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Commentaire | Tout bouge pour que rien ne change !

 

En endossant une responsabilité qu’ils considèrent comme étant un moyen pour se revendiquer, mais qui dépasse de toute évidence leur capacité de pouvoir l’assumer et la contenir, certains hommes politiques se voient plus grands qu’ils ne le sont réellement. Au vu de leurs limites, on se demande s’ils sont vraiment capables de mettre en place un programme économique et social pour lutter contre les répercussions de la crise économique nationale et internationale.

La scène politique se laisse de plus en plus entraîner dans une spirale qui ne cesse de tourner dans le sens opposé. Ses principaux acteurs n’arrivent pas vraiment à se relever et à se rétablir. D’ailleurs, les habitudes et les réflexes adoptés au lendemain de la révolution menacent de surgir à tout moment.

La plupart des politiques qui accaparent la parole évoquent tout sauf l’essentiel. Aujourd’hui, on connaît, d’ailleurs  plus qu’il n’en faut, les hommes politiques les plus médiatisés, mais on ne connaît pas suffisamment leurs programmes et leurs propositions. On ne voit pas toujours un parti politique, ses dirigeants et ses membres présenter un projet, une alternative, ou encore une feuille de route susceptibles de trouver des solutions à la crise sociale et économique qui s’aggrave de jour en jour. Jusqu’à présent, l’on n’a eu droit qu’à des campagnes de dénigrement et des discours incendiaires, loin, très loin même, de l’idée de redresser la barre, encore moins de favoriser la réhabilitation tant recherchée. C’est à penser que tout bouge pour que rien ne change !

En endossant une responsabilité qu’ils considèrent comme étant un moyen pour se revendiquer, mais qui dépasse de toute évidence leur capacité de pouvoir l’assumer et la contenir, certains hommes politiques se voient plus grands qu’ils ne le sont réellement. Au vu de leurs limites, on se demande s’ils sont vraiment capables de mettre en place un programme économique et social pour lutter contre les répercussions de la crise économique nationale et internationale.

D’autres n’ont rien appris, ni rien retenu de leurs échecs. Leur plus grande force consiste en effet à nier leurs tribulations et leurs déboires. On connaît leurs  slogans, ainsi que celui de leurs perroquets médiatiques. La destruction du château de cartes illustre parfaitement cette dialectique de l’escamotage, qui a coûté à la Tunisie plus de dix ans d’égarement et de désorientation.

Mais il y a aussi ceux qui sont omniprésents et qui interviennent souvent dans les médias, rien que parce qu’ils continuent à espérer, mais en vain, que cela exerce un charme et une force d’attraction extraordinaires sur les Tunisiens.

Qu’adviendra-t-il du paysage politique si les Tunisiens ne font plus confiance aux partis et à leurs dirigeants, de moins en moins écoutés et de plus en plus discrédités ? Le citoyen, dont les partis politiques ont fortement besoin dans les élections, peut-il encore croire les politiques au moment où sa situation sociale et son pouvoir d’achat se dégradent d’un jour à l’autre ?

Que de manquements, que de gâchis dans la manière avec laquelle les partis politiques appréhendent les problèmes du pays! Que de défaillances, que de dépassements et de débordements!

On arrive certes à conclure que les beaux discours ont toujours leur raison d’être, mais qu’en est-t-il des alternatives ? Qu’en est-il des solutions ? Qu’en est-il des aptitudes à renverser la trajectoire ?

Inexistants, absents et effacés

Pendant plus de dix ans, les politiques s’étaient contentés d’observer, de prendre acte, et au mieux de signaler les problèmes du pays, sans pouvoir pour autant défricher plus loin. Les positions et les polémiques dans lesquelles ils s’étaient engagés n’ont jamais fait avancer les choses outre mesure. Inexistants dans les moments difficiles, absents et effacés face aux doléances des Tunisiens, ils avaient ajouté au tableau noir de la Tunisie un déficit de considération et de réflexion évident.

Dans la confusion générale, la tendance sur la scène politique s’oriente désormais vers l’inopportun et la transgression. Le constat est fortement significatif : cible de critiques de plus en plus virulentes, la majorité écrasante des partis politiques et de leurs dirigeants sont contestés. On n’en voit plus, ou presque, ceux qui font vraiment l’unanimité.

Mais au-delà des contestations, c’est la mission et la vocation des partis politiques qui sont ainsi mises en cause. Leur rôle et leurs prérogatives ont pris une nouvelle signification. Une nouvelle tournure. Surtout avec des dérapages au sein d’un paysage qui a complètement perdu ses valeurs et sa raison d’être.

Les promesses non tenues vis-à-vis non seulement des Tunisiens, mais aussi vis-à-vis des bases, les dérives des uns, les manquements des autres ont fini par compromettre tout ce qui a été entrepris par les véritables militants à coups de sacrifices et d’abnégation.

Aujourd’hui, la question essentielle est de savoir si les partis politiques ont  encore de l’avenir avec des dirigeants qui n’ont ni projet, ni alternatives. Au vu de tout ce qui accompagne la vie politique, on ne voit pas comment même  les plus avertis peuvent se revendiquer dans une atmosphère aussi contraignante.

La crise sociale et économique, aussi grave soit-elle, reflète sans doute une réelle crise politique. D’ailleurs, certains semblent se satisfaire dans leur façon de faire appel à l’étranger, ou encore de profiter de la conjoncture défavorable par laquelle passe la Tunisie, à l’instar des négociations difficiles menées avec le FMI.

Inutile de préciser que le phénomène profite à tous ceux qui veulent régler des comptes, à leurs yeux incommensurablement plus importants que l’intérêt propre du pays.

Inutile d’ajouter aussi que l’objectif recherché n’est autre que la récupération d’un pouvoir perdu et sans lequel ils n’arrivent plus à interpeller les Tunisiens.

Inutile de conclure enfin que les arguments avancés ne sont au fond qu’un prétexte qui en dit long sur les intentions et les arrière-pensées de ceux qui préfèrent regarder le bateau couler…

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