L’ÉCOLE et les différents établissements publics ne sont plus aujourd’hui une référence. Ils sont plus que jamais soumis aux aléas et aux incertitudes qui en découlent. Il est devenu d’ailleurs facile de spéculer sur des valeurs éducatives comme l’apprentissage, l’instruction, le savoir et les connaissances. Dans un environnement exploité à l’extrême, rien ne prédispose aujourd’hui les parties impliquées à être le modèle de vertu que l’on souhaiterait qu’elles soient. Elles sont surtout loin de pouvoir véhiculer les valeurs auxquelles elles devaient pourtant être particulièrement attachées.
En cas d’absence de dialogue avec l’autorité de tutelle pour discuter les revendications professionnelles du secteur, la Fédération générale de l’enseignement de base menace de boycotter les examens du deuxième trimestre. Le boycott concernera seulement les examens et les cours seront assurés dans les différents établissements éducatifs, précise-t-elle.
L’on sait que les revendications et les grèves sont un droit syndical. Mais elles ne doivent pas devenir une obsession qui occulte l’essentiel et le fondamental. La conjoncture actuelle suppose de ne pas en rester à la seule sphère des protestations. Elle fait appel à un travail qui cultive le respect des valeurs et les obligations mutuelles.
Malheureusement, comme on ne cesse d’ailleurs de le constater, ceux qui sont impliqués dans l’arrêt des cours, dans la suspension des examens, ou encore dans la rétention des notes sont, de toute évidence, loin d’être des parangons de vertu et de sagesse dans leur domaine.
Cette transformation démesurée, sur fond de dérapages et de dérives, a fini par devenir inquiétante. Elle nous incite à nous interroger sur l’avenir de nos enfants, mais aussi de ce qu’il reste de l’école publique.
A la place de la politique des conflits qui n’en finit pas et qui divise plus qu’elle ne rassemble, le secteur de l’éducation aurait plutôt besoin de réformes salutaires. Et au moment où la Centrale syndicale et son secrétaire général, Noureddine Taboubi, font appel aux compétences, aux experts et aux connaisseurs pour les impliquer dans une initiative nationale pour sortir le pays de la crise dans laquelle il se débat, les syndicats de base de l’enseignement n’ont jamais présenté — du moins à notre connaissance — des projets et des programmes destinés à réhabiliter l’école et l’enseignement publics et à leur rendre une pérennité plus que jamais révolue…