député aux activités dissoutes, Maher Medhioub, qui ne rate pas une occasion pour tomber encore et encore dans ses travers. Estimant que le Quartet ayant parrainé le dialogue national de 2013 devrait jouer un rôle durant cette période de crise financière, économique et sociale, il appelle l’ancien secrétaire général de l’Ugtt, Houcine Abassi, l’ancienne présidente de l’Utica, Wided Bouchamaoui, l’ancien bâtonnier, Mohamed Fadhel Mahfoudh, et l’ancien président de la Ltdh, Abdessatar Ben Moussa, à se mobiliser pour «sauver la vie à 121 députés et contribuer à la reprise du processus démocratique».
Il faut dire que depuis le 25 juillet, c’est tout le parti nahdhaoui qui se trouve dans l’incapacité de faire valoir une vision et un projet valables. Dans le sillage d’un movement islamiste plus que jamais dépassé par les événements, il semble de plus en plus oublier les valeurs et les principes sur lesquels se base l’action politique.
Même si cela défie de nombreuses logiques, le risque d’être perçu comme défaillant ne semble point secouer les consciences. Les décideurs auraient ainsi besoin de comprendre que l’avenir de leur mouvement dépend de toute une série d’attitudes et d’adoption de valeurs. C’est l’issue inévitable d’un parti qui devrait aspirer aujourd’hui à un nouveau statut.
Encore désorientés et en manque de bon sens, de clairvoyance et de discernement, les vétérans d’Ennahdha agissent comme des débutants dans un écueil et ne laissent entrevoir aucun signe d’acuité et de clarté. Le mouvement islamiste aurait fortement besoin de dirigeants fédérateurs. De leaders au sein du parti et sur le terrain. Pas de leader tout court…
Les progrès et les améliorations ne s’improvisent pas. Ils se justifient par les actes et non par les paroles.
A l’évidence, la perspective est inversée à Montplaisir. A ce niveau, il y a une belle réflexion à faire. Des leçons à retenir…
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Mohamed Mamoghli
5 mai 2022 à 06:19
/lapresse.tn/128556
Bravo et merci pour ces merveilleuses analyses scientifiques de la Presse-Tn, c’est un honneur et un plaisir de lire et comprendre ce haut niveau du Team des Rédactrices/Rédacteur Professionnelles/els au vrai sens de ce journalisme a même d’un niveau international hautement qualifié