Alors que plusieurs secteurs vitaux sont en train d’agoniser, dont celui de la production alimentaire et celui de la production des compétences, et que le peuple est à bout sur tous les plans, le pouvoir de fait continue de focaliser tous ses efforts sur les législatives, prévues pour le 17 décembre prochain.
Il s’obstine, en effet, à vouloir, coûte que coûte, les organiser, sans prendre en considération les graves et flagrantes défaillances qui sont venues entacher ladite opération et qui risquent de la saper à la base. Ce qui pourrait exposer le pays à plus d’instabilité et de flou. Traduire plus de misère politique, économique et sociale.
Cela est d’autant plus probable que ces élections ne vont en aucun cas donner naissance à une véritable instance représentative du peuple, comme l’ont assuré la plupart des spécialistes du domaine. Cela, en plus des faibles prérogatives que la Constitution du locataire de Carthage a consenti à ladite instance.
Nous risquons fort de sombrer davantage dans de graves crises politiques avec de néfastes impacts sur l’économie du pays et sur l’avenir des générations futures, le pays étant déjà en régression continue et rapide depuis plus d’une décennie.
Une régression qui a été aggravée par la gestion catastrophique du risque du Covid-19 depuis son avènement début 2020, et ce, à cause, entre autres, des conflits politiques. Et, depuis 2021, par l’impact néfaste du coup de force du locataire de Carthage et celui de la guerre entre la Russie et l’Ukraine. Rappelons encore une fois, au risque de lasser, que ces élections sont totalement illégales et qu’elles vont se tenir dans un climat social, politique et économique des plus tendus. Pire, ces élections décidées par un pouvoir devenu totalement illégal depuis le 25 juillet 2021. Un pouvoir qui refuse tout dialogue public et qui passe son temps à accuser tout le monde, de tout et de rien. Ainsi, le locataire de Carthage n’a fait qu’accentuer les problèmes déjà existants, en leur ajoutant d’autres très difficiles à résoudre, faisant en sorte que la situation est devenue inextricable. Il a fait preuve d’une incompétence dans tous les plans et d’une inconscience inquiétante de la gravité de la situation.
Parallèlement à cet énième problème juridico-politique, qui ressemble plus à un casse-tête chinois, et devant l’absence quasi totale de l’Etat, transformé en une simple administration de type archaïque, face aux problèmes qui, depuis des mois, sont en train de rendre la vie impossible aux Tunisiens, tout est devenu parallèle ou presque.
Disons, pour être objectif, que ce phénomène s’est accentué tout en prenant de l’ampleur. Commerce parallèle, oui, mais aussi, enseignement, sécurité, couples, culture, religion, santé, médias et la liste est longue. Tout échappe à tout contrôle, tout devient gabegie. Et devant chaque problème qui retient l’attention de l’opinion publique, le locataire de Carthage se contente de convoquer le membre de son gouvernement concerné pour lui donner quelques recommandations d’ordre général, alors que le pays attend, depuis des mois, de vraies décisions et de grands projets capables de stopper ou du moins freiner sa descente aux enfers. Cela sans oublier une insoutenable défaillance diplomatique.
De ce fait, et comme nous l’avons déjà suggéré depuis un bon moment (voir notre chronique du 26-10-2022 et d’autres antérieures) les élections prévues pour le 17 décembre prochain devront être retardées, et un dialogue national devra être organisé sans plus tarder.
C’est d’ailleurs, aujourd’hui, la principale revendication de la plupart des organisations politiques et sociales, avec celle de bon nombre de forces politiques qui consiste à revoir tout le processus du 25 juillet 2021 afin de l’extraire de son caractère individuel marqué et de le sauver. Des rencontres devront ainsi réunir les représentants de toutes les formations élues (partis politiques, organisations nationales, conseils municipaux et universitaires, ordres professionnels, etc.). Ne pourront participer que les formations dont le congrès électif a été tenu dans les délais et dans le respect de la légalité. Ledit dialogue doit impérativement avoir, pour priorité vitale et extrêment urgente, le devoir de tracer une feuille de route, avec pour tâche essentielle, le sauvetage du pays, son économie en premier. Il s’attèlera à la préparation urgente, mais non bâclée, du projet de budget de l’Etat et de la loi des finances pour 2023. Il doit, ensuite, procéder à l’amendement du Code électoral de façon à le rendre capable de donner naissance à une assemblée digne de ce nom.Il sera chargé de tout expliquer au peuple de façon à ce que ce dernier puisse mieux décider malgré son analphabétisme politique et économique. Des élections législatives et présidentielles devront être organisées d’ici à quelques mois. Le pouvoir de fait, du 25 juillet 2021, devant partir lui aussi, car il a été un élément fondamental de la crise politique économique, sociale et morale, qui s’est aggravée depuis le début de 2020, et avec lui sa «Constitution».