L’ouvrage est un florilège de réflexions sur divers sujets et évènements qui ont particulièrement interpellé l’auteur, Mohamed Meddah, un ancien diplomate de carrière, doublé d’une solide formation académique. Un tableau mosaïque est né de cette grande passion pour l’écriture, alliant littérature et diplomatie et brassant plusieurs domaines, tout en ayant à l’esprit cette traditionnelle «obligation de réserve» qui a marqué les grands hommes de l’âge d’or de la diplomatie tunisienne.
Dans la préface du livre, Mme Semia Zouari Gorgi, ancienne ambassadrice de Tunisie à Athènes, n’a pas tari d’éloges à l’endroit de l’auteur. «L’ouvrage aurait pu s’intituler «Mémoires d’un diplomate de carrière» mais son auteur a préféré que ce condensé de ses réflexions soit accueilli comme des miscellanées. Nonobstant, nul doute que les diplomates séniors en activité et les jeunes recrues y trouveront matière à s’informer sur les périphéricités des représentations diplomatiques à l’étranger, les personnalités des pères fondateurs de notre diplomatie et les hommages sincères et émouvants que leur rend le Ministre Plénipotentiaire Mohamed Meddah».
D’une réflexion à une autre, il tente de décrypter les phénomènes sociaux d’une époque qu’il ne reconnaît plus car, selon l’auteur, «plus personne ne dit plus la vérité entière», et ce, au moment où le salut de notre chère Tunisie passe inéluctablement par une «vérité sans fard» et «une mentalité saine et équilibrée». Plus il avançait dans ses analyses, plus il est taraudé par la situation inquiétante qui règne dans la Tunisie post-révolution et appelle le Président Kaïs Saied, dans l’une de ses publications publiées sur les réseaux sociaux le 23 juillet 2020 (reprise dans ce livre), à dissoudre l’ARP et à organiser de nouvelles élections législatives.
Un vœu exaucé une année après, soit le 25 juillet 2021. En visionnaire, il a pu anticiper les événements. La diplomatie c’est aussi l’art de la prévision. Un art très difficile qui n’est pas donné à tout le monde.
Sans s’attarder sur ces phénomènes contemporains, l’auteur retrouve très vite la nostalgie du temps passé. Cette force aux pouvoirs surprenants qui l’avait poussé à ne jamais se séparer de sa belle plume et à écrire le premier ouvrage de sa vie. «C’est la passion de l’écriture qui me pousse à écrire aussi souvent que possible et qui devient, en quelque sorte, un besoin pressant», nous confie-t-il.
Dans une autre partie de cet ouvrage, il rend hommage à des militants de la première heure et aux grands diplomates qui nous ont quittés à l’instar de Si Nejib Bouziri (ancien ambassadeur représentant permanent de la Tunisie auprès des NU à New York) ainsi que Chedli Klibi et Mahmoud Mestiri, ce diplomate jusqu’au bout des ongles et maître de l’art des négociations multilatérales comme il le décrit si merveilleusement bien. Dans un style éloquent, propre aux diplomates, Mohamed Meddah relate quelques faits historiques—ponctués par des anecdotes—qui l’ont marqué durant sa carrière diplomatique, se rappelle au passage Habib Bourguiba Junior, sa bonne éducation, sa modestie inégalable et son sens aigu du nationalisme, ainsi que ses vifs reproches proférés à l’endroit de l’ambassadeur des USA à la suite de l’attaque par Israël des Palestiniens à Hammam-Chat.
Pourquoi ce livre? «Faire profiter les lectrices et les lecteurs de mes expériences à la fois personnelle et professionnelle, ainsi que mes positions sur diverses questions, d’où le titre de «Miscellanées» ! – Laisser une trace, aussi modeste soit-elle, pour les membres de ma famille, mes amis les plus chers, mon pays et même pour la postérité, pour avoir vraiment la sensation et la satisfaction d’avoir accompli quelque chose de concret dans cette vie ! C’est aussi pour cela que j’ai tenu à brasser plusieurs domaines!».
Mohamed Meddah est un diplomate de carrière qui a servi et représenté la Tunisie dans plusieurs pays. A travers cet ouvrage, l’écrivain-diplomate entame une nouvelle expérience et exhorte ses anciens collègues à lui emboîter le pas.