La Zlecaf offre à la Tunisie une solution qui peut être efficace pour la relance économique post-Covid. La mise en œuvre de l’accord Zlecaf pourrait constituer un tremplin vers l’émergence d’un marché commun africain qui offre de bonnes opportunités à l’économie tunisienne.
Un séminaire a été organisé dernièrement, à Tunis, par le ministère du Commerce et du Développement des exportations avec l’appui de la Commission économique pour l’Afrique (CEA) et l’Union européenne. Cette rencontre vise à présenter la stratégie nationale pour la mise en œuvre de la Zlecaf. Cette stratégie analyse les avantages comparatifs de la Tunisie pour mieux favoriser la diversification de son économie et le développement de chaînes de valeur. Elle a pour ambition de permettre à la Tunisie de saisir au mieux les opportunités offertes par la Zlecaf et d’apporter un nouveau dynamisme à l’intégration économique de la Tunisie dans le commerce intra-africain.
Dans ce contexte, Slim Driss, universitaire et consultant CEA, a mentionné : « Notre but est d’élaborer une stratégie tunisienne permettant de soutenir la mise en œuvre de l’accord de la Zone de libre échange continentale africaine (Zlecaf) pour assurer un soutien à la diversification économique et maximiser le potentiel commercial dans le contexte de la Zlecaf. Cette stratégie nationale vise à définir le cadre institutionnel et économique de mise en œuvre de l’accord ».
Opportunités et secteurs prioritaires
Selon Driss, cette stratégie à pour objectif de mettre en évidence les principales opportunités commerciales de la Tunisie et de création de valeur ajoutée pour tirer pleinement parti des marchés nationaux, régionaux et mondiaux. Elle permet, aussi, de déterminer les principales opportunités et les secteurs prioritaires pour la production et le commerce d’où l’identification d’un plan d’actions prioritaires permettant d’assurer une excellente mise en œuvre de l’accord Zlecaf.
L’universitaire a révélé, également, que « la stratégie nationale de mise en œuvre de la Zlecaf a été développée à l’aide d’un processus participatif et inclusif basé sur : la collecte analyse et traitement de données qualitatives et quantitatives liées aux enjeux et perspectives offerts par cet accord pour la Tunisie ». En effet, les importations de la Tunisie en provenance d’Algérie sont estimées à 66.36% et celles originaires d’Egypte s’élèvent à 21.74%. Néanmoins, les importations tunisiennes venant du Maroc ne dépassent pas 4.5%. « En somme, nous pouvons constater que la balance commerciale des échanges avec l’Afrique est souvent excédentaire », a annoncé Driss. Il a poursuivi : « La détermination des opportunités de production et du commerce, que la Tunisie peut saisir dans le cadre de la Zlecaf, s’est basée sur une exploitation de la base de données de l’ITC. Celle-ci offre la possibilité d’identifier les opportunités d’exportation qui peuvent être exploitées par les pays en développement. Résultat : le potentiel inexploité des exportations est estimé à 1.016.3 millions de dollars. La Tunisie pourrait exploiter toutes les opportunités d’exportation offertes et pourrait s’attendre à une augmentation de 70.5% du montant des exportations vers les pays d’Afrique ».
La mise en œuvre de l’accord Zlecaf pourrait constituer un tremplin vers l’émergence d’un marché commun africain qui offre de bonnes opportunités à l’économie tunisienne.
Si la Tunisie dispose d’un marché intérieur étroit et connaît depuis 2011, une certaine fragilité, elle doit saisir cette occasion et profiter pleinement d’un accès aux grands marchés pour retrouver ses performances économiques.
Impacts de la Zlecaf sur l’économie tunisienne
Driss a ajouté également que la Zlecaf permettra à la Tunisie d’augmenter le volume des échanges commerciaux avec les pays africains en exploitant le potentiel inexploité, c’est-à-dire : l’amélioration de la diversification des relations commerciales de la Tunisie. Cette zone permettra de consolider la présence des opérateurs nationaux sur les marchés traditionnels et l’exploration de nouveaux marchés africains. Cela permet aussi de réduire le déficit de la balance commerciale globale, même si celui réalisé avec les pays africains est majoritairement excédentaire.
Une mise en œuvre efficace de la Zlecaf donnera certainement plus de résilience économique à la Tunisie et les opérateurs nationaux pourront trouver une nouvelle voie pour sortir de la crise en cette période critique.
La mise en œuvre de ces différentes actions prioritaires doit se faire avec une attention privilégiée aux domaines prioritaires de l’agenda 2063. La priorité doit être réservée à l’inclusion des personnes vulnérables et aux respects de l’environnement naturel.