La période de dépôt des candidatures aux élections législatives de décembre prochain a été clôturée après une prolongation de trois jours. Si peu de personnalités publiques ont annoncé avoir déposé leur candidature et que plusieurs partis politiques ont décidé de boycotter ce processus, le flou persiste toujours autour de l’opération électorale.
L’Instance supérieure indépendante des élections a annoncé hier vendredi, qu’en tout et jusqu’au 27 octobre à 18h00, date de clôture du dépôt des dossiers, 1.427 candidatures dans l’optique des élections législatives du 17 décembre prochain ont été réceptionnées. Les candidats se répartissent entre 1.213 hommes et 214 femmes, soit un taux très faible de participation féminine.
Lundi, alors que le dépôt des candidatures aurait dû prendre fin à 18h00, l’instance électorale a décidé de prolonger de trois jours, soit jusqu’au 27 octobre à 18h00, ce délai. Cette décision s’expliquait par l’ambition d’augmenter le nombre de candidatures dans certains circonscriptions. Mais selon le vice-président de l’instance électorale, Maher Jedidi, aucune candidature n’avait été déposée dans la circonscription de l’Afrique.
L’opération de dépôt des candidatures pour les législatives a officiellement démarré lundi 17 octobre 2022 à 08h00. A la clôture de l’opération de dépôt des candidatures, celles-ci seront ensuite examinées par l’Isie avant le 31 octobre, conformément au calendrier relatif aux législatives.
La liste des candidats acceptés sera ensuite affichée au siège de l’Isie et publiée sur son site électronique au plus tard le 1er novembre prochain. L’Isie publiera le 21 novembre la liste définitive des candidats aux élections législatives.
Cependant, des candidats de la circonscription de La Chebba ont saisi le Tribunal administratif, réclament l’annulation de la décision de prorogation du dépôt des candidatures prise par l’Isie, lundi 24 octobre, donnant trois jours de plus aux retardataires qui n’ont pas peaufiné leurs dossiers dans les délais.
Au fait, la polémique autour de ces candidatures enfle toujours. Du côté de la société civile, on réclame plus de clarté et de transparence dans ce processus. L’organisation I Watch a demandé à l’Instance supérieure indépendante des élections de permettre aux citoyens de vérifier la liste des parrainages en raison des «lacunes» qui ont entaché l’opération de la collecte des parrainages, et des «poursuites pénales» engagées contre certains candidats.
Dans une déclaration publiée jeudi, à l’occasion de la fin du dépôt des candidatures aux législatives, I Watch explique cet appel par le fait que «toutes les données confirment que le processus de collecte des parrainages est abusif et déloyal». Pour I Watch, il faudrait, donc, permettre aux citoyens de vérifier les listes de parrainages pour s’assurer que leur nom n’a pas été utilisé à leur insu et de pouvoir, dans le cas contraire, garantir leur droit d’ester en justice.
Quid des partis et des personnalités publiques ?
Jusqu’à présent, les personnalités publiques et politiques ayant annoncé publiquement avoir déposé leur candidature se font rares. Il est notamment question de l’ancien bâtonnier des avocats Ibrahim Bouderbala. Membre de l’initiative “Liyantasar achaab” (Pour la victoire du peuple) il a confirmé sa décision de se présenter aux élections législatives prévues le 17 décembre. Ibrahim Bouderbala a ajouté qu’il a été élu, après réflexion, à la demande d’un nombre important de personnes de la région dans laquelle il réside.
L’acteur Atef Ben Hassine a également annoncé sur sa page Facebook avoir déposé sa candidature pour les élections législatives et ce, «par devoir», selon ses dires. «J’ai déposé mon dossier, en espérant qu’il sera accepté, pour me lancer dans les élections législatives», a-t-il dit. Dans le même sens, Atef Ben Hassine a adressé ses remerciements à tous ceux qui l’ont aidé à collecter les parrainages.
Concernant les partis politiques, Ennahdha a réitéré sa position «de boycotter les futures élections législatives à tous ses niveaux, candidature, parrainage et vote» refusant «les tentatives d’amendement des lois relatives à l’opération électorale et le prolongement de la période des candidatures», expliquant ce fait par la faiblesse de la participation citoyenne.
Rappelons également que les principaux partis en Tunisie avaient annoncé leur boycott des élections. Il s’agit du mouvement Ennahdha, de Qalb Tounès, de la Coalition de la dignité, du parti de l’Espoir, du Parti destourien libre (PDL), du Parti républicain, du Parti des travailleurs et de Hirak Tounès al-Irada.
Pour sa part, Zouhair Maghzaoui, secrétaire général du mouvement Echaâb a révélé que leurs candidats aux législatives du 17 décembre 2022 seront présents dans plus de 120 circonscriptions électorales. Il a indiqué que des anciens députés ainsi que des présidents de bureaux régionaux du parti étaient en train de compléter leurs dossiers.
Actualisation du registre électoral
L’Instance supérieure indépendante des élections (Isie) a décidé d’accorder des délais exceptionnels (du 28 octobre au 20 novembre 2022) aux électeurs, sauf aux candidats et ceux qui ont parrainé des candidats aux élections, pour actualiser le registre électoral.
Dans un communiqué, l’Isie a précisé que cette décision a été prise pour permettre aux citoyens d’exercer leur droit électoral. Elle a, dans ce contexte, appelé les électeurs à vérifier les données relatives à leurs centres de vote et les nouvelles circonscriptions électorales auxquelles ils appartiennent.
Les électeurs peuvent, en cas de besoin, modifier les centres de vote dans lesquels ils sont inscrits en accédant au site électronique suivant «touenssa.isie.tn» ou via le service mobile *195* numéro de la CIN#, ajoute l’instance. L’instance des élections avait émis lundi dernier une décision portant modification du calendrier des législatives du 17 décembre 2022.