
Ce qui se disait à demi-mots par les plus avertis se confirme aujourd’hui: l’Etoile d’aujourd’hui, son appareil et ses hommes sont en train de souiller un passé et un monument prestigieux… On se désole pour un club tombé si bas. La responsabilité des dirigeants qui s’étaient succédé ces dernières années à la tête du club est totalement engagée, dans la mesure où, à aucun moment, ils ne semblaient s’inquiéter de ce qui se passait. On ne voit pas, sinon très peu, ceux qui font vraiment l’unanimité dans l’entourage étoilé. D’ailleurs, la plupart des responsables ont été la cible de critiques plus que jamais virulentes.
Au fil du temps, tout ce qui se conçoit est devenu une crainte avérée. Plus encore et contrairement à ses bonnes habitudes, l’ESS est loin de donner l’exemple. Si elle perd de plus en plus de leaders dans les bureaux et tout autour du club, elle n’a plus également de modèle de référence. Et comme aucun travail sérieux n’a été fait au préalable, ce serait aujourd’hui une illusion de s’attendre à une prise de conscience de la part de ceux qui n’arrêtent pas de surprendre par leur incompétence, leur inexpérience et leur impuissance.
Que ce soit sur le plan de fiabilité sportive, ou d’ordre structurel, l’Etoile n’a plus la même carte d’identité. Elle n’a plus la même crédibilité. Mais au-delà de l’incapacité de la plupart de ceux qui se sont érigés en responsables, au-delà aussi des fausses promesses, c’est le rôle de ceux qui veillent aux destinées du club qui est ainsi mis en cause. Leurs prérogatives ont pris une nouvelle tournure, surtout avec des dérapages qui ont désavoué les valeurs et les principes du club et de ses grandes époques. Nous sommes passés du responsable, qui était le premier supporter de son club, à celui de plus en plus préoccupé par des considérations personnelles et la plupart du temps extra-sportives. Celui qui n’a plus de liens de cœur avec son club. Dans son immense majorité, la classe dirigeante étoilée d’aujourd’hui n’a pas une idée suffisante de ce que doit représenter un club comme l’ESS.
L’image peu reluisante que les différentes parties, entre joueurs, entraîneurs et responsables présentent, est imputable à ceux qui se voient plus grands que ce qu’ils sont réellement.
Paradoxalement, nous vivons une époque où un club de la trempe et de l’envergure de l’Etoile ne trouve pas de président. Au moment où nous écrivons ces lignes, aucune candidature n’a été annoncée pour la présidence du club à quelques jours de la tenue de l’assemblée générale élective. Il est devenu ainsi facile de renoncer à une responsabilité qui, dans un temps, assurément révolu, n’était confiée qu’à ceux qui la méritent. Une responsabilité qui avait ses lettres de noblesse, mais aussi des exigences et des critères bien précis. Aujourd’hui, non seulement les critères de compétence et d’appartenance au club ne sont plus demandés, mais même les concessions tolérées et consenties ne trouvent pas preneur. Voilà qui désapprouve l’avenir d’un club plus que jamais compromis. L’optimisation négative de presque tous les paramètres fait sens d’un club abandonné et même délaissé. Même les hommes d’affaires sollicités à la présidence du club ne veulent pas investir sans retour. A l’image de la plupart des clubs tunisiens, l’Etoile souffre d’une rentabilité proche de zéro. Mais c’est aussi une fausse excuse pour ceux qui cherchent à se cacher derrière les alibis et les prétextes. Et qui, visiblement, ne savent pas ce que représente un club comme l’Etoile. Un monument, un édifice de l’histoire du sport tunisien. Une référence pour ceux qui aspirent à …une bonne place au sein de la société…