Ce n’est point appartenir à une ère nouvelle que de rompre réellement avec les mauvais réflexes, les mauvaises habitudes, la mauvaise foi. Le ministère de l’Intérieur avait annoncé l’arrestation d’individus à Kasserine accusés de payer des jeunes des quartiers pour semer le chaos et maintenir les affrontements avec les forces de l’ordre.
Le paradoxe est bien là: les dérapages et les dépassements de certaines parties, dont on connaît l’appartenance politique, ont commencé au moment où la Tunisie s’était passée de ses compétences, de ses hommes et femmes qui en faisaient l’histoire, la diversité et tout particulièrement l’intégrité. Ce qui nous semble surtout inquiétant, c’est que des partis politiques ont aujourd’hui perdu leur vocation et surtout l’un des plus importants leviers sur lequel ils s’étaient basés: les fausses promesses et surtout l’incorruptibilité et l’honnêteté qu’ils avaient certifiées aux Tunisiens au lendemain de la révolution.
Faut-il s’habituer aujourd’hui à répéter les mêmes constats et les mêmes causes qui empêchent des hommes et des partis politiques de se métamorphoser, de prendre une nouvelle dimension, notamment au-delà de ce qu’ils ont pris l’habitude de laisser entrevoir.
On peut longuement discourir sur les réelles intentions de ces partis politiques. Sur leur incapacité à accepter la réalité qui les met hors du pouvoir. On évoquera comme d’habitude l’immoralité et l’indécence, lesquelles sont d’ailleurs une soustraction dans leur mode de fonctionnement. Mais c’est toujours le recours à des moyens injustifiés, voire frauduleux, et même illégitimes, qui désole autant qu’il inquiète.
Tout le long de la décennie noire, rares étaient les partis politiques et les responsables qui les représentaient dans les plus hautes fonctions de l’Etat qui avaient osé remettre les véritables problèmes économique et sociaux au centre du débat. Ils s’étaient cachés derrière les faux alibis, les polémiques inutiles.
Le sens et la contrainte de la construction oubliés, ils n’avaient jamais cessé de miser sur une conjonction immédiate de facteurs peu favorables aux aspirations et aux espérances des Tunisiens.
De toutes les façons, il y a, et il y aura toujours, autour du paysage politique tunisien des valeurs, bonnes ou mauvaises, qui ne manquent pas à chaque fois de marquer leur temps. Il n’est jamais tard de dire, indépendamment de tous les dépassements et des abus des partis politiques — qui se reconnaîtront — qu’on ne doit plus oublier les principes qui font remuer les élites. Elles représentent la vitalité de tout un environnement. Inutile d’attendre les grandes échéances électorales pour se plonger au cœur des réformes et du dépoussiérage de ce qui était auparavant intouchable. Voire interdit. C’est toute une politique à la fois économique et sociale qui a besoin aujourd’hui d’être réformée, des principes et des valeurs à restaurer, des pistes à creuser, des sillons à revisiter…
KHEMIRI
5 novembre 2022 à 14:46
Je n’ai absolument rien compris de votre éditorial lu et relu ! Du charabia et le rappel incessant de la « décennie noire » : un terme récurrent dans votre quotidien…..