Avec un moral à plat, l’USBG s’attaque à une Etoile qui revient de loin.
Le coach Aymen Chaouat ne l’avoue pas, mais au fond de lui-même, il en est presque certain : ce match contre l’ESS sera pour son équipe un engagement pas très gai, à remplir à la hâte, sans trop de dégâts, tellement le cœur n’y est plus et la rage de vaincre et de se battre crânement pour un objectif majeur sera absente. Après deux nuls et trois défaites en 5 matches, les carottes sont bel et bien cuites pour la suite du parcours du onze «jaune-noir» qui est en train d’épouser une courbe descendante et même de faire une chute vertigineuse. La manière avec laquelle ses protégés ont lâché et se sont effondrés face aux «Sang et Or» l’a bien confirmé: «C’est très difficile, avec de tels mauvais résultats qui ne reflètent pas la valeur du groupe, de maintenir les joueurs en éveil et d’exiger d’eux le maximum, de jouer avec le cœur et les tripes quand il n’y a plus d’enjeu, quand on a juste envie de faire rapidement ses valises et de tourner une page sombre», reconnaît le coach de l’USBG. «Certes, il y a quelques éclaircies dans cette grisaille avec une bonne première mi-temps contre justement l’Étoile au match aller, une courte défaite un peu sévère contre le CA et deux matches nuls de très haut niveau avec le CSS et l’USM, mais notre dernière sortie devant l’Espérance a montré qu’on est au bout du rouleau au niveau mental et qu’on est un peu usés sur le plan physique avec ce rythme insoutenable, endiablé de 5 matches en trois semaines», ajoute-t-il. Ce qu’il ne dit pas et qui est un fait de grande importance, c’est que la motivation financière des joueurs n’a pas été à la hauteur de l’enjeu et de l’objectif tracé.
Un effectif non optimisé
L’USBG possède un bon effectif qui a de la richesse et de la variété dans les trois compartiments du jeu. Quand on a une bonne assise défensive, avec un gardien, tel que Noureddine Farhati, excellent dernier rempart, une défense à trois Merjri-Ben Khedher-Mhadhebi solide et peu perméable, deux bons excentrés Ayoub Tlili et Skander Ben Aicha, une paire de demi-sentinelles Gilles Bahia-Mahmoud Messaî très active dans le travail de ratissage et qui relance bien le jeu, des joueurs de couloir très techniques et très rapides dans les remontées sur les flancs comme Waddhah Zaidi, Fakhreddine El Ouji et Adem Rejaibi et des avants de pointe très percutants et bons finisseurs d’action comme Rafik Kamergi et Lassâad Jaziri, on n’a pas à se plaindre quant à la qualité de joueurs mis à la disposition du staff. L’instabilité dans le onze titulaire qui change pratiquement à chaque match, les réflexes ultra-défensifs qui l’ont emporté au détriment d’un jeu mieux porté vers l’attaque, alors que les atouts ne manquent pas avec un bon arsenal offensif, l’absence de motivation financière et d’un bon discours qui galvanise, organise et met en confiance, voilà ce qui a cruellement manqué à l’USBG pour faire mieux que ce qu’elle a fait jusqu’à maintenant dans ce play-off et qui fait qu’elle va sûrement abdiquer et capituler avant l’heure. On peut s’attendre donc à tout cet après- midi sauf à ce qu’elle crée l’énorme surprise et fasse sensation en battant ou en tenant en échec une belle Étoile qui séduit, elle, et qui gagne après avoir tourné la page Lassâad Chebbi.