Célébration de la journée mondiale de l’environnement : Pour une transition écologique immédiate et réaliste

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Jusque-là, rien n’est fait en matière d’amélioration de l’environnement. L’Etat a du mal à tenir ses engagements vis-à-vis des questions du changement climatique, de la biodiversité, de la lutte contre la pollution, de la sécurité alimentaire et bien d’autres. Il n’a même pas réussi la gestion de ses déchets ménagers et assimilés.

Hier, 5 juin, c’était la journée mondiale de l’environnement. Sous nos cieux, on la célèbre dans un écosystème assez dégradé : crise de déchets à Sfax, insalubrité à Korba, pollution maritime et atmosphérique à Gabès et dans le bassin minier. Sans en finir avec d’autres mouvements de protestation menés dans des régions sinistrées. On n’en finit pas de menacer de grève et de journées de colère, rompant une trêve sociale aussi prolongée. Mais, le feu couve sous la cendre. Et moult revendications à caractère environnemental sont mises en stand-by !

La politique de l’Etat remise en question

Dans la foulée, une conférence de presse s’est tenue au Snjt à Tunis, au cours de laquelle un collectif citoyen a lancé un appel «pour une transition écologique immédiate, réaliste et juste». L’air en colère, des jeunes écolos activistes dans la société civile tunisienne se demandent si l’Etat dispose réellement d’une politique environnementale à grande échelle. Et s’il a une vraie volonté de revoir sa copie et prêter oreille à ceux qui l’interpellent.

D’autant plus que la célébration de cette journée a toujours pris, selon eux, une connotation festive pure et simple, sans aucun impact tangible et durable.

A leurs yeux, la question environnementale doit être transversale, à même de transcender les autres secteurs. Bref, «ce rendez-vous annuel mondial est souvent raté par le ministère de tutelle», déplorent-ils. De même, ils ont pointé du doigt l’incohérence des politiques de l’Etat en la matière, l’injustice environnementale, ainsi que l’absence de la responsabilité sociétale des entreprises à l’égard de leur environnement immédiat.

Et jusque-là, rien n’est fait en matière d’amélioration de l’environnement.

L’Etat a du mal à tenir ses engagements vis-à-vis des questions du changement climatique, de la biodiversité, de la lutte contre la pollution, de la sécurité alimentaire et bien d’autres. Il n’a même pas réussi la gestion de ses déchets ménagers et assimilés. Faute de quoi, Sfax a vécu, depuis des mois, un véritable cauchemar et continue de s’enliser dans une crise écologique sans précédent. En cause, l’union régionale de l’Ugtt vient de décider, le 16 de ce mois, une journée de colère qui coïnciderait avec la grève générale déjà décrétée par la centrale syndicale.

Leila Riahi, de la Plateforme tunisienne des alternatives (PTA), a souligné l’impératif d’un nouveau modèle de développement alternatif, devant prendre compte de la question écologique dans l’élaboration des politiques sectorielles du pays. Penser l’environnement autrement et en faire une source de richesse et un tremplin pour l’emploi. «Fabrication de panneaux photovoltaïques, projets d’énergies renouvelables, valorisation des déchets, il y a tant de projets à haute valeur ajoutée», mentionne-t-elle, à titre d’exemple.

Revendications et recommandations !

Par ailleurs, le collectif citoyen, avec toutes ses composantes associatives, a crié haut et fort, appelant le gouvernement à répondre présent. Entre autres points, il a réclamé le droit à un environnement sain et équilibré. Ses recommandations : transformation structurelle et profonde de la politique de développement, intégration du chapitre environnement dans toutes les stratégies sectorielles, abandon des solutions hâtives et non visionnaires limitées au seul déplacement de la pollution d’un endroit à l’autre, révision concertée des orientations stratégiques relatives à la politique climatique.

Il s’agit, également, de l’application effective du principe «pollueur-payeur» et le renforcement du système de sanction contre toute forme d’atteinte à l’environnement.

De son côté, Kheïreddine Debaya, un des jeunes meneurs de la campagne «Stop pollution à Gabès», a interpellé le gouvernement à prendre les choses en main. Il a menacé qu’une spirale de sit-in et de mouvements de protestation contre l’état des lieux dégradé à Gabès commencera, à partir de demain, devant le siège du Groupe chimique tunisien (GCT) à Lafayette.

D’autres manifestations contre la politique actuelle du gouvernement sont prévues au cours de ce mois.

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