Accueil A la une Préavis de grève, tension sociale, blocage avec le gouvernement et crise économique : L’Ugtt opte pour l’escalade

Préavis de grève, tension sociale, blocage avec le gouvernement et crise économique : L’Ugtt opte pour l’escalade

Union générale tunisienne du travail

 

Se dirige-t-on vers une grève générale dans la fonction publique ? S’agit-il simplement d’un nouveau moyen de pression dans le bras de fer entre les autorités et l’Ugtt ? Quoi qu’il en soit, la situation de blocage persiste toujours, alors que les grèves observées dans différents secteurs font monter la tension sociale.

L’Union générale tunisienne du travail (Ugtt) s’est dite toujours ouverte au dialogue avec les autorités pour sortir de cette crise. Mais un grand fossé s’est creusé entre les deux parties sur fond de divergence de points de vue entre le Président de la République, Kaïs Saïed, et la direction de la centrale syndicale. Résultat : un blocage est observé à tous les niveaux et l’Ugtt semble opter pour l’escalade.

Les préavis de grève se multiplient, les discours incendiaires sont devenus nombreux et le ton est donné, du côté de l’Ugtt rien ne prouve qu’on se dirige vers le dénouement. Le groupement de la fonction publique relevant de l’Union générale tunisienne du travail (Ugtt) a recommandé, jeudi dernier, au bureau exécutif de la centrale syndicale d’observer une grève générale dans la fonction publique.

C’est ce qui ressort d’un communiqué publié par la centrale syndicale, «recommandant de décréter une grève générale pour protester contre le report de l’application de l’accord du 6 février 2021».

Cette décision intervient au terme d’une réunion du groupement de la fonction publique qui a appelé à «l’organisation de mouvements de protestation sectorielle dans la fonction publique jusqu’à la place de La Kasbah». Les syndicalistes revendiquent surtout «l’application de l’accord du 6 février 2021 selon les termes mentionnés dans l’accord du 14 septembre 2022 et signé par le gouvernement actuel et la centrale syndicale, rejetant, en ce sens, tout nouveau report de l’application de cet accord.  Le groupement de la fonction publique a appelé le gouvernement à annuler immédiatement les deux circulaires 20 et 21 qui sont en infraction avec le droit de négociation entre la partie syndicale et le gouvernement», a-t-on également affirmé.

Rappelons que cet accord porte sur des augmentations salariales s’élevant à 3,5% pour les agents du secteur public durant les trois prochaines années.

Se dirige-t-on vers une grève générale dans la fonction publique ? S’agit-il simplement d’un nouveau moyen de pression dans ce bras de fer entre les autorités et l’Ugtt ? Quoi qu’il en soit, la situation de blocage persiste toujours alors que les grèves observées dans différents secteurs font monter la tension sociale.

Taboubi hausse le ton

On se rappelle tous lundi dernier de la grève qui a paralysé les transports à Tunis et qui a causé une grande colère de la part des usagers des moyens de transport public. Cette série de grèves semble interminable. D’ailleurs, la grève sectorielle dans les transports terrestres, maritimes et aériens fixée pour les 25 et 26 janvier est maintenue. Le secrétaire général de la Fédération du transport relevant de l’Union générale tunisienne du travail confirme dans des déclarations médiatiques cette information, faisant état d’un blocage avec les autorités.

Au fait, les dirigeants de la centrale syndicale ont promis l’escalade si ce blocage persiste. C’est le secrétaire-général de l’organisation, Noureddine Taboubi, qui a toujours rappelé cette position. Estimant que la situation générale du pays est pire que jamais, le chef de la Centrale syndicale a avancé que rien ne correspondait aux besoins du pays.

Il a souligné que la Tunisie n’avait d’autre choix que le dialogue appelant à nouveau la présidence de la République à «un dialogue sérieux». Il faut «se mettre autour d’une même table pour trouver une alternative à cette situation».

«Nous avançons en tant que force du bien dans le pays (…) Nous respectons les institutions mais face à ce blocage, il est de notre droit d’élaborer une vision (…) Nous ne pouvons nous taire et rester les bras croisés. Ce que nous discuterons avec nos partenaires nous le présenterons à l’opinion publique qui jugera d’elle-même», a-t-il affirmé.

Pour sa part, Sami Tahri, secrétaire général adjoint et porte-parole de l’Ugtt, soutient l’idée que l’Ugtt assume ses responsabilités pour sauver le pays. Rappelant que l’organisation ainsi que l’Ordre des avocats et la Ligue des droits de l’homme ont déjà préparé une initiative qui va être présentée au Chef de l’Etat dans les prochains jours, il a averti contre l’effondrement de tout le pays.

Et d’ajouter qu’en cas de refus de la part de Kaïs Saïed, «l’Ugtt va jouer son rôle historique pour sauver le pays». Sami Tahri a averti contre les conditions socioéconomiques des Tunisiens laissant croire que le pays est, en effet, au bord de la faillite.

Le FMI à l’origine de la crise ?

Au fait, cette crise trouve ses origines dans les négociations entre la Tunisie et le Fonds monétaire international (FMI). Alors que le gouvernement affirme travailler avec cette institution en toute transparence, l’Ugtt accuse un flou total et appelle à dire la vérité aux Tunisiens, notamment en ce qui concerne la levée de la subvention des produits de base.

En effet, la centrale syndicale a critiqué le manque de transparence du gouvernement qui n’a pas dévoilé ce qui a été convenu avec le FMI, ainsi que ses déclarations contradictoires sur les dossiers de la levée des subventions et la cession des entreprises publiques.

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