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Billet | Une histoire marocaine

Qui a dit que le Maroc avait enterré rapidement ses espoirs en Coupe du monde après sa défaite en demi-finale contre la France, championne du monde en titre ?

De là où nous nous trouvons aujourd’hui, on imagine, que ce soit sur le tableau noir, ou encore à travers les phrases chocs qu’utilisent généralement les entraîneurs avertis, Walid Regragui en a déjà fait une liste de recommandations à ses joueurs, bien sûr en prévision du match de classement de demain contre la Croatie, mais aussi dans la perspective des jours qui viennent : «Comment aborder au mois de janvier 2023 la prochaine Coupe d’Afrique qui pointe déjà à l’horizon». «Comment continuer à gagner et à s’épanouir?».

Autant de recommandations, certes imaginées, mais qui ne peuvent pas, de toute évidence, échapper à un entraîneur qui travaille suffisamment, et parfois plus qu’il n’en faut, l’état d’esprit de ses joueurs. Qui mise sur la solidarité, la combativité, le caractère. Donc la conscience, l’intérieur, la personnalité…

Au fait, le parcours du Maroc en Coupe du monde nous rappelle un peu le croisement des courbes en politique. La cote des Lions de l’Atlas remonte, tandis que celle des équipes annoncées favorites s’est effondrée. Etrange croisement des destinées. L’une se retrouve pleinement et plus qu’elle ne pouvait imaginer après s’être perdue, les autres se perdent après s’être trop bien trouvées.  Aujourd’hui, il n’est pas dit que le Maroc va arrêter de perdre, mais il nous semble qu’il a fini par accéder à un palier bien supérieur, et surtout tirer les leçons de ses anciens échecs. Sous la houlette d’un sélectionneur érigé en bienveillant encadreur et commandeur, et disposant d’un effectif ayant visiblement atteint l’âge de raison et de maturité, l’équipe marocaine paraît transfigurée.

Ceux qui ne voient pas cela d’un bon œil prétendent que ça ne durera pas, que les mauvais démons ressurgiront, à un moment ou à un autre. A ceux-là, on répondra qu’il est temps d’arrêter la fixation sur les dispositions et les aptitudes des équipes et des joueurs africains, et qu’on ferait mieux de prodiguer les avisés conseils et les critiques, autrement et de manière plus constructive.

Il y a assurément tant de promesses chez cette équipe marocaine et qui devraient s’inscrire dans le droit fil des défis à relever et des acquis à valoriser.

Comme toutes les équipes qui avaient réussi à se métamorphoser, le Maroc est passé certainement par tous les aléas du football. Il a connu les mésaventures et les travers qu’il n’est pas difficile d’imaginer. Reste que, pour survivre, la recette réside dans le savoir-faire, dans la volonté, dans la passion, dans l’attachement. Mais aussi la rigueur, l’efficacité et  le  résultat.

Le parcours du Maroc en Coupe du monde, on ne le vit pas tous les jours. Voilà une équipe qui, lorsque ses joueurs sont unis, est en mesure de gagner, de vaincre. Voilà une équipe qui, quand il s’agit de forcer le cours des événements, elle sait prendre les devants.

Oui, c’est bien le Maroc l’Africain, le Maghrébin qui retrouve aujourd’hui le plaisir, la joie, mais aussi le devoir de jouer. Ici, certainement plus que dans d’autres équipes, on le sent proche de l’attraction, de la féerie, du jeu, du show… Toute l’Afrique se retrouve ainsi derrière les Lions de l’Atlas.

Une qualification en demi-finale de la Coupe du monde peut-elle finalement suffire pour… s’inscrire dans la cour des grands ? Aujourd’hui, les espoirs de l’équipe marocaine n’ en sont que plus grands. Tout cela devrait nécessairement engendrer une obligation d’exemplarité en prévision de ce qui reste à faire.

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