S’endetter, non pour créer des richesses et se développer, mais pour payer des dettes antérieures. Le comble de l’impuissance, pire… l’absurde. Voilà où nous en sommes, le classique scénario d’une inéluctable faillite, à moins que survienne un miracle. Nous avons donc touché le fond après avoir longuement ramé à contre-courant, depuis 2011 et, comble du ridicule, nous n’avons rien fait pour arrêter cette machine infernale.
Nous avons commencé par contracter des dettes, surtout, pour payer les fonctionnaires, dont le nombre a augmenté d’une manière inversement proportionnelle à leur compétence et à leur rentabilité. Pour combler aussi les pertes occasionnées par les mouvements sociaux qui ne semblent pas se terminer.
Des mouvements sauvages, tels que les grèves et les sit-in, mais aussi les coups durs contre des secteurs vitaux, comme le tourisme et les phosphates. Ou encore contre des secteurs, bien implantés et employant une main-d’œuvre nombreuse, tels que celui du textile et du prêt-à-porter, du cuir et des chaussures et bien d’autres. Tous, victimes du commerce parallèle et de l’importation anarchique. Cela sans oublier la compensation face à la dévaluation destructrice du dinar, etc. Bon nombre de ces mouvements sont encore sauvages et même parfois provoqués. Certains visaient même le processus de transition démocratique, qui a été stoppé net un certain 25 juillet 2021, lui et la possibilité de relancer l’économie après la catastrophe «covidienne». D’autres avaient pour causes des conflits idéologiques, ou des conflits d’intérêts entre puissants lobbies ou entre les différents pouvoirs publics.
Un temps fou a été, donc, gaspillé, depuis début 2011 en conflits divers et en tâtonnements, et le retour à la normale fin 2014 n’a rien apporté de nouveau. Soit, une crise politique sur fond de conflits entre pouvoirs publics qui, chaque jour, ne fait qu’aggraver la crise économique et dépécer la classe moyenne qui, comme chacun le sait, est le garant de la stabilité sociale et d’un minimum de progrès économique.
Cela sans oublier la crise en Libye, qui dure depuis début 2011, la catastrophe «covidienne», en 2020-2021, gérée d’une manière catastrophique et, enfin, le conflit majeur entre la Russie et l’Ukraine qui est en train de déterrer la hâche de la guerre froide, à l’échelle planétaire, ainsi que de miroiter le spectre d’une catastrophe nucléaire.
Après destruction de notre industrie, c’est au tour de notre agriculture de se voir emmenée, à pas forcés vers l’abîme. Des secteurs entiers sont, aujourd’hui menacés d’effondrement, tels que celui des céréales, du lait, des produits de l’aviculture, etc.
A cause d’un manque flagrant de ressources, l’Etat, qui se résume depuis le 25 juillet 2021 en administration du type archaïque, s’est retrouvé incapable d’assurer le ravitaillement du marché local en produits de première nécessité et même pour des centaines de produits pharmaceutiques indispensables.
Pire, incapable, non seulement de communiquer avec la Société, mais surtout d’assurer comme il se doit la sécurité publique, la propreté et un minimum de qualité pour certains services sociaux vitaux, tels que la santé publique, l’Education, les Transports en commun publics, les médias publics et autres.
La faillite de la classe politique dûment constatée, nous allons tout droit vers l’implosion de l’Etat, l’effondrement de l’économie, la déliquescence de la société, la faillite de la famille, moral à zéro et sans doute un pays sans peuple, au vrai sens du mot.
Une triste réalité que l’on pourrait prédire en constatant d’inquiétants phénomènes, tels que la grave hémorragie des ressources humaines (émigrations et pertes de vie précoces), le vieillissement de la population qui s’accélère à vue d’œil, la pauvreté qui avance à pas de géant, la violence sociale qui s’amplifie de jour en jour, la perte de notre identité et bien d’autres fléaux.
Impossible donc d’organiser des législatives, alors que le pays baigne dans une si catastrophique situation. Les prémices d’un fiasco pour ledit rendez-vous sont là et n’augurent rien de bon. En fait, des élections illégales ne répondant pas aux principaux critères universellement reconnus, organisées par un pouvoir lui-même illégal et totalement incompétent (y compris les trois gouvernements successifs qu’il a choisis depuis 2020).
La solution? Celle que nous avons humblement proposée (Voir les détails dans notre précédente chronique datée du 26-10-2022) qui consiste à reporter les élections au 20 mars prochain, par exemple, instaurer un congrès national qui sera chargé de tracer une feuille de route pour sauver le pays et organiser les élections, y compris la présidentielle.